XII.

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Point de vue Adina.

- Antoine ?!

Électrochoc. Comme si la foudre tapait pile entre mes deux yeux. Comment c'était possible que je ne le reconnaisse qu'à cet instant ?
Cette soirée n'était pas assez mal partie non, il fallait en plus que je tombe sur mon ex que j'aime autant que je hais.
En même temps c'est bien un truc que faisait Antoine ça, le non respect. Franchement, qui rentre dans une chambre alors qu'une file est déjà à l'intérieur en train de rejeter au moins un litre de ponch tout en se posant des questions existentielles ? La réponse est : personne.
Un sentiment étrange s'éprenait de moi tandis que le silence dévorait un peu plus chaque seconde. Colère, peur même, et un léger ressenti de...Sécurité.

- Qu'est ce que tu fous içi ?! Je... Pourquoi tu m'écoutes pourquoi t'es assis là pourquoi t'es pas parti?

Exemple typique. Quand les sentiments ne sont pas assez bien développés, ils me font clairement dire de la merde. Un fouillis de merde.
Toujours sans ouvrir la bouche, il se pencha pour prendre un câble, visiblement son chargeur, pour le brandir devant mes yeux.
Je voyais toujours aussi flou, j'avais l'impression qu'il me fallait une force incommensurable juste pour cligner de l'œil.
Me voyant vaciller un peu, il parlait enfin.

- Je crois qu'on devrait...discuter. Ça fait longtemps qu'on aurait dû.

J'ai mis du temps à répondre, comme si ma vie en dépendait.
Puis, saisie par un élan poétique, je recrachais sur le lit cette fois le reste de ponch que je pensais déjà hors de moi.

- Merde.
- Bon allez passe toi la tête sous l'eau je te sors d'ici.
- Je suis pas un putain de chien.
- Tu me fais confiance ?
- J'en suis pas si sûre.
- Putain Adina je vais pas te violer tu me connais bordel ! Laisses moi t'aider.
- J'ai besoin de personne.
- Qu'est ce que t'es butée !

Il s'est levé, puis arriva face à moi pour me prendre dans ses grands bras. Comme si je n'étais qu'un pauvre pull, il me hissa sur son dos en quelques secondes.

- Ça s'appelle un kidnapping !
- Appelle ça comme tu veux, moi j'te sauves de ta merde.

Je n'ai même pas osé dire un mot, happée par un fou rire. Peut-être que c'était à cause de cette position, ma tête se penchant de gauche à droite dans le vide, parfois se heurtant au cou d'Antoine.

En sortant de la pièce, je voyais les regards se tourner vers nous, amusés. C'était la première fois que je n'eu pas peur du vide, et des autres. Je riais toujours, tellement qu'on aurait vraiment dit que j'étais déchirée. Nous sommes arrivés très vite au salon, où il était plus compliqué de se glisser entre les blondasses et leurs cocktails.

Soudain une voix s'est élevée près de nous.

- Din'? Qu'est ce que tu fous là? Puis t'es qui toi, tu vois pas qu'elle est bourrée! Tu comptes aller où comme ça !?
- Relax mon gars, elle est pas bien je l'emmène pour qu'elle se pose un peu.
- Et mais attends, tu serais pas le mec des chiottes toi?

Je restai de marbre devant la scène. Pablo, je devais passer la soirée avec Pablo et je partais avec Antoine. Antoine qu'apparemment Pablo aurait croisé dans les chiottes. J'avoue qu'un truc clochait.

- Attends attends, c'est Adina "la fille de tes rêves"sans déconner?

Antoine a commencé à rire, attendez, j'ai bien entendu Adina et fille de tes rêves dans la même phrase? D'autant plus gênée je n'osais même pas sortir un seul mot.

- Lâche-là elle te connaît pas ! Je peux appeler la police tu sais !
- Je la connais sûrement plus que toi Enrico Eglesias, donc tu nous laisses passer maintenant t'arrêtes de me casser les couilles...

Ils l'appellent PalpalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant