Ils l'appellent Palpal

XVII.

Point de vue Adina.

Le réveil trop lourd.
Mes paupières à peine ouvertes, je regardais à travers la fenêtre de ma chambre.

Quelques heures après que je sois rentrée de la soirée d'hier, Angèle s'était ramenée.

- Réveilles-toi connasse !

Une voix étouffée entre deux oreillers s'est élevée.

- Putain Adina...

Pendant qu'elle se redressait péniblement je parcouru le chemin qui me menait jusqu'à la cuisine.

- Tu sais j'ai passé une nuit super productive mentalement. J'en ai tiré une conclusion.
- Dis moi tout.

Le temps qu'elle puisse bailler tranquillement, j'ai sorti deux tasses du placard, puis une casserole.
Lorsqu' Angèle a reprit, j'ai sorti la bouteille de lait du frigo.

- Après mûre réflexion sur ta situation amoureuse, qui est clairement la plus merdique du siècle, je sais enfin comment régler le problème.
- Bon accouche.
- Il faut que tu te tapes Pablo.

Et boum, le tiers de la bouteille de lait tombe à terre.

- Pardon ?!
- T'as très bien entendu.
- Angie, il m'a dit qu'il m'aimait.
- Et alors ? Encore mieux ! Il est super beau, marrant et tout ce bordel...
- J'ai deja assez de problèmes amoureux comme ça.

Elle sort de la chambre en furie, me lançant un gros oreiller dans la gueule.
Deuxième fois que la bouteille de lait m'échappe des mains.

- Putain !!!

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13:28
À Pablo✌🏼:
Hey, comment tu vas ?

13:33
De Pablo✌🏼:
Oh, salut. Je pensais pas que tu reviendrai me parler.

13:34
À Pablo✌🏼:
Bah me voilà ahah.
Ça me ferait plaisir de te voir🙂

13:36
De Pablo✌🏼:
Moi aussi, j'espérai que tu me le proposes🙃
Viens chez moi, jpourrais te montrer les tapes qui datent de Bruxelles

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Je tape le code sur le petit clavier de sa porte d'immeuble, elle s'ouvre.
Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ?
Après tout, je n'y allais qu'en amie.

En entrant dans l'ascenseur j'ai repensé à nos cris dans les toilettes alors que je tenais à peine debout, à ce regard cinglant  qu'Antoine m'adressait.
J'aurai dû m'en douter, c'était évident.

- Adina.
- Pablo ?

Il a sourit en baissant les yeux, c'était plutôt craquant.
Ses cheveux étaient un peu plus longs il me semble, ses boucles étaient plus indisciplinées.

Son appartement était très spacieux, décoré avec beaucoup d'affiches de films.
En m'asseyant sur le canapé, j'ai pu voir les tas de cassettes en équilibre sur la petite table face à la télévision.

- Ouais c'est impressionnant, je les ai pas encore vues je voulais t'attendre pour ça.
- C'est gentil.

Il est venu s'asseoir à côté de moi après avoir mise la première cassette dans le lecteur.
Près de moi.

Des tas de petites vidéos se succédaient, la couleur saturée et quelques petits plans saccadés.
Je reconnaissais des amis et d'autres absolument pas.

Plus les cassettes défilaient,plus mon visage ressortait des autres, plus présent, mieux cadré.

Pablo a augmenté le son.

« Ton rêve dans la vie c'est quoi mademoiselle Adina ? »

Je fumais l'une de mes premières vogue en crânant un peu. J'avais les cheveux très longs et un pull immense sur un short.
On était au bord de la mer, lui certainement allongé vu le plan en contre plongée.
Je me souviens encore du sourire qu'il m'adressait.

« Moi j'ai pas de rêves. Ou, si... Jveux trouver un boulot chiant, m'enfermer dans un bureau et gagner des millions pendant que le monde sera en train de pourrir a cause des mecs comme toi qui prennent les jeunes filles en otages dans leurs petites caméras. »

Le Pablo de la vidéo ainsi que celui assis à côté de moi a rit.

« Tu voudrais pas épouser un mec riche ? Au moins tu t'ennuierai pas. »

« Regarde moi sérieusement, une gueule à gagner des millions »

j'ai commencé à rire, les yeux rougis par les mélanges et les joints.
Sale époque.

La séquence s'est terminée puis une autre a débuté.

Des images d'un ciel noir plein d'étoiles, Angèle et une autre fille dont je ne me souviens plus en train de grimacer.

C'était la nuit sous les étoiles.
La nuit.

Après plusieurs interviews et jeux sans intérêt, l'écran de la tv devint noir une courte fraction de secondes.
Puis, la caméra sembla être prise assez maladroitement pendant que des chuchotements incompréhensibles saturaient le son.

La caméra s'arrêta sur deux personnes au loin, assises dans l'herbe.

Tout d'abord immobiles, jusqu'à ce qu'une main se glisse sur la joue de l'autre.

Un échange bref de regards étonnés puis, un baiser.

C'était moi et Pablo, la nuit de mon premier baiser, le sien.

J'ai détourné les yeux de la télévision pour le regarder lui.
Il rougissait, ne s'attendant sûrement pas à la séquence.

Il a relevé les yeux vers moi, et j'ai su.

J'ai su que je ne pouvais pas faire autrement, que l'attraction dépassait mes capacités.
Il s'est redressé doucement sans me quitter des yeux.
Les taches de rousseurs qui peuplaient ses joues ressortaient par la rougeur de ses pommettes.

Quand il fut arrivé à ma hauteur, ses mains se sont,comme par habitude, promenées dans mes cheveux lâchés.
Une main passa une mèche de mes cheveux derrière mon oreille tandis que l'autre descendait tout le long de mon dos jusqu'à se déposer sur ma cuisse.

Son visage était si proche du mien, son odeur contre la mienne dans une bataille que je ne menais plus.
J'ai baissé les yeux en prenant conscience de la situation.

- Tu veux que j'arrêtes?

J'ai levé les yeux au ciel et, tout en riant, il s'approcha de moi jusqu'à ce que ses lèvres se déposent sur les miennes.

La douceur m'a impressionnée, les ados en nous ressortaient.
Je le sentais sourire tout contre ma bouche.

Premier instant où Antoine prenait une pause dans le travail long et douloureux qui le faisait détruire mon coeur.

Je ne pensais pas à lui.