Point de vue Adina.
On sort de l'eau et quand Antoine manque de trébucher il fait comme si de rien n'était.
Ce mec est beaucoup trop pointilleux.Sa main s'approche de la mienne dans un mouvement qui se veut hypocritement pas fait exprès.
Je ne la prends pas, je me suis promis d'arrêter de tomber dans le cercle vicieux, d'arrêter de mentir, d'arrêter de chercher des réponses à des questions qui n'en méritent pas.Il tourne la tête et du simple geste ses lunettes de soleil tombe à l'eau.
- Merde! Lâche-t-il en se baissant.
Il plisse les yeux, observant l'eau stagnante.
Puis il se tourne, se retourne, en faisant toujours la même action.- Elles ont disparu putain...
- Bah oui quelles grosses putes.
- Tant pis.
- Mais quel con...Devant son corps livide, j'écarte des mouvements d'eau, pour mieux apercevoir le sol.
Dans des volutes sans aucune gravité, mes mains cherchent la matière, mais je n'arrive pas à toucher le fond.
C'est bien la première fois de ma vie que je ne touches pas le fond.Je plonge mon visage dans l'eau encore chaude de la journée passée, j'entrouvre les yeux et laisse mon regard aller autour de moi, autour de nous.
À ses pieds, dans un silence chaotique, ses putains de lunettes gisent innocemment.
Je les attrape d'un geste et sors de l'eau, remontant finalement tout le long de son corps.- Merci.
Mon nez goute sur son tshirt, je vois que ça lui déplaît. Même avant qu'il renfrogne son nez je savais que ça ne lui plairait pas, Palpal le maniaque, Palpal le taré.
Ça me fait rire, au delà de ses airs supérieurs il est si innocent, non, disons plutôt si coincé du coup.
J'avance de quelques pas jusqu'au rivage, et quand je le sens assez proche de moi je me retourne en vitesse et d'un seul geste des mains amène un pauvre fragment de mer contre sa peau pâle.
Il reste immobile, la bouche grande ouverte et les yeux presque effrayants par leur soif de vengeance.
Je n'ose plus bouger, happée par un rire imperturbable.Il n'hésite même pas quand il me lance à la volée une trombe d'eau dans le visage.
- Oh putain ça va chier !
- Tu vas devoir passer dans un sèche linge taille troll pour réparer le genre de tsunami que tu vas te prendre dans la gueule...
- J'ai entendu troll, troll?!?? Je crie en lui balançant à nouveau de l'eau.La guerre dure une bonne dizaine de minutes, nous éloignant puis nous rapprochant dans des cris et rires de plus en plus forts.
J'ai pensé un instant à ma robe.
Et moi qui l'avait mise pour paraître complètement inaccessible.Trempée jusqu'aux os je cours jusqu'au rivage, mes pieds s'accrochant au sable.
Quand je m'arrêtes enfin je sens son bras saisir et mien dans une poigne forte, violente même.
Je me retourne vers lui et il sourit, d'un sourire que je lui connais sans vraiment l'apprécier.- C'est pas parce que je t'ai complètement laminé que tu dois essayer de me déchirer le bras.
- Laminé ?..Il dit en resserrant ses doigts autour de mon avant bras.Je ne réponds pas, focalisant mon regard le plus noir sur ses deux pupilles.
Le même genre de regard que je m'adresse dans le miroir après trop de joints.- T'as fini ?
Il lâche mon bras dans un faible sourire.
Ça m'arrive souvent de me demander si il essaie de m'effrayer, de prendre le contrôle.
Je sais que si je ne suis pas vigilante, il recommencera.
L'impression que le diable sur son épaule grandit seconde après seconde.Antoine a déposé un baiser sur mon front, je l'ai repoussé d'une pression de la main sur son torse.
J'ai resserré entre mes doigts le tissu bleu et blanc de sa chemise pour le ramener vers moi.
L'histoire de quelques secondes je me suis laissée le dévisager, tandis que lui restait souriant.
Je l'ai rapproché de moi pour me remplir les poumons du dégoût qu'il m'inspirait.Puis je l'ai simplement relâché, et on est retournés silencieusement à la voiture.
***
Avec ma fourchette je fais des ronds le long de l'assiette.
On ne se lâche pas du regard, pris par une tension inexplicable.
Les tâches couleurs miel dans ses yeux font remonter des émotions perdues, et de mon autre main je serre encore plus fort le couteau entre mes doigts, mes ongles perçant presque ma peau.Lui resserre aussi son étreinte autour de la nappe, une veine ressort sur son front et quelque chose s'intensifie soudain.
- Anything else ?
( - Autre chose ?)La veine se contracte un peu plus quand il tourne la tête vers le serveur.
- You certainly have whisky here? Je lâche aussitôt.
(- Vous avez sûrement du whisky ici ?)Le serveur hoche la tête.
- Two whiskies. Dis Antoine d'une dureté qui ne fait que confirmer le cri désespéré de nos phéromones.
Ma robe est encore trempée, le vent pourtant si doux frappe mes jambes et un frisson me parcoure.
Mon portable vibre.22:08
De Pablo✌🏼:
Salut toi,
J'aimerai beaucoup qu'on se voit, j'arrive plus à filmer sans ma muse je t'avoues...
Tu me manques🧡Et merde.
C'est mignon putain, je me prends à culpabiliser.
Pourquoi je me suis embarquée dans tout ça, alors que de l'autre côté de la mer, il y a au moins un mec bien qui s'intéresse à moi ?22:10
À Pablo✌🏼:
je suis assez occupée en ce moment.. mais je t'appelle dès que ça se calme.
filmes d'ici là, manquerait plus que je te fasses perdre tes oscars pas encore reçus 🙃22:11
De Pablo✌🏼:
😇Je suis sortie de l'écran quand le poing d'Antoine s'est abattu sur la table.
- Tu parles à qui ? Il demande sèchement.
- Au pape.
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Ils l'appellent Palpal
Fanfiction« - C'est Adina c'est ça? - Qu'est-ce que vous avez tous avec Adina hein ? Qu'est ce que vous avez tous avec cette meuf bordel ? C'est qu'une connerie tu comprends ?! C'est qu'une putain de rêverie ! »