Point de vue Lomepal.
1an auparavant.On avait décidé de se rejoindre en boîte.
Déjà parce qu'elle me faisait la gueule et ensuite parce que mon appartement était plus proche de la boîte que le sien.Je passe la porte du club en me demandant dans quel état j'en sortirai.
Je l'ai cherchée pendant vingt minutes avant de la voir, sublime, éclairée par les stroboscopes, sur une grosse banquette matelassée en train de discuter avec un mec.
Ils ont trinqués avec leurs verres de tequila.J'ai pas trop voulu m'avancer.
Parce qu'en réalité c'était la troisième fois qu'elle me plaquait ce mois ci.
On avait pas vraiment décidé de se rejoindre, je savais qu'elle y allait donc j'y suis allé.
C'est tout comme.Je me suis posé dans un petit coin juste à l'observer, j'aime pas danser ça m'angoisse et je supportes pas qu'on me repère ça me dérange.
On est pas vraiment séparés, je sais qu'elle reviendra parce qu'elle revient toujours.
Elle a juste ce besoin insupportable de disparaître.Au loin je la vois se lever seule et partir danser au milieu de la foule.
Au milieu de la foule mais il n'y a qu'elle qui brille, sa robe rouge qui la rend si irréelle, sortie de mes rêves paisibles et inavoués.
Elle me repère et son regard me transperce la peau comme le plus taillé des glaives.Je sens mon cœur s'emballer quand elle s'approche.
- Salut.
- Sa...
- Je t'ai pas dis de répondre.Elle m'attrape par le col et m'emmène vers la foule. Ses talons claquent au sol pendant que le rythme colle à nos peaux.
Une danse avec le diable et je laisse mon âme s'évaporer.Je souris quand ses yeux rouges se plissent, elle se déhanche et j'ai déjà l'impression d'avoir gagné.
La musique s'adoucit et ses hanches se stabilise , elle tourne autour de moi sans jamais avoir été si détachée.
Je bouge ma tête de gauche à droite jusqu'à ce que mon corps se balance seul.
Elle me chuchote de l'embrasser, j'ai beau ouvrir la bouche elle renonce toujours d'entendre ma voix.Évidemment que je l'embrasse, et comme à chaque fois j'ai l'impression de sauver ma vie un peu plus.
Nos lèvres s'allient et se délient inlassablement, je souris toujours contre sa bouche.Quand elle s'arrache à moi je la retiens par la taille, je peux sentir sa peau brûlante bouillir sous mes doigts.
*********
Sa robe s'est un peu froissée, mais elle retombe parfaitement sur son corps nu.
Je déteste quand elle sort du lit comme si rien ne l'importait, je déteste quand elle m'échappe.Adina écrase sa clope dans le cendrier et commence aussitôt à rouler un joint en se rasseyant au bout de mon lit.
Je jette un coup d'œil à mon avant bras parsemé de griffures en riant discrètement.
Elle lève les yeux au ciel.- Elle est comment ta mère a toi ?
- Jpense pas que ce soit l'instant idéal pour discuter famille tu vois.
- J'essaie juste d'engager la conversation.
- Tu t'y prend mal.Je reste silencieux quand je me lèves du lit, j'attrape et enfile mon t-shirt avec un frisson lorsque je ressens le froid du tissu contre ma peau.
Comme un félin autour de sa proie je sens sa chaleur s'approcher, la fumée arrivant jusque devant les yeux.- T'es mieux sans. Elle me chuchote.
Je souris pendant qu'elle s'éloigne.
Le volume de la musique jusqu'ici arrêtée s'augmente, et c'est Chamber Of Reflection qui passe.
Elle adore cette chanson.
C'est peut être même sa chanson préférée, mais Adina a trop de chansons préférées.Dans le miroir à ma gauche je la vois se lever, le plaisir coupable encore entre ses doigts.
Elle danse avec le peu de force qu'il lui reste, je ne peux pas m'empêcher de la rejoindre, comme déjà plus tôt dans la soirée.
Mes deux mains sur ses hanches et l'une des siennes autour de mon cou.- Elle met du mascara bleu en débordant toujours sur ses paupières.
- Pas commun.
- Elle a jamais été aussi pathétique qu'en voulant devenir quelqu'un de bien.On parle jamais de sa famille.
Elle aime pas ça.
Disons que ça doit être à cause du whisky d'il y a à peine deux heures.Elle continue de danser, si seulement j'avais su plus tôt que c'était la seule manière pour qu'elle s'ouvre vraiment.
- Quand t'es tombée malade ?
- Je suis pas tombée malade, on naît malade dans ces cas là. Si j'étais tombée malade j'aurai eu de la chance, moi j'me suis...j'étais malade avant la chute.Elle tire une latte sur son joint droit et je sens cette tristesse nauséabonde qui l'habite sans que je puisse même lutter.
Elle ne lutte pas non plus, du moins on dirait pas vraiment.
Elle se laisse posséder par ce petit monstre de chagrin.
Comme quand elle se balance de gauche à droite sur cette musique sans fin.- La depression mentale c'est un truc très chaud. Ça bouillonne en permanence et ça t'enlève toute perception claire des choses.
- Comment tu t'es retrouvée à vivre chez Rom et Angèle ?
- Tu poses trop de questions.
- Parce que tu me dis pas grand chose sur toi.Sa voix s'éraillait au fur et à mesure des bouffées de fumée qu'elle recrachait, mais elle bougeait tout aussi bien.
- Rom et Angèle n'ont jamais vue Gi.
- Gi ?
- Ma mère. Elle voulait que je l'appelle Gi.
- Pourquoi?
- Parce que dès que je l'appelais maman elle avait l'impression de prendre trente ans de plus dans la gueule.
- Particulier.
- Étrangement compréhensible.Une petite pièce du puzzle immense qu'elle représente s'ajoute enfin.
J'aime quand elle me parle, même lorsque cela n'a pas de sens particulier. Tout prête à confusion quand elle ouvre la bouche.
Le pire ? c'est qu'elle le sait parfaitement.Tout ce que je savais d'elle ne s'étalait pas dans des gros monologues vu que je ne savais quasiment rien.
Elle a une mère, mais s'est retrouvée chez les Van Laeken.
Elle était vaguement suivie par des psy étant gamine.
Elle était dépressive pendant longtemps, j'ai aucune idée de ce qu'il en est maintenant.
C'est tout.Personne ne parlait de la vie cette fille.
Personne ne connaissait, peut être que même elle en oubliait quelques détails.
Comme si elle venait d'une autre planète, ça a toujours été comme ça sans que personne ne pose de questions.Elle envoûte chaque minute, et je brûle de savoir tellement, tellement plus de l'énigme que la vie me pose maintenant.
- À quoi tu penses ?
- À toi.
- Arrêtes de penser.Elle m'embrasse doucement et la fumée encore brûlante dans sa bouche m'étrangle un peu.
Quand est-ce qu'elle deviendra pareille à toutes ces meufs qui courent dans paname ?
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Ils l'appellent Palpal
Fanfiction« - C'est Adina c'est ça? - Qu'est-ce que vous avez tous avec Adina hein ? Qu'est ce que vous avez tous avec cette meuf bordel ? C'est qu'une connerie tu comprends ?! C'est qu'une putain de rêverie ! »