XXV.

365 23 3
                                    

Point de vue Lomepal.

Il pleut aujourd'hui, ça craint.
Enfermé entre les quatre murs de ma chambre je laisse mon regard s'égarer de l'autre côté de la fenêtre.

Ça à toujours été comme ça au final.
J'ai toujours été le gamin qui regarde de l'autre côté.
Peut-être parce que j'avais déjà décidé que je méritais mieux.

Je laisse mon portable charger sur le rebord de mon lit, parce que ça devient insupportable de voir toutes ces gamines se chauffer à propos du nouveau couple Adina-Sneazzy.

C'était peut être avec lui qu'elle était quand Roméo l'a vue dans un bar, où même quand jsuis venu devant son appart.

Je pensais qu'elle adorait ce que je faisais, qu'elle m'adorait moi.
Que ce serait comme ça pour toujours.
Au final c'était que des conneries.

- Vous êtes plus ensemble mec. Tu le cries tout le temps.

Je me rallonge sur le matelas.

- Ça veut pas dire que ça me fait rien.
- Antoine...
- Il est sûrement mieux que moi.
- Tu t'écoutes là ? S'il t'entendait il serait sûrement mort de rire. Fais ce que tu nous vends comme mensonge, oublies les tous les deux on s'en bats les couilles.

Il pivote sa chaise pour se retourner face à moi.

M'en battre les couilles?
Jlai perdue comme ça.
Bordel putain.

Peut être que mon énergie n'a pas su correctement s'aligner, que mon coeur battait trop vite ou que les larmes refusaient de couler.
Peut être et au fond peu importe.
Je me suis redressé aussi rapidement que possible avant de filer un coup de poing dans le mur.

La douleur était plus forte que prévue, j'ai remuée ma main un petit moment.
Quel con.

- Ça va mieux ?
- Non ça fait mal cette merde.
- Normal mon gars, regarde toi t'es pas un xmen...

Jass passe une main dans les boucles de ses cheveux.
Il rigole doucement mais il sait très bien que ça ne me console pas.
Je baisses les yeux.
Je peux pas admettre le putain de fait que je suis pas aussi fort que je le croyais. Qu'y a pas de héros dans l'histoire.

- Ça ira.
- Toute la fierté prend la place dans tes yeux, comment tu veux voir les choses comme elles sont vraiment?
- Les choses comme elles sont vraiment ? C'est à dire que je suis une grosse merde égoïste, et qu'elle a tout à fait raison de me rayer de sa vie ?!

Je crois que je pleure un peu, maintenant.

- C'était déjà trop rempli dans ta tête, maintenant y a ton ex... Tout le monde a peur que t'explose.
- Personne à peur de rien, ils veulent juste un album. T'as pas un joint faut que je dormes?
- T'as pas besoin de ça pour dormir, demande une verveine à ta mère.
- Ma parole tu seras bientôt mon beau père toi.

Son regard s'attarde sur mes chaussettes dépareillées.
Je sais qu'il me juge ce petit con.

- Viens on sort.
- Pourquoi ?
- On est là, deux connards, l'un qui parle et l'autre qui pleure.
- Ok on se casse.

On a pris le premier Uber qui trainait sur notre chemin et on est partis en studio.

On verra bien quoi écrire, quoi dire. Dans ma chambre c'est comme si on avait compris tous les deux que c'était le moment de se réveiller.

Je sors mon portable et je glisse toujours le doigt sur la fiche contact d'Adina.
Pourquoi j'arrive pas a passer à autre chose?
Le regret me ronge presque  jusqu'à l'os maintenant.

13:00
À Mon Amour:
Il faut que je te vois.

Je regrette déjà de lui avoir dit.

Elle répond pas.
J'entre dans le studio sur les pas de JeanJass. Je décolles même plus les yeux de l'écran.
Elle répond pas.
On s'assoit tous les deux sur le canapé.
Elle répond pas.

- Arrêtes de t'angoisser comme ça là elle doit avoir autre chose à foutre.
- Elle doit être avec son nouveau mec.
- Mais lui et elle on les baise! Viens on arrêtes de parler d'eux.

Il commence à écrire sur son carnet pendant que je m'enfonce un peu plus dans le canapé.

13:15
À Mon Amour:
Ouais jsuis con à te dire ça hein, t'en as rien à foutre maintenant que t'es bien dans les bras de ton sneazzy de merde

Sneazzy de merde ouais.
Musique de merde manières de merde blase de merde.
Aimant à nanas malheureuses en manque.
Puis ce blase mais ce blase.

- C'est quel genre de blase sneazzy, on dirait le nom d'un xmen pété qui se changerait en rat.
- Tu me casses les couilles putain. Tu me vois bien la ? Tu me casses les couilles. Prends ton putain de carnet et écris.

Je commence à griffonner mais rien que du vide.
Rien d'intéressant à dire parce que j'ai que de la haine à donner.

Qu'est ce que je pourrais dire ?
Montrer comme jsuis faible ?
Comme je sens que tout merde en moi, depuis le début ?

J'y arriverai pas.
Je me lève et je sors prendre l'air.

Je l'appelle.
Je suis ridicule mais il n'y a que cette idée qui me console.

- Ouais allo ?
- Adina reviens. Reviens s'il te plaît.
- Antoine bordel je... j'en ai marre je peux plus te blairer rien que de voir que tu oses m'appeler et m'envoyer des messages ça... ça me dégoûtes ! Tu me dégoûtes putain tu comprends ça !
- Arrêtes de dire toutes ses merdes tu comprends pas.
- Moi je comprends pas ?! Maintenant tu m'écoutes parce que c'est toi qui semble pas comprendre ok? J'avais un putain de rêve, j'étais ambitieuse, tu m'as regardé dans les yeux et tu m'as dis que j'en étais pas capable. Je me suis pliée à toutes tes exigences je t'ai acclamé comme personne et tu sais pourquoi ? Parce que si tout le monde savait quelle merde t'étais vraiment, personne applaudirait dans la salle.

Elle criait à l'autre bout du fil, un peu plus essoufflée à chaque mot qu'elle jetait comme s'ils étaient écrits depuis des lustres.

- C'est qui qui t'as mis ça dans la tête hein ? Ton amoureux musicien super génial ?

Elle me raccroche à la gueule.
Mes yeux me piquent et mes nerfs lâchent, je m'assois par terre mais c'est comme si elle se brisait sous mon corps.

Je pourrais me buter tellement jme sens inutile.
Cette envie incessante de vouloir tout détruire quand elle me détruit un peu plus.
Mon portable vibre entre mes mains.

14:03
De Mon Amour:
23h au skatepark.

Ils l'appellent PalpalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant