un rire

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Je reste de ma soirée d'hier a été normal. J'ai marché jusqu'à chez moi, sous le ciel étoilé en écoutant la même chanson en boucle. Ça peut paraitre embêtant mais je crois que j'ai trouvé une activité qui ne me déplait pas.

Je suis en classe en ce moment, c'est la dernière heure de la journée. je me suis tout seul derrière. Aden n'est pas dans ma classe, il est en maths normal, je suis en math scientifique. Par contre je suis dans la même classe de mathématique que qui ? Mr. Capuche mal poli.je ne l'avais jamais vu, nous sommes lundi de la deuxième semaine et je ne l'avais jamais vu et je n'ai jamais entendu son prénom. bon je n'écoute jamais l'appel et ne réponds pas quand j'entends mon prénom.

Je ne sais même pas si je peux l'appeler comme ça, hier soir il n'en avait pas, aujourd'hui oui, je pense que hier, il ne s'attendait à croiser personne. Comme moi d'ailleurs. Lui aussi est assis tout derrière mais contre le mur et moi contre les fenêtres. J'ai son profile gauche a porté de vue mais il ne m'intéresse pas, je l'ai déjà vu, je veux son droit. Enfin je veux, je suis curieux quoi.

Je n'écoute rien au cours, je n'ai pas besoin. J'ai une facilité à l'école qui est assez impressionnante. Sauf en histoire/géo où je suis une brelle vraiment. Du coup dans les autres branches, je fais autre chose. J'ai sorti mon carnet et je suis en train d'écrire. Je n'écoute rien du tout. Je suis concentré sur mes textes.


Je ferme les yeux, me coupant de ce vilain monde

Cherchant dans mon esprit un quelconque réconfort

Échapper à cette vie, échapper à la mort.

J'entre dans mon imaginaire, pourquoi n'y a-t-il rien de rassurant ?

Est-ce ici, cet endroit malveillant où mes démons deviennent surpuissants ?

Il se nourrissent de désespoir, ils en veulent toujours plus

Noirceur infinie, douleur meurtrie

Que faites-vous de moi ?

Vous, malheurs et trahisons, vous amusez-vous assez ?

Angoisse et solitudes continuerez-vous longtemps à me faire pleurer ?

Créant des mers de l'arme qui ont englouti tant de moment doux

Des cascades salées qui ont coulées sur mes joues

Prisonnier de mon propre enfer, celui que j'ai créé

Le paradis m'entoure mais les flammes bloquent l'entrée

Je nage dans une lave d'idée noire

Je voudrais abandonner ce maudit désespoir

Je voudrais changer, noyer mes démons  

Mais ils savent nager, ils contrôlent mon imagination.

Je relis ce que j'ai écrit, je trouve ça pas mal. J'ai fait mieux mais c'est ce que je ressens.

D'un coup, mon carnet est arraché de mes mains je je le vois dans celles de ma prof de maths. J'ai toujours détesté cette prof mais si elle fait ce qu'elle s'apprête à faire, je vais m'énerver.

« Qu'est-ce qu'on a là. Ho un poème, que c'est mignon. Si tu écris cela pendant les cours, ça ne te dérange pas que je le lise a haute vois Camille ? »

« Cami » je marque un accent sur i avec un ton plus sec que le désert.

« Qui ne dit mots conscients. » et elle le lit à haute voix. Je n'ai pas honte d'écrire des poèmes, les gens qui sont assez cons et fermés d'esprit diront que ça fait pd, ce genre de personne mérite de se faire enculer à sec. Mais je n'ai pas envie que les gens sachent ce que je ressens, ce qui se passe dans ma tête. La prof, inculte et insensible au possible, se permet de faire des petits "aw" ou des "trop chou" toute la classe rigole. Je me lève, arrache mon carnet des mains de cette vielle garce et dis

« Si vous êtes assez débiles et sans aucune sensibilité artistique pour ne dire que "trop chou", ne lisez pas ça, ne lisez pas tout court et retourné vous doigter sur des photos d'Einstein toute seule dans votre chambre, parce que je doute que quelqu'un d'autre veuille vous touchez. »

Tous les rires de la classe s'arrêtes, sauf un qui se fait entendre fortement. Je me tourne vers celui qui rigole, et le vois rire, se pliant en deux en se tenant le ventre. Il lève les yeux vers moi et continue de rire en applaudissant. Je ne peux m'empêcher de sourire. Il a un rire de bébé. Lorsqu'il reprend sa respiration un petit grincement résonne et je ne peux m'empêcher de sourire, avant de quitter la classe, n'oubliant pas de claquer la porte même si je ne suis plus fâché. J'entends la prof lui crier dessus de ne plus rire mais j'ai l'impression qu'il le fait encore plus fort, ça me fait ricaner.

Je suis presque sûr que j'aurai une punition. Sois des phrase a copier inutliement, du style "je ne dois pas dire à ma professeure de mathématique d'aller se masturber sur une photo" ce qui est évident, sois une retenu samedi. Je sais que je m'emporte trop et que ce que je lui ai dit est inacceptable. Je devrais me sentir coupable et avoir peur d'avoir des heures d'arrêts mais bizarrement je me sens fière d'avoir dit ça. Je crois que je me sens fier d'avoir fait rire quelqu'un d'autre qu'Aden.

3 taffes et un sourire [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant