3 taffes et un sourire [terminé]

la cure

Tu es sûr de vouloir venir Lune ?

Oui, tu ne vas pas me faire changer d'avis et tu m'as dit oui hier, il en enfilant sa veste et son bonnet.

- Pourquoi tu mets ton bonnet, je t'ai déjà dit que je ne voulais plus que tu le portes quand je suis là.

- Je veux faire bonne impression, c'est tout. Je m'approche de lui et le prends dans mes bras.

- Mais tu feras bonne impression Lune, tu es magnifique. Et si je te trouve beau, c'est l'essentiel

- Mais si elle pas ?

- Elle n'a plus son mot à dire depuis longtemps. Je lui embrasse la tempe.

Nous sommes devant la maison de désintoxication. C'est une maison simple, au milieu de nulle part. les murs sont blancs, les volets rouges et l'ambiance calme et douce. Je n'arrive pas à avancer, mes mains tremblent légèrement, mes genoux sont faibles et mes paumes moites. J'essuie ces dernières sur mon jeans.

je sens sa main venir se poser sur ma joue

- Je suis là, sa voix est douce, comme toujours.

- c'est pas une bonne idée Lune, je veux rentrer.

- On y va, ensemble ok ?

- Ensemble...

***

- Et toi qui es-tu jeune homme ? demande ma mère documentent à Lune. Elle est faible, maigre, mais elle est joliment coiffée et s'est un petit peu maquillé.

- Je suis Lune, le petit am- il se tait et me regarde paniqué.

-Son petit ami ? demande ma mère gaiement

- Oui, Je suis content de vous rencontrer madame. Il sourit, il est heureux.

- Appelle moi Léane. Non, c'est moi, je suis tellement heureuse de rencontrer celui qui donne le sourire à mon fils ! prononce-t-elle en serrant les mains de Lune dans les siennes. Je grince des dents, je suis énervé, j'ai l'impression qu'elle ne se rend pas compte de tout le mal qu'elle m'a fait elle aussi en m'abandonnant à mon propre sort et malheur. Elle semble aller bien, alors que je vais mal, ce n'est pas juste, rien est juste.

- Ce n'est en tout cas pas toi me l'a donné, elle me regarde, ses yeux sont d'un coup tristes, je la hais. Ce n'est surtout pas grâce à toi !

-Cam- Lune essaie de me prendre la mains mais je le dégage.

- Ta gueule ! je te hais maman, je te hais comme je hais papa ! tu ne vaux pas mieux que lui ! tu m'as abandonné, tu m'as laissé seul face à lui, tu n'as jamais rien fais si ce n'est écouter mes cris à l'aide. Tu sais ce qu'il me faisait ?

J'enlève mon pull et lui montre mes cicatrices de coups de ceinture et mes mutilations. Je l'entends sursauter, ça m'énerve encore plus.

- Tu oses être surprise ? Comment tu peux être surprise ? tu savais ce que j'endurais, tu entendais, voyais et tu n'as rien fait !

J'hurle, j'ai mal, je n'aurais jamais dû venir ici, elle pleure.

- Ne pleure pas ! tu n'as aucune raison de pleurer ! je tape la table. Ça fait quoi d'entendre ça de ma bouche et pas la sienne hein ? tu sais ce que j'endurais quand je chialais ? Non tu ne sais pas, tu ne sais rien parce que tu t'en ais toujours battue les couilles !! Ne te présente plus jamais en tant que ma mère, ma mère est morte le jour où j'ai hurlé son nom pour qu'elle vienne m'aider quand ce batard mon frappait et qu'elle n'est jamais venu ! Ne m'appelle plus jamais ton fils, il n'existe plus. Tu n'es qu'une lâche Léane, tu aurais dû faire quelque chose, regarde ! je lui montre mes bras mutilés, regarde ce que je suis devenu à cause de vous ! Regarde-moi et observe à quel point je suis détruit. J'avais besoin de toi, tu sais le nombre de fois que j'ai voulu me suicider ?

Elle a la tête baissée.

-Regarde-moi putain de merde ! elle le fait. Tu sais pas hein ? Tu sais pas parce que tu étais trop occuper à te faire baiser par ton dealer, comme une pute ! elle me regarde encore. Quoi tu ne dis rien ? J'ai pas le droit à un "ne parle pas comme ça à ta mère ?" non ? pourquoi ? je pleure. Pourquoi tu ne le dis pas ? dis le maman, s'il te plait... je veux ma maman j'ai peur... J'ai putain de peur de ne jamais réussir à être heureux à cause de vous ! je vous hais, tous les deux, je vous hais, vous m'avez briser, vous m'avez gâché la vie. Au revoir Léane.

Je me lève et m'en vais.

Visite de merde.