réveille toi

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Je descends à toute vitesse les escaliers et sort de chez moi, je ne prends même pas la peine de fermer à clef, je ne prends même pas la peine de me couvrir, je m'en fou.

Des larmes de peur coulent sans arrêt. Ce sentiment bizarre c'était un mauvais pressentiment. Dîtes-moi que je ne suis pas trop tard, dîtes-moi qu'il est en pleine chute et qu'il n'a pas encore touché le sol. Je cours comme le plus vite que je peux, heureusement que l'on n'habite pas loin de l'autre. Je sors mon téléphone et essaye de l'appeler mais il ne répond pas. Et si j'arrive trop tard, s'il s'est suicidé à cause de moi ? j'ai été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

J'arrive devant chez lui et ouvre la porte je m'en fiche s'il y a sa mère. Je cours en haut et fait toute les pièces.

Chambre de Charlotte, non.

Première salle de bain, non plus

Chambre des parents, non.

Deuxième salle de bain, j'ouvre doucement la poignée, les mains tremblantes de peur. Je ne veux pas le voir, mort dans son bain. Je regarde à l'intérieure mais ne vois rien. Il ne reste plus que sa chambre, je cours dans la dernière pièce.

Il est là coucher sur le lit, je m'approche rapidement de lui et quans j'arrive à son niveau, je vois la boite de somnifères vide. Quelques cachets sont sur le sol mais je pense que tout le reste est en train d'agir dans son métabolisme.  Je m'assieds à côté de lui et pose sa tête sur mes genoux.

« Cami ?? » je pose deux doigts sur sa gorge, il est encore en vie, des larmes de joie et de peur coulent, mais il ne répond pas. « CAMI ?! » il ne bouge pas, son cœur ralenti sous mes mains. Alors que la panique m'envahi, une illumination me traverse l'esprit. Je le penche sur le côté pour qua sa tête penche vers le sol et enfonce deux doigts profondément dans sa gorge. Son corps ne réagis pas alors je recommence mais plus fort, une fois, deux, trois fois.

« Cami, putain vomis !! » je recommence encore et encore « VOMIS PUTAIN !!! » je pleure toutes les larmes de mon corps. « Non non non... Cami je t'en supplie !! ne me laisse pas... NE ME LAISSES PAS CAMI, REVEILLE TOI !!!» Je les enfonce une dernière fois et je sens son corps se contracter d'un coup je l'entends vomir. « Oui, c'est ça vomi mon chéri, c'est bien... » Je lui prends les cheveux et je sens tout mon corps se détendre. Il vomit beaucoup sur le sol et moi, je l'entends gémir et pleurer. Une fois qu'il a fini de vomir ses pilules, je me lève et me dirige en courant prendre une lingette pour lui nettoyer la bouche.  Je le prends contre moi et lui lave la bouche. Je le serre tellement contre moi avec tout l'amour que je peux donner. Il pleure fort et moi aussi, moi de joie, lui de douleur interne et externe. Je le balance doucement contre moi et je le sens bouger. Il vient se blottir contre moi et me serre dans ses bras et je sens toute la tristesse qu'il porte en lui depuis si longtemps. Il pleure comme je ne l'jamais vu, son corps tout entier souffre.

« Je suis là Cami, je ne te laisserais pas... » je lui chuchote à l'oreille et ses sanglots ne se font que plus fort. Je regarde ses bras, couverts de cicatrices, fraîches, vielles et indélébile.

« Je s-suis d-désolé... je suis tellement désolé... » il le répète plusieurs fois avant de s'endormir dans mes bras, et je sens la fatigue me prendre aussi.

***

Je me réveille, le réveille affiche 3 heures du matin, j'ai dormis longtemps. Je suis dans les vapes et un sentiment lourd repose sur mon cœur. J'analyse où je me trouv et remarque que ce n'est pas ma chambre d'enfant, mais une chambre sombre, sans couleur, ni décoration. Une chambre vide d'émotions et de chaleur. Je comprends que je suis dans celle de Cami. Je prends conscience qu'il n'est plus dans mes bras, ni à côté. Je tourne la tête dans tous les sens, il n'est plus là. La flaque de vomis a été nettoyer.

« Cami ? » pas de réponse « Cami ?! » pas de réponse « CAMI ?!?! » je me lève et me dirige vers la porte et au moment où je l'ouvre, il est devant moi. Nous nous regardons droit dans les yeux. Il est allé se doucher, ses cheveux sont mouillés. Il est aussi allé se brosser les dents, il a encore de dentifrice au bord des lèvres. Aucun de nous deux n'ose bouger ou dire quelques choses.

« Lune je- » je ne lui laisse pas le temps de parler que je lui saute dessus et colle nos bouches ensemble.

3 taffes et un sourire [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant