une bagarre

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Nous arrivons devant les grilles, complètement essoufflés. La cour est encore pleines d'élèves. Nous entendons la sonnerie et entrons dans la cour. Je vois Lune commencé à marcher pour aller en classe. Je lui attrape le bras et le retourne vers moi.

« Tu ne me dis pas au revoir ? » je demande.

« Au revoir » il est complètement stressé, il n'arrête de mettre sa main dans ses cheveux, de se les tirer, aplatir, toucher, il n'est pas bien. Je le rapproche de moi, le voir angoisser comme ça ne me plait pas. Je mets mes deux mains sur ses épaules. Et le regarde droit dans les yeux, pour qu'il puisse savoir que je ne dis que la vérité.

« Lune, tu es beau »

« C'est toi qui le dis, les autres ne sont pas d'accord avec ça »

« Non, c'est ton copain qui dit ça, et je suis sensé être le seul à qui tu veux plaire, non ? » il rigole doucement et rapproche son corps du mien. Il pose ses mains sur mon torse et me regarde dans les yeux.

« C'est vrai. Et je te plais ? » sa voix est sexy, son regard aguicheur et ses mains se font baladeuses. Il monte sur le bout de ses pieds et son visage est proche du miens, ses lèvres sont seulement à quelque millimètre des miennes, mais je ne craque pas. « Je te plais Cami, hm ? » je fais oui de la tête. Sa bouche frôle la mienne. Ho et puis merde, je mets ma main dans sa nuque et l'attire vers moi et l'embrasse avec passion. Mes mains tracent une ligne sur sa colonne vertébrale et il se cambre et je sens un frisson lui parcourir le corps. J'arrive au niveau de ses fesses que je saisis et les serre un petit coup. « Une fois à la maison, tu vas voir si tu me plais. » dis-je d'une voix grave et un second frisson le traverse. Une lueur sombre scintille dans ses yeux, ils hurlent toute choses, plus salace les unes que les autres et son sourire en coins en dis encore plus.

Il baisse mon visage son niveau vient coller ses lèvres contre mon oreille et dit dans un gémissement : Han... oui prends moi Cami... » rien que ça aurait pu me faire bander, mais je me contrôle. Il me mord doucement le lobe et un soupire s'échappe de mes lèvres.

***

C'est la fin des court, tout le monde est entrain de marcher pour rentrer chez eux, je marche à côté d'Aden qui est en train de me parler de sa nouvelle série dont je ne connais même pas le nom, alors que ça fait depuis ce matin. Je n'écoute rien, perdu dans ma tête.

Un bruit de métal me sort de mes pensées, on dirait quelqu'un qui s'est fait plaquer contre les cassiers. Je vois les gens se rassembler autour de ce qui me semble être une bagarre. Je décide de ne pas aller voir, alors je continue de marcher. Mais quand j'entends la voix de Lune, supplier de na pas lui faire mal, je me retourne d'un coup et me dépêche d'aller voir. Je pousse les gens qui forment un cercle autour de la scène et me mets au premier rang. C'est là que je vois Zac, le col de Lune dans les mains, entrain de l'écraser contre les cassiers. Une grimace de dégout beaucoup trop exagérer sur le visage de "mon ami" et une de tristesse et douleur sur celui de mon copain. Les larmes coulent de ses yeux, courent sur ses joues pour s'écraser sur le sol. J'entends Zac dire :

« Putain mais en fait tu n'as rien compris hier, hein ? » il le secoue et le re plaque violement contre les casiers. Pourquoi je ne bouge pas ? pourquoi je reste à regarder ? parce que si je vais, je le tue. « Tu t'es fait baiser hier, comme le gros enculer que tu es, pas vrai ? » il ne répond rien mais ses pleurent parlent pour lui. « Quand je pose une question tu réponds sale pédé !! » encore un plaquage. Quand je l'entends gémir de douleur, quelque chose se reconnecte et j'avance au milieu du cercle. Je regarde les gens autour de moi, je vois Chloé, Aden, Théo, tout le monde. Je me reconcentre sur Zac et Lune et je le vois murmurer quelque chose à l'oreille de mon copain et quand une expression de détresse apparait sur son visage, s'en est trop. J'attrape le bras de mon pote, et le dégage violement de mon petit-ami. Lune pleure fort et en silence, ses joues sont trop mouillées et ses yeux trop rouges. Je me mets entre les deux, face à Zac.

« Tu le touches encore une fois, je te jure que je te fais mal, et je sais comment faire. » Il me regarde, choqué, ne s'attendant sûrement pas que j'intervienne. L'étonnement se transforme en colère et il se rapproche vite de moi. Je suis plus grand que lui et plus fort que lui, je n'ai pas peur.

« Mec, casse-toi, tu sais ce que c'est. » il parle d lui comme si c'est une chose. J'attrape son col de t-shirt vilain.

« Pas que mais qui. »

« C'est qu'une pédale, il n'a rien, regarde comme il est moche avec ses cheveux et tout, et t'as pas vu sa peau. » un chose se déclique dans mon cerveau et le plaque à mon tour, bien plus violement, contre les casiers. Je fais bien attention à arriver contre un cadenas pour lui faire plus mal. Il geint de douleur et un sourire apparait sur mon visage. Je n'entends plus rien autour de nous, juste mon souffle qui raisonne dans ma tête. Je ne vois plus rien non plus, juste son visage misérable et celui de Lune. J'ai envie de lui faire mal, de l'entendre me supplier pour que j'arrête.

Je mets mon avant-bras sur sa gorge et presse un peu, juste pas assez pour qu'il n'y ait plus d'air.

« Redis ça pour voir ? » j'appuie plus contre les cassiers et son souffle ne passe presque plus. Il devient rouge, puis de plus en plus violet. Il marmonne des choses que je ne prends même pas peine à essayer de comprendre. Je souris, satisfait de la vue que j'ai devant moi. J'ai envie d'appuyer toujours plus. « Personne ne parle de Lune comme ça c'est clair ?! » je sens une main sur mon épaule, je me retourne et vois mon copain me dire de le lâcher, je n'entends pas, je lis sur ses lèvres. Petit à petit, le bruit des gens autour revient et je l'entends me dire de le lâcher sans arrêts.

« Mais tu as vu le mal qu'il te fait ?! »

« Tu t'abaisses à son niveau en faisant ça Cami. » il a raison. Je le lâche Zac qui tombe au sol et tousse pour reprendre son souffle. La main de Lune glisse sur ma nuque et la caresse doucement et il murmure

« Calme toi, je suis là, je vais bien, calme-toi » ses caresses m'apaisent en quelques secondes. J'entends dans la foule des petits "ils sont ensemble ? c'est bizarre un peu" ou des "ils sont en couple ?" alors je m'écrie.

« Lune est mon copain ! On sort ensemble ! Wow !! le mec qui sortait avec une jolie fille est avec un garçon, putain c'est dégueulasse ! Si l'homosexualité vous pose un quelconque souci, aller vous faire foutre ou ne partager pas votre avis de personne fermé d'esprit, mais si un seul de vous tous, filles ou garçons, touche à un seul des cheveux de Lune, lui fait la moindre remarque, ou ne serait-ce que de le bousculer dans les couloirs sans dire pardons, je lui défonce sa gueule. Vous avez tous vu cette belle vidéo de moi que l'un d'entre vous gros débile a posté sur Facebook, je ne suis pas tout à fait saint d'esprit. Alors je n'hésiterais pas à vous faire mal si vous lui en faîtes. » tout le monde fait un oui et s'en va vite. Je me tourne vers Zac qui est en train de se lever et lui attrape l'épaule fortement.

« Ce que tu as dit dans l'oreille de Lune, j'espère vraiment pour toi que ce n'était pas trop grave, tout ce que j'ai est surtout valable pour toi d'accord ? » il fait oui de la tête rapidement je le lâche et il s'apprête à partir en courant mais je l'attrape vite avant.  Je lui prends son téléphone. « Déverrouille » il le fait, je vais dans les photos et supprime celle de Lune, dommage parce qu'artistiquement, la photo était assez belle.

Je le lâche pour de bon et je remarque que Aden est encore là. Il me regarde dans les yeux et je pourrais jurer avoir vu des larmes et s'en va. Sans rien me dire. Je viens de faire mon coming out après tout. Pourquoi il pleurait ? Tant pis, s'il veut me le dire, il me le dira.

J'attrape la main de Lune et je rentre à la maison.

3 taffes et un sourire [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant