mes manches longues

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Je n'ai évidemment pas dormi de la nuit, je suis fatigué, même exténué. J'ai mis un pull à manche longue en juillet pour cacher mon bandage.

J'ai des cernes, le teint pâle, les yeux gonflé et rouge. En plus de ça je n'ai pas encore eu l'occasion de m'acheter mon paquet de clopes.
Pour ne relaxer un minimum je mets seule et unique musique "what's up- 4 non blondes"
Elle m'apaise.
Je mets le son au maximum pour me couper du trafic et du monde entier.
Malgré ma musique, j'entends quelqu'un crier mon nom. Non... j'étais presque bien.
Quelque chose s'accroche à mon bras. Je sais qui de qui il s'agit, rien qu'à l'odeur.

Certains diront que c'est animal, mais l'odorat est mon sens le plus développé. Je peux reconnaitre mainte choses grâce à cela.
- Baby !! Tu m'as manqué. Elle serre ses mains autour de mon avant-bras, je grimace de douleurs, ce genre de douleur que je pourrais qualifier comme agréable.
- On ne s'est pas vu pendant 24 heures. Je soupire. Elle me tourne la tête de force et m'embrasse. Je participe à peine. Sa langue veut entrer dans ma bouche mais je ne la laisse pas. Elle se sépare de moi et me donne un regard confus.
- Tu n'as pas chaud ?
- Non.
- Mais il fait 25°, tu ne peux qu'avoir chaud, enlèves ton pull. Elle commence à essayer de me le retirer, mais je l'arrête vite.
- Arrête, je t'ai dit que je n'ai pas chaud.

- Alors remonte tes manches au moins ! Ses mains se dirigent vers mes poignets mais je les dégage de manière agressive sans m'en rendre compte. Elle me gonfle, je ne veux pas qu'elle voit mon bandage.
- Arrêtes putain ! Laisse-moi vivre deux secondes je te dis que je n'ai pas chaud, lâche-moi maintenant !
Elle se recule de moi et me regarde comme si j'étais le pire homme sur terre.
Les larmes lui monte aux yeux, je hais le pleurnichard.
- Quoi ?! Arrête de pleurer, ce n'est pas une raison de pleurer ! Tu as aucune raison de pleurer ! Des goutes roulent sur ses joues, elle se retourne et s'en va.
Je n'essaie même pas de l'arrêter, elle n'en vaut pas la peine. Elle ne saisit rien à la vie.

Je remets mes écouteurs, je ne veux pas être en retard. On est que mardi mais j'ai l'impression d'être dimanche tellement hier était une longue journée.
J'arrive devant l'entrée, Aden vient me faire un check auquel je ne réponds que très lacements.
Il me scanne le visage puis passe à mon corps. Son regard s'arrête sur mon poignet gauche. Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Sauf que j'écris ce que je veux dedans et laisse voir ce que je veux que les gens ne voient, c'est-à-dire, rien.
Son regard se fait insistant, il fixe mon bras. Son regard, je ma main derrière mon dos.
- Remonte tes manches s'il te plaît, m'ordonne-t-il de manière douce.
- Non.
- Cami, remonte ta manche gauche maintenant. Il me le demande sèchement. Il sait très bien ce qu'il verra sous le tissu, il veut juste le voir de ses propres yeux.
- Non.
- Tu as fait une crise ? Mon regard se fait dur et je lui balance à la gueule :
- Ça te regarde ?! Il ne paraît même pas surpris que je m'énerve, comme s'il avait l'habitude, ce qui m'énerve encore plus.
- Y'a quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça, casse-toi ! Casse-toi je te dis !!!! » je me mets à lui hurler dessus alors qu'il n'a rien fait de mal, il se fait juste du souci.
- On va se fumer une cigarette ? demande-t-il d'un ton doux et posé. Je baisse les yeuc conscient que ça ne sert à rien d'essayer de le faire partir, il restera qu'importe ce que je fais.
- Je n'en ai plus
-Je t'en passe, allez viens.

***

Nous sommes assis sur un banc, on a 15 minutes avant la première sonnerie, on a le temps.

- Tu veux me raconter ? il ne me regarde pas et fixe un point au fond de la cour.
- Il n'y a rien à raconter. Je ne veux pas parler.
- Tu sais Cami, je suis comme ton frère, on peut tout se dire l'un l'autre. Je ne te ferais jamais de mal, jamais. Il me reparle comme si j'avais 12 ans mais aujourd'hui ça me fait du bien. J'ai besoin d'une présence qui m'apaise, le problème c'est que même Aden ne remplit pas cette fonction, et surtout pas Chloé, ne rêvons pas.
- Y'a rien à raconter...
- C'est quoi qui l'a causé ?
- J'ai fait prendre le bain à Charlotte et j'ai de nouveau eu les flashs.
- Tu as dû te faire ça rien que pour les flashs ?
Il pointe mes poignets.
- Non j'ai fait un rêve.
Il hoche la tête et "mhm" sort de sa bouche.
- T'as merdé avec Chloé
- C'est une question ?
- Non un constat, elle pleurait ce matin en arrivant.
- Elle me quittera et se sera fait. Je marque une pause. Et puis je hais les pleurnichards. 

3 taffes et un sourire [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant