vérité ou tu bois

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J'ai arrêté de rire et je le regarde fixement. Lui regarde un peu partout autour mais n'ose pas bouger. Je me lève de ma chaise et me rapproche de lui. Au moment ou j'arrive à son auteur, il se tourne vers le frigo et dit

« Tu veux un truc à boire ? j'ai de la bière, du Sprite ou du sirop » il a prononcé le denier plus faiblement que les autres, comme s'il avait honte.

« Tu connais le Monaco ? » je demande doucement, toujours proche de lui. Il est dos à mo et dis non, la tête plongée dans le réfrigérateur.

« Sors la bière et le sirop et le Sprite, je te montre. » il fait ce que je lui dis. Je lui indique les quantités qu'il faut, grenadine Sprite et bière.

Il nous amène dans le salon et s'assied sur le canapé et moi dans l'un des fauteuils. Il commence à boire.

« Wow ! c'est super bon !! » il sourit mais s'arrête d'un coup. « Je suis désolé, je te propose de venir chez moi et tu manges mal » sa voix est fébrile et je sens qu'il v pleurer. Sans trop savoir pourquoi, je me lève et vais m'asseoir à côté de lui. Pas trop proche non plus mais quand même assez.

« Ce n'est vraiment pas grave ! C'était drôle » il me regarde, à travers ses verres noirs et me prends la main. Je ne suis plus surpris par la fraicheur et la douceur mais mon ventre réagis quand même. Il joue avec mes doigts, qui sont beaucoup moins fins et raffinés que les siens.

« T'es mains sont bouillantes, ça change des miennes, tu as de la chance. »

« T'es mains ne te plaisent pas ? » je demande d'une voix douce que je ne me connaissais pas.

« Rien chez moi ne me plait tu sais » il lève la tête vers moi et j'en profite pour l'analyser pour la centième fois. Je ne m'en lasse pas. Il rougit, sourit faiblement se lève pour aller dans la cuisine et reviens avec une bouteille de Vodka.

« On va faire un jeu. Vérité ou tu bois. T'es partant ? »

« C'est quoi ce jeu ? »

« On va se poser une question chacun son tour. Si on ne veut pas y répondre on doit boire. Aucun sujet n'est tabou, et si on répond, on ne dit que la vérité. Si je te pose une question qui se réponds par oui ou par non et que ta réponse est non tu dois aussi boire. Alors ?»

« Tu veux me souler ? » je demande méfiant

« Non, je veux te connaître. » sa remarque me surprend. Il a dit ça avec beaucoup d'assurance.

« Bon tu joues ou pas ? » je fais oui avec la tête, pas très rassuré mais en même temps amusé. C'est con mais j'ai toujours bien aimé les action ou verité, je n'ai jamais et ce genre de jeux donc ça, ça me plait. En plus comme ça, moi aussi je vais apprendre à le connaitre.

« je commence facile » dit-il « c'est quoi ton nom complet » je le lui donne. Cami, Pierre, Collins.

« A moi, tu as des frères et sœurs ? »

« Non, enfant unique »

Les questions s'enchainent, les verres aussi. Il m'a demandé quel était film préféré, je n'ai pas su répondre, j'ai dû boire. Pour plein de petites questions sans aucune importance, nous avons du boire. L'alcool commence à se faire ressentir, le voile qui nous rend réservés s'est envolé tout comme la gêne et le bon sens. Je sais maintenant qu'il s'appelle Lune McAlinden, qu'il a 17 ans et qu'il est né à Londres. Il sait les mêmes choses pour moi. Je n'ai pas vu le temps passé, il fait sombre dehors, il a allumé quelques lumières tamisées. L'ambiance est agréable

L'alcool me rend désinhibe, j'ose faire plus de choses en me disant que de toute manière, je peux dire que je n'étais pas maitre de moi-même.

Je ne sais pas comment, mais nous nous sommes rapprochés. Nous sommes assis en tailleur et son genou touche le mien.

« Pourquoi tu portes un bonnet ? » il prend son verre, mais je l'arrête avant. Je prends sa main et nos doigts s'enlacent automatiquement. L'alcool.

« Parce que je n'aime pas mes cheveux »

« Pourquoi ? »

« C'est mon tour. Qui est la personne que tu hais tellement ? » je me tends mais je sens son pouce commencé à caresser ma paume, ça me calme.

« Mon père. » sans l'alcool dans mes veines, je n'aurais jamais réussi à répondre ça.

« A moi. Pourquoi tu n'enlèves pas t'es lunettes, j'ai déjà vu tes yeux tu sais. » je me rapproche encore plus de lui et commence à sans savoir pourquoi, je commence à chuchoter.

« Parce que je n'ai pas envie que tu t'en dégoute à force de les voir trop longtemps » dit-il en chuchotant aussi. J'amène ma main libre à son visage. Je caresse sa joue du bout de mes doigts. Je le sens frissonner. Je n'ai jamais été aussi tactile, même avec plusieurs shots de Vodka dans le sang. Je remonte ma main jusqu'à ses lunettes, et les retires doucement. Ses yeux noir et profonds me regarde paniqués et inconsciemment, je soupire d'aise. Ces yeux sont les plus beau que je n'ai jamais vu. Ils n'ont pourtant pas une couleur incroyable mais ils sont tellement profonds, ils pourraient absorber une galaxie. Je dépose les lunettes sur la petite table basse à coté de nous et pose ma main sur sa joue

« C'est naturel tes cils ? » je parle encore doucement. Il fait oui de la tête. Nos regards ne se lâche pas. Je suis plus haut que lui, je dois baisser mes yeux verts et lui lever ses yeux noirs. « Ils sont magnifiques » je chuchote pour moi-même. Je le sens frissonner sous ma main.

« Tu penses vraiment que j'arriverai à me les teindre ? » je rigole. « Tu penses vraiment que mes yeux sont beaux ? » je fais oui de la tête. Nos visages sont vraiment proches, mon cœur bat vite, surement à cause de l'alcool qui fait son effet.

3 taffes et un sourire [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant