Après le Parc, nous sommes retournés en court. J'ai géo juste après, j'ai encore 15 minutes. Je suis devant mon casier. Je ne l'ai pas décoré. Je n'ai qu'une photo de Aden Zac, Paul et moi qui faisons du skate. Cette photo date de l'été de mes 15 ans, le dernier bel été. Nous étions allés à la campagne tous les quatre, c'était bien. J'étais bien à l'époque. Je me souviens comme si c'était hier. J'avais dit à mon père que j'allais dormir chez Aden et, sur le coup, j'avais été super surpris, lui qui normalement ne me laissait rien faire, là je n'avais même pas dû insister. Et nous étions partie faire du skate toute la journée, toute la nuit. Je regarde la photo et je me dis que ce temps n'existe plus et qu'il n'existera plus jamais. Que les événements de ma vie ont décidés de ne pas me laisser de chance d'être heureux que je suis juste une victime du Karma. Je me tourne vers le petit miroir de mon casier et je me regarde. Je vois ce suçon grossier. Cette marque bleu violette et rouge, cette marque qui me fait mal et qui reste. Je me vois, mon visage d'enfant de 14 ans, avec "un suçon" sur la joue, sur les bras, le torse, les côtes, partout sur mon corps. J'entends les pas lourds de mon père monté dans ma chambre. Je le sens me saisir le bras et me le serrer de toute ses forces pour me laisser des bleues. Je sens son alliance me couper la joue et je l'entends encore m'insulter de tous les noms. Je le vois, la, derrière moi dans le reflet de la glace, à me regarder méchamment.Mes mains commencent à trembler et ma respiration à se saccader. Je me retourne, et il est là, devant moi, une flaque d'eau rouge autour de lui. Ses habits dégoulinent et j'entends les gouttes tomber sur le sol. Il s'approche de moi, avec les mains tendues. Ses pas lourds raisonnent dans le couloir. Il arrive vers moi et je tente de reculer mais m'encouble et tombe par terre. Je tente de reculer assis sur le sol en me poussant avec mes pieds. Je n'entends plus rien mais je suis presque sûr qu'il y a des gens qui sont entrain de chuchoter et de filmer cette scène, mais je n'arrive pas à me calmer. Il est là, devant moi, ses poignets ouverts, laissant une traînée de sang derrière lui. Je me frotte le cou comme pas possible en me disant que c'est ça qui l'a amené ici, c'est cette marque sur mon cou. Je me griffe, j'essaye de l'arracher.
« Non, non, non s'il te plait, je n'ai rien fait je te promets, je te jure je n'ai rien fait » il arrive à mon niveau et me saisit les poignets. Il me les tores de toutes ses forces et je hurle de douleur.
« ARRÊTE, JE T'EN PRIS, MAMAN !! MAMAN AIDES MOI !!! » je sens son sang chaud coulé sur ma peau, et ça me brûle comme de la braise. J'essaye de me frotter contre mon t-shirt mais il ne lâche pas sa prise.
« Cami ?! Cami tu fais quoi là !? » c'est une voix féminine, ce n'est pas mon père. Chloé. Elle me tient fermement et j'essaye de me défaire mais je pense que mes forces sont divisées par 12, je n'y parviens pas. « HO CAMI !! CALME-TOI TU JOUES à QUOI » elle me hurle dessus en me secouant. Je commence à pleure très fort, comme un enfant qui s'est fait mal. D'un coup, je la sens s'écarter de moi. Je me mets en boule, mets ma tête entre mes genoux et je continue à me frotter le cou de toute mes forces. Je dois surement saigner mais je veux que ça s'en aille.
J'entends Chloé me crier de me calmer et ça me fait peur. Je n'y arrive pas.
« Ta gueule meuf. » cette voix, je lève les yeux et je le vois marché tranquillement vers moi. Il se tourne vers Chloé et lui dis « J'imaginais que tu étais conne mais pas à ce point, tu ne vois pas que tu ne fais qu'empirer les choses ? Allez, casses-toi » je la vois me regarder, surement pour que je lui demande de rester. Je tends ma main et un sourire victorieux prend place sur le visage de Chloé, mais alors qu'elle s'apprêtait à venir me la prendre, Lune la devance. Il s'accroupit devant moi et je prends sa main pour la mettre sur ma joue. Il me regarde droit dans les yeux et je sens que je me calme. Je pleure comme un bébé et lui, il est là, à me caresser la joue. Ses taches de rousseur ressortent beaucoup aujourd'hui, et je trouve ça beau. Il se rapproche un peu de moi et me prend dans ses bras. Je me colle contre lui et sa fraicheur me fait de bien, le tissu de sa chemise est fin. Il m'enroule de ses bras fins, tellement plus fins que les miens mais je me sens en sécurité. Il me caresse les cheveux et nous balance doucement de droite à gauche. Je ne sais pas s'il y a des gens qui nous regardent, sûrement, mais je m'en fiche.
« Ça va ? » je fais un léger non de la tête et il rigole un petit peu avant de resserrer gentiment son câlin. Il regarde Chloé, se retourne vers moi et me dis avec un accent anglais « your girlfriend is an idiot Cami » je fais oui de la tête et il explose de rire. Je souris aussi grâce à son rire d'enfant que je trouve mignon. Il se tourne encore un fois et dis « Bon ce n'est pas un spectacle, cassez-vous tous !! » il a dit ça fort. J'entends un brouhaha qui diminue petit à petit. Les gens sont allés en classe.
Il se détache de moi et entoure mon visage de ses mains. Il me regarde dans les yeux et caresse ma joue avec son pouce.
Il me demande si je veux retourné en cour et je lui réponds bien évidemment que non. Alors il m'aide à me lever, et nous emmène dehors.
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3 taffes et un sourire [terminé]
Romance« Ta copine, la blonde, elle embrasse bien ? » « Comment tu sais que c'est ma copine ? » « Je vous ai vus le premier jour, elle t'a roulé une grosse pelle. C'était bien ? » je ne le comprends pas. Il parle de manière calme et posé, une voix un tout...