3 taffes et un sourire [terminé]

la rentrée

Chaque rentré c'est la même chose. On trouve notre classe, se chamaille pour avoir les places de derrière et on a le droit au discours débiles des profs, surtout cette année, la terminale. « On s'accroche, il y a le bac à la fin de l'année, il va falloir bosser » etc... Pendant toute la journée.

A midi j'ai mangé avec Aden et quelques autres amis. Ce n'était pas extraordinaire mais ça m'a fait plaisir de les revoir après les longues vacances. Là, nous sommes dans la cour en train de parler.

-Et toi Cam, t'es parti pendant les vacances ?

-Non. Les autres me regardent et je les entends soupirer, lassés de mon manque de conversation.

-Moi je suis allé à Lausanne, c'est une ville en Suisse. Ce n'est pas incroyable et c'est super cher. 7euro le Starbucks ! c'était vraiment trop cher mais la ville est jolie et y'avait des bars sympas, avec Justine on s'est bien amusé, nous raconte Théo, qui est partie faire un tour d'Europe. J'ai toujours aimé voyager. Même si c'est à 3 heures de voiture j'adore. J'aime chaque partie. Le trajet, où je regarde par la fenêtre, les visites où je me cultive ou l'hôtel. J'aime voyager. Mais on ne voyage plu. J'aurais voulu aller à Milan

-Mes parents ont enfin signé les papiers du divorce, dit Zac. Ses parents ne s'entendaient plus depuis un bon moment, je me souviens quand il nous racontait les engueulades le soir entre les deux. Je n'ai jamais compris les gens qui sont tristes parce que leurs parents divorcent, ne faut-il pas qu'ils soient heureux pour eux, s'ils ne le sont plus ensemble, rien ne sert de continuer à faire semblant de s'aimer. Je dis ça mais je suis le premier à faire semblant de tout.

-Et ? tu le vis comment ? demande Aden qui est à ma droite dans le cercle formé autour d'une table.

-Ça va, ça fait bizarre de se dire que c'est officiel mais je pense que c'est mieux comme ça. Ça faisait un moment qu'ils ne s'aimaient plus de toute manière.

-Qui a la garde ?

-Garde alternée, une semaine chez mon père une semaine chez sa mère

-Ce n'est pas un peu chiant ?

-Non ça va. Je pense que je vais vite m'y habituer. C'est pour mon petit frère que c'est compliquer. Il ne comprend pas pourquoi son papa ne vit plus à la maison. Il n'a que 7 ans, le pauvre.

Le pauvre ? Pourquoi il dit le pauvre ? il n'est pas à plaindre. Justement il a 7 ans, il ne sait pas encore ce qui se passe, ça aurait été pire de vivre ça a 15 ou 16 ans non ? il n'y a pas de quoi l'appeler le pauvre, ses deux parents sont en vie, en bonne santé et ils vivent dans de bonnes conditions.

-Pourquoi tu dis le pauvre ? il n'est pas à plaindre, dis-je sèchement.

-Mec, il a 7 ans et son père disparait de la maison, le pauvre, il ne comprend rien à ce qui lui arrive. Répond Zac qui commence à s'énervé, ce qui m'énerve encore plus

-Alors non, son père ne disparait pas, ce n'est pas ça disparaitre ! il va dans une autre maison alors NON pas le pauvre. Il va le revoir une semaine sur deux ! Et puis ça arrive, 50% des enfant d'avoir des parents divorcés, ce n'est pas la fin du monde, il pourrait avoir bien pire. » je crois que j'ai crié sans m'en rendre compte parce que tout le monde me regarde d'un air de dire "c'est qui ce fou" je ne supporte pas, je dois partir de cette maudite cour.

Je me lève, n'aimant plus l'ambiance et la discussion qu'il y a à cette table. Mais avant de pouvoir partir j'entends un "merde" une main attrape la mienne.

-Je suis désolé mec. Zac a un regard désolé rempli de pitié, je hais ça

-...

Je marche vers l'entrée du bâtiment en me dirigeant vers mon casier.
J'ai les larmes aux yeux, je déteste les pleurnichards.