À quand le mariage ? ( suite)

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Sur le chemin qui mène vers la concession familale des Sy les discussions allaient bon train et chacun proposait un discours à tenir au père de la petite Mairam, d'aucuns comme le président des parents d'élèves un certain Ablaye Diouf et le trésorier Ngor Faye tous deux sérères, des personnes très cultivées même s'ils n'ont pas fait long feu à l'école vu qu'ils se sont arrêtés en classe de CM2 mais ne mélangeaient aucun effort pour la bonne marche de l'établissement qui pensaient qu'il faut durcir dans des situations comme celle ci et l'équipe pédagogique qui pensait que même si le mariage précoce est prohibé par les lois qui régissent ce pays il faut employer de la diplomatie et essayer de faire revenir à la raison ces gens là qui font fi des lois et règlementations peut être par pur ignorance ou à cause de leurs traditions. Le directeur de l'école M. Sow un peulh aussi qui dirigeait cette forte délégation et à l'idée d'amener avec eux quelques parents pensaient que leur message passera comme lettre à la poste.
M.Ndiaye et M.Sarr qui s'étaient un peu détachés du peloton de facilitateurs restaient derrière et étaient un peu silencieux ce qui est rare qu'en même pour qui connait ces deux très proches et complices mais avec le trajet parcouru se rendent compte des sacrifices que font des élèves comme cette petite Mairam qui vivent avec des parents qui ne font aucun effort pour les aider à réaliser leur rêve de devenir quelqu'un un jour mais pire font tout pour leurs faire vivre des cauchemars ou briser leur rêve.
De loin on s'aperçoit de la maison des Sy essentiellement composée de cases en bambous et qui était clôturée à moitié totalement isolée du reste du monde. Ils habitent à environ un kilomètre du village et n'avaient même pas de voisins, oui ils étaient seuls dans ce petit coin peut être ignoré des autres et qui n'avait même pas d'électricité ni d'eau potable juste un petit puit.
À leur arrivée, la grande délégation passa par une très grande porte en zinc et entra dans une très grande cours mais les résidents aussi ont dû les voir de loin étaient déjà entrain d'installer des chaises pour les hôtes sous le grand manguier qui se dressait au cœur de cette dernière. M.Ndiaye qui n'avait pas de chaises vu qu'il y'avait que trois qu'ils céderont aux aînés du groupe s'essaya sur une natte en lambeaux et commença à regarder autour de lui où il pouvait voir une certaine précarité : quatre cases, deux à sa droite et deux autres à sa gauche, une clôture en pailles, des enfants qui jouent à même le sol et avec des jouets fabriqués par eux même devient de plus en plus triste et même au bord des larmes de savoir que cette famille est entrain de sacrifier la seule et unique personne qui s'il a un bon suivi et de l'aide pourrait les sortir de ce pétrin.
Après les salamalecs d'usages ils demandèrent après la brillante Mairam qu'on appela et sortit d'une des cases avec un cahier à la main. Elle salua tout le monde avec le respect qu'on ne connaissait c'est à cet instant que son maître lui demanda :
- Qu'est-ce que e fais avec ton cahier ?
Elle répondu :
- j'étais entrain de réviser mes leçons Monsieur.
En attendant cette réponse tout le monde était ému et énervé à la fois : triste pour cette jeune fille si innocente, si brillante, si touchante, si adorable,qui ne veut qu' étudier et aller le plus loin possible mais aussi énervé contre son père qui par on ne sait quoi est entrain de réduire à néant les espoirs de cette gentille gamine.
- Où est ton père ?
- Il est parti dans la forêt avec son troupeau mais il est dix huit heures et d'habitude il est là à cette heure.
Les membres de cette délégation comprirent à travers cette réponse dans un français très correct de la petite Mairam ce qui tout à son honneur que son père était éleveur.
- Ah d'accord ! On va l'attendre un tout petit peu.
- Oui Monsieur
- Allez je te laisse continuer ta révision.
Monsieur Sarr coupa court à son échange avec la petite et la laissa retourner dans sa chambre et c'est sa mère qui était là depuis notre arrivée qui va prendre le témoin pour nous expliquer dans plus de détails la situation.
Fatoumata Ndiadé, sa mère que les maîtres connaissaient déjà car leur vendait de temps à temps du lait caillé et qui aussi paraissait très jeune d'ailleurs commença sa narration : " je tiens à vous remercier et à vous dire que votre visite aujourd'hui me va droit au cœur et aussi me montre aussi l'amour et l'estime que vous vouer à l'endroit de ma petite Mairam. Sincèrement j'en suis très flattée. Vous m'excuserez certainement de ne pas pouvoir vous expliquez la situation dans un wolof sontenu vu mon accent peulh et mon faible niveau de langue en wolof.
Là toute l'assistance comme pour le réconforter et l'encourager à parler sans gêne lui dise non n'ayez aucune crainte nous comprenons parfaitement ce que vous dîtes et d'ailleurs vous parlez très bien le wolof.
Elle enchaîna en disant que depuis presque un mois mon mari Hamady Sy m'a fait part de son idée de vouloir donner la main de la petite Mairam à un de cousin éloigné nommé Yoro que je trouve d'ailleurs beaucoup plus âgée que ma princesse. Au début je croyais que je l'avais convaincu en lui disant que je ne voulais pas que ma fille subisse la même chose que moi qui était mariée à l'âge de douze à lui et comme elle se débrouillait pas mal à l'école autant la laisser continuer ses études mais vous savez dans notre tradition la femme n'a pas son mot à dire dans les prises de décisions, quand le mari en prend une elle devient irrévocable. Ceci explique pourquoi je suis venu à l'école voir son maître M.Sarr pour dire vrai actuellement je ne sais plus à quel saint me vouer. Et je prie de toutes mes forces pour que ce mariage n'est pas lieu. La petite Mairam depuis qu'elle est au courant de cette triste nouvelle est désemparée et ne cesse de pleurer, elle me dit souvent Maman laissez moi continuer mes études et un jour nous serons très riche. Depuis une semaine , son père le défend même d'aller à l'école pour que vous ne soyez pas au courant de ce qu'il manigance. À mon avis il a un peu peur de vous les maîtres parce qu'il dit souvent que vous maîtrisez mieux que quiconque les lois de ce pays et si vous lui remontez les bretelles il reviendra à la raison. En tout cas mes derniers espoirs reposent en vous . J'ai épuisé toutes mes munitions.
À la fin de ce long speech et de message de détresse le directeur Monsieur Sow prit la parole pour la réconforter et saluer son courage et lui disa : Madame Sy ne vous inquiétez pas nous ne faisons que notre devoir et ferons tout ce qui est en notre possession pour que ce mariage n'est pas lieu.
On entendit des vaches 🐂🐄 meugler, des moutons 🐏🐑 et des chèvres 🐐bêler et un chien🐕 aboyer..
Fatoumata Ndiadé s'écria : c'est Hamady Sy, c'est mon mari, le voilà qui arrive ...

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Le mariage n'est pas une fin en soi [ CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant