Au restaurant, les deux collègues trouvèrent à l'entrée la gérante, une certaine Élodie qui les installa dans un coin tranquille et loin des regards indésirables. Cette française bon teint pas trop jeune ni aussi trop vielle laissait planer le doute sur son âge sûrement parce qu'elle s'occupait bien de son corps maîtrisait parfaitement le wolof , la langue nationale du Sénégal et avait l'air de s'être être bien intégré dans ce pays du très poète Léopold Sédar Senghor était la propriétaire et gérante de cette grande édifice qui se situe à proximité de la gare routière. Une très grande dame, les cheveux noirs , habillée telle une sénégalaise de souche en boubou traditionnel wax qui savait aussi bien nouer la pagne et marchait avec elle ce qui est rare chez les européennes suscitait beaucoup d'intérêt chez Modou qui l'observait comme si c'était la première fois qu'elle voit une fois une femme blanche lui qui habite la petite côte là le tourisme est l'une des plaques tournantes de l'économie :
- Tu connaîs cette dame ?
- Oui Élodie était une très grande amie à mon défunt père. C'est une amoureuse de la littérature qui nous acceuillait souvent ici d'ailleurs elle connait tous les autres membres de ma famille.
- Même ton beau père ?
- Oui ma mère , mon beau père, tout le monde elle vient tout le temps à la maison pour nous rendre visite.
- Et n'as tu pas peur pour qu'elle te dénonce ?
- Non c'est une professionnelle, elle sait bien que tout ce qui se passe ici dans son lieu de travail ne doit pas être relayer dehors et aussi c'est une complice, c'est elle ma Marraine. Elle n'osera pas piper mot si non je lui fait la tête. Relaxe ! Ne sommes nous pas bien ici ?
- C'est vrai qu'elle a un très beau restaurant et qui est aussi bien placé. Là c'est à la portée des voyageurs qui veulent manger dans un endroit chic et calme. En tout cas je suis sous le charme.
Ce qui m'impressionne le plus c'est qu'elle parle très bien le wolof. J'étais ébahi tout à l'heure en l'écoutant articuler correctement les mots et surtout sans accent.
- Élodie est au Sénégal depuis presque quinze ans. Elle s'était mariée à un Sénégalais qu'elle a connu en France tout comme mon père qui a fait ses études supérieures là bas. Étant follement amoureuse de ce gars, elle a décidé de tout quitter et de venir vivre avec ce dernier ici. Une décision pas trop mûrie vu qu'elle ne connaissait pas grand chose de sa belle famille qui pensait qu'avec cette union ils n'auront plus de soucis financiers qui aussi comme son ex-mari l'ont caché qu'elle avait une coépouse sénégalaise. Ce gars qui maintenant est un cadre dans une très grande entreprise de la place s'était déjà marié à une sénégalaise avant même d'aller continuer ses études à l'étranger où il rencontra cette ravissante Élodie trop naïve et par peur de la perdre car savant parfaitement qu'une française issue d'une famille catholique et pratiquante n'allait jamais accepté d'avoir un mari polygame lui a lâchement caché sa véritable situation matrimoniale au bled. Ils décidèrent même de se marier à la mairie afin que le Monsieur ait les papiers nécessaires pour ne pas être trop inquiété par la police et qu'il puisse étudier sereinement ou même plutard travailler là bas, ce qui est très intelligent de sa part et aussi mesquin à la fois. Au début il y avait pas de problème, car cette brave Élodie qui a commencé à travailler s'occupait très bien de la famille de son soit disant mari et même de sa coépouse sénégalaise sans le savoir car à cet instant ce dernier était encore étudiant et n'avait que sa misérable bourse pour survivre et même quand le fameux couple venait ensemble en vacances au Sénégal on lui présentait sa coépouse comme étant sa belle sœur c'est à dire la petite sœur à son époux. Cette femme sénégalaise faisait aussi bel et bien parti de ce deal ignoble que personne ne saurait lui trouver des qualificatifs, les problèmes ont commencé quand le Mari sournois a fini ses études et a obtenu ce boulot dans cette très grande entreprise et était obligé de retourner au bercail au près de cette qui commençait certainement de ce plaindre de la négligence dont elle était confrontée.
Élodie qui était restée en France et continuait toujours à soutenir financièrement son époux qui n'avait pas de quoi nourrir toutes ses bouches qui ne cessaient d'augmenter et d'être plus exigeantes et un an après cette séparation de corps, elle décida d'un coup de folie de tout claquer et de venir venir au près de ce dernier peut être l'une des plus grosses erreurs qu'elle aura à regretter durant toute sa vie.
Une fois au Sénégal, elle sera très vite mis au parfum de ce gros mensonge que mon défunt père appelait " l'arnaque du siècle " car sa coépouse sénégalaise jusque là dans les rangs commençait à s'émanciper et voulait aussi qu'on la considère comme une épouse avec tous les droits et devoirs qui vont avec.
Face à cet opprobre et pouvant plus rentrer dans son pays d'origine car n'ayant plus de travail là bas, elle décida de divorcer et de s'installer pour quelqu'un temps au Sénégal ce qui sera maintenant définitif car elle a beaucoup investi ici et ce restaurant en est un.
- Et ton père dans tout ça ? N'est il pas complice ?
- Non mon père ne connaissait pas bien ce gars qui habitait à Dakar, la capitale d'ailleurs c'est même Élodie qui le lui a présenté. Il était toujours en France quand le deal a éclaté au grand jour et c'est lui qui a appelé ma mère pour qu'elle l'héberge le temps de son retour qu'il préparait à cette période. Élodie est restée chez nous pendant presque un an et même jusqu'au retour de mon papa chéri qui l'a aussi beaucoup aidé dans ses projets de PME et PMI. C'est pourquoi Élodie a gardé de bons rapports avec la famille car nous l'avons beaucoup soutenu durant ses moments très difficiles.
- C'est très triste ce qu'elle a vécu. Je magnifie son courage !
- Oui c'est une brave dame au cœur en or mais cette histoire c'est maintenant du passé car elle s'est remariée il y a longtemps avec un autre sénégalais cette fois ci pas polygame et qui s'occupe bien d'elle qui aussi gagne bien sa vie, ils ont même un fils de dix qui s'appelle Mouhamed car Élodie s'est convertie à l'islam depuis.
- Ah voilà une belle fin digne d'une série brésilienne ! Je suis trop content pour elle ! Mais dit moi elle a quel âge ?
- Elle a cinquante ans, elle est de la même génération que mon père.
- Ah d'accord ! En tout cas elle ne fait pas son âge !
- C'est parce qu'elle est trop active et est une très grande sportive.
- Alors revenons à nos moutons. On n'est là depuis une trentaine de minutes et on ne fait que de parler de la vie privée d'une dame qui a l'âge de nos mamans pas trop respectueux selon notre culture. Pourquoi tu voulais qu'on se voit aujourd'hui ?* Bineta Diallo n'eût pas le temps de répondre à cette question trop directe avant qu'une serveuse vienne prendre les commandes, les deux tourtereaux prirent du jus d'orange ce que cette dernière servira sans trop tarder et s'éclipsa pour les laisser continuer leur discussion.
- Olalala tu n'y vas pas par quatre chemins !
- J'essaie de faire comme toi mais laisse moi reformuler ma question si c'est brusque pour toi : alors, qu'est-ce qui t'inquiètes tant chez moi ?
- Je préfère cette reformulation car elle me permet de mieux m'exprimer sans pour autant donner des réponses trop directes. Maintenant ce qui m'inquiète chez toi c'est comment peux t'on être amoureux d'une fille qu'on a vu que deux fois ?
- Dit plutôt trois fois puisqu'on est ensemble actuellement.
- D'accord je ne vais pas rester là à polémiquer sur le nombre de fois qu'on s'est vu. Je te demande juste de répondre sans détours à ma question car j'en ai d'autres et pour gagner du temps il nous faut aller droit au but.
- Là ça devient sérieux, on dirait que je suis en face d'une policière mais sachez Madame l'agent quelque soit se qu'on m'accuse je suis innoncent. Pour dire vrai il n'est écrit dans aucun bouquin qui traite l'amour le nombre de fois qu'on doit se voir pour tomber amoureux mais dans mon cas j'ai su depuis que mon regard s'est posé sur toi qu'une chose inexplicable était entrain de se produire. C'est pourquoi j'ai pris le risque de venir tel un fou te voir juste après la réunion sans pour autant te dire quelque chose d'important mais j'étais plutôt attiré par je ne sais quoi et tout ce que je voulais c'était te parler et essayer de garder le contact. Après cette entretien, il ne se passe une journée, une nuit sans que tu n'occupes mes pensées et j'ai tout le temps envie d'entendre ta belle voix, ton sourire. N'as tu jamais entendu parler de coup de foudre?
Je pense que c'est le terme exact pour décrire ce que je suis entrain de vivre.
- Tu es un beau parleur et les genres hommes comme toi , on se sait jamais quand est-ce que vous dîtes la vérité.
- Je vais le prendre pour un compliment. Merci Madame.
- Es tu seul actuellement ?
- Non je suis avec neuf autres filles.
- Tu vois ce que je disais tu n'es pas digne de confiance. Je sais que tu es un coureur de jupons et je suis quelqu'un de très joyeuse. Je ne peux pas partager un homme.
- C'est trop fort de dire partager un homme, on est pas des gâteaux. Et aussi tu sais bel et bien que je taquine et même si c'était le cas j'allais jamais te le dire en face. Je pense dans une relation il faut qu'il y ait de la confiance et tout ce que je peux te dire c'est que je ne vais jamais te trahir. Je sais respecter mes promesses. Quand je suis avec une fille, je ne regarde pas ailleurs et si ça me vient à l'esprit je quitte cette dernière. Ne t'en fais pas je sais ce qu'est la fidélité.
- J'ai entendu parler de ce discours des milliers de fois de la bouche de gens qui sauteront sur la moindre occasion.
- Tous les hommes ne sont pas les mêmes ma chérie.
- Qu'est-ce que tu veux réellement de moi ?
- Tu es devenue très bizarre ce matin avec tes questions à la con ! Je ne sais pas encore tout ce que je peux dire actuellement ce sont mes sentiments. Pour le reste il faut laisser le temps faire les choses.
- Est ce que tu sais que je ne suis pas de ses genres de filles qui se laissent berner facilement ?
- Ça saute aux yeux que tu n'es pas une fille facile et inutile de me le rappeler à chaque fois je sais cerner les gens Femme émancipée !
- Pour l'instant je ne peux pas encore te donner une réponse , je vais encore prendre le temps d'y réfléchir d'avantage.
- On dirait que tu veux jouer avec mes nerfs mais prend le temps qu'il te faudra. Il faut juste savoir qu'on aura pas trop souvent le temps de se voir.
- Oui ça c'est vrai mais t'inquiètes je te dirai bientôt ce que je pense de nous.
Les deux amoureux restèrent encore un bon moment à échanger sur beaucoup de choses, ils allèrent même ensemble à la gare avant de se séparer le sourire aux lèvres, chacun de son côté prendra une voiture pour ralier son lieu de travail.
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Le mariage n'est pas une fin en soi [ CORRECTION]
סיפור קצרC'est l'histoire d'un jeune sénégalais qui a l'âge de se marier mais qui tarde à le faire. Il essaie de faire comprendre à son entourage que le fait de se marier ne doit être une obsession pour personne.