Modou devait faire une formation à Thiès, le chef lieu de sa région d'origine pour une durée de neuf mois avant d'être envoyer dans une salle de classe puisse qu'il faut avoir une certaine connaissance sur les principes pédagogiques, la psychologie de l'enfant et les rouages du métier.Durant cette période d'apprentissage, Modou logea chez un de ses oncles dans un des quartiers périphériques de cette grande ville et fut très bien traité par sa famille d'accueil. Là bas , il retrouva son ami Idrissa qui lui a annoncé sa réussite au concours mais il rencontra aussi des jeunes hommes et femmes qui ont presque tous fait des études universitaires et avaient les mêmes rêves et objectifs : fonder un foyer, avoir un travail décent , subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles bref en un mot Réussir. Pour eux l'enseignement n'était qu'un tremplin, il fallait d'abord trouver un travail qui leur rendra autonome financièrement et ensuite essayer de gravir les échelons afin d'avoir un autre plus huppé même s'il y'en avait d'autres qui voulaient faire croire aux formateurs que c'était leur vocation oubien ils le font par amour ce qui était loin d'être la réalité mais quand on sait ce que veut entendre l'examinateur, on est obligé de le dire pour s'en sortir. Ils étaient aux anges et croyaient que c'est bientôt la fin du calvaire pour eux car une fois sur le terrain, ils auront de quoi vivre décemment en attendant d'avoir mieux, raison pour laquelle certains d'entre eux, ont même arrêté leurs études universitaires comme le cas de Modou qui a réussi à valider sa deuxième année communément appelée licence 2 et devait passer en licence 3. Modou disait que sa décision était déjà prise : il décida de mettre en stand bye les cours à l'ucad le temps de terminer la formation mais pour dire vrai c'était impossible d'allier les deux, il fallait forcément choisir l'une des deux. Durant son court séjour dans cette ville de Thiès, il eut le temps de tisser des relations avec ses cousins et cousines qu'il avait presque perdu de vue et s'en sorta très bien dans les études car comme d'habitude il avait souvent de bonnes notes.
Après avoir subi une formation de neuf mois, lui et ses camarades de promotion furent tous ventilés dans des zones un peu reculées sans leur demander leurs avis, ni leurs préférences, ils comprirent dès lors que c'était le début du parcours de combattants.
Modou sera d'abord affecté dans un village de peulhs où il y avait pas encore "d'école francaise" et c'était à lui d'en mettre une sur pied, ce qui fut extrêmement difficile pour lui car il était considéré par les autochtones comme " un blanc à la peau noire " qui était là pour pervertir les mœurs et était obligé de travailler durant ses deux premières années dans des abris provisoires en très mauvais état mais sa fougue de jeunesse,sa détermination, l'amour qu'il avait pour ses élèves qui étaient juste des victimes de l'ignorance de leurs parents mais aussi son envie de prouver à la population et à ses supérieurs hiérarchiques qu'il pouvait changer les choses le galvaniser et lui donner le courage et la force de pouvoir surmonter les épreuves qu'il rencontrait. Il y resta trois longues années et réussit même avec la collaboration de quelques partenaires americains à construire quatre salles de classe, un bureau du directeur , des toilettes et le mur de l'école mais ensuite sera muté encore une fois sans son aval dans un autre village cette fois ci de Sérères et beaucoup plus enclavé, la seule différence c'était qu'il y avait déjà une école belle lurette. Dans tous les villages où il est passé, Modou appris beaucoup de choses sur les conditions de vie des populations mais aussi saura qu'il y a un très grand fossé entre la réalité et l'idée qu'il avait sur l'enseignement.
Force est de constater que l'enseignant est la personne à qui l'on demande de penser à l'avenir de ses élèves mais personne ne pense au sien. Il est souvent trahi par ses anciens disciples qui une fois dans les instances de prises de décisions expriment du mépris à leur égard et oublient ce qu'ils seraient sans lui raison pour laquelle ils ne font aucun effort pour améliorer les conditions de vie et de travail de ses valeureux soldats de la craie, de ses bâtisseurs de la nation.
Ce constat amer ne fera qu'accentuer le désir de Modou de vouloir toujours percé mais depuis qu'il a commencé à travailler les gens ne cessent de lui poser des questions bizarres comme :
Qu'est ce que tu attends pour te marier ?
À quand le mariage ?
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Le mariage n'est pas une fin en soi [ CORRECTION]
Historia CortaC'est l'histoire d'un jeune sénégalais qui a l'âge de se marier mais qui tarde à le faire. Il essaie de faire comprendre à son entourage que le fait de se marier ne doit être une obsession pour personne.