Modou le pieux qui ratait rarement les prières et deviendra un ivrogne et même pire un rat de bars sans s'en rendre compte ,lui qui comme son nouvel ami Claude passaient leurs nuits dans ses endroits de débauche. Pour eux l'alcool était leur seule remède contre l'anxiété, les problèmes de la vie et en compagnie de ce dernier ils étaient dans leur monde à eux où tout était parfait : personne n'embête personne, tout le monde est heureux, a un travail bien renuméré , une très belle villa, une luxueuse voiture et une superbe famille qui s'entend très bien où aussi il n'y a pas de disparité entre les pauvres et les riches et que tous les enfants vivent avec leurs parents et sont dans de bonnes conditions, bref un monde parfait qui n'existait jusqu'à présent que dans les films. Leurs journées ne commençaient que tard vers quinze heures car après une nuit bien arrosée, il faut bien récupérer pour avoir assez de force pour pouvoir tenir encore la nuit suivante et n'avaient plus aucun saveur car avec leurs familles ils changeaient de monde. Modou ne prenait maintenant que deux repas le déjeuner et le dîner entre temps il faisait le thé mais devenait de plus en plus éloigné de sa famille et même de sa princesse peulh , Bineta Diallo et sa petite fille adorée Khoudia Ndiaye qu'il appelait très rarement et ne rendait presque plus visite. Son seul grand amour du moment restait ses nuits blanches et ses tournées entre boîtes de nuit, restaurants et bars il goûta même au plaisir que pourrait donner une fille de joie. Qui aurait cru que Modou , le jeune instituteur travailleur, assidu, ambitieux et très dégourdi à la tâche serait devenu un alcoolique ? Qu'est ce qui l'a poussé à bout ? N'a t'il plus goût à la vie ? N'a t'il plus de rêves ?
Qu'est ce qui pourrait expliquer cette déchéance ? Oui déchéance serait le mot idoine pour décrire cet égarement, cette inconscience, ce renoncement à la vie , cette perdition qu'était entrain de vivre Modou qui n'était plus que l'ombre de lui même. Ce que même ses proches ont vu et ont tenter de ramener à la raison en vain. Chaque soir, sa mère lui ouvrait la porte parce qu'il égarrait les clés qu'on lui donné et sentait cette puanteur qu'il dégageait à la maison, il promettait toujours d'arrêter quand on le sermonner mais reprenait ses vieilles habitudes la nuit suivante. Modou fuyait même ses amis avec qui il jouait à la console et parlait de projets parce qu'ils le saouler de discours sur les effets néfastes de l'alcool que lui connaissait mieux qu'eux et même sa belle famille qui était mis au parfum par des gens qu'il appelait des " charognards" : parce qu'il les accusait de se nourrir de sa chair de presque mort, tué par qui ?
Certainement par son entourage qui ne parvenait pas à s'entendre ou à penser à lui qui ne voulait que vivre heureux avec tout le monde et dans la paix. Malgré toutes les difficultés qu'il rencontrait il n'accusait personne peut-être par amour ou par peur de se ranger aux côtés d'un clan et de se mettre en mal avec l'autre, tout ce qui l'intéressait c'était le vivre le ensemble.
Ses proches pensent-ils à son bonheur ? Son épanouissement ? En tout les méthodes adoptées par les uns et les autres lui laissait penser que oui : tout le monde l'aimait mais personne n'était prête à mettre de côté son orgueil et aller fumer le calumet de la paix avec les autres. Chacun dégageait et fuyait ses responsabilités et son degré de participation à la dégradation de la situation et rejetait la faute sur l'autre. Dans un conflit, il est bon que tout le monde se regarde dans une glace et se confesse à lui même en reconnaissant ses erreurs avant de se pencher sur celles des autres mais quand il y a que des victimes ou des gens poussés à bout l'équation serait très difficile à régler et c'est qui est arrivé à Modou tout le monde était désolé pour lui mais pas prêt pour faire le premier pas et aller vers l'autre. Durant les grandes vacances, la situation perdure et Modou passera d'un gars qui boit de temps à autre à un véritable " vide - bouteille ", heureusement que son changement d'attitude n'affectera pas son travail à cause du moment des faits qui coïncide avec sa période de repos et donc pas de classe et même peut-être que son image ne sera pas écornée chez les villageois qui jusqu'à présent le considérait comme un homme parfait qui jamais ne se rabaisserait à ce point. Que diront ses élèves s'ils sont au courant que leur maître- modèle et référence est abattu par un problème alors qu'il disait souvent de se battre qu'importe les difficultés qu'on pourrait rencontrer ? Ne traiteront ils pas de lâche ou d'indigne s'il apprenait ce qu'il est devenu ?
L'irréparable se produira un lundi vingt cinq septembre deux mille dix neuf alors qu'il ne restait plus qu'une semaine avant la rentrée, Modou Ndiaye et Claude Mendy qui jusque là inséparables, après une soirée plus arrosée où ils tutibaient et vomissaient comme un enfant atteint du paludisme en période d'hivernage comme à l'accoutumée rentre avec leur moto. Claude le chauffard ivre mort ne savait plus qu'elle direction et ne s'empêchait de klaxonner sans aucune raison comme s'il considérait ce klaxonneur un instrument de musique, les deux amis chantaient à tue-tête et se faisait même critiquer par les autres automobiles qui prenaient cette route nationale numéro une si fréquentée par les gros camions jusqu'à ce que le conducteur sans casque prétextant qu'il faisait chaud et qu'il ne sentait pas à l'aise avec termine sa folle course sous un camion venant du Mali. Les derniers souvenirs de ses derniers restent la soirée arrosée et les chants moqueurs du retour et après plus rien même pas comment ils ont pu atterrir là entre les pneus de cette grosse automobile, leurs crânes sans protections fracassés et leurs corps déchiquetés tels un mouton tué le jour de la Tabaski ou le jour du baptême de la petite Khoudia Ndiaye.
Pas besoin d'expertises médicales pour savoir que Claude et Modou ont rejoint leur monde imaginaire où tout roule comme sur de l'or.
Oui Modou Ndiaye n'est plus de ce monde, il a rendu l'âme ou est allé se reposer quelque part où il sera heureux comme il le souhaitait. Il est ainsi parti laissant derrière lui une petite veuve de vingt neuf ans , une petite orpheline de trois mois et une famille déchirée par des querelles sans importance.
Il est parti juste après deux ans de mariage avec une femme qu'il aimait de toute son âme mais n'a pas pris le temps nécessaire pour voir si ça pouvait aller dans la durée.
Il est parti sans pour autant combler sa mère adorée, la grande dame en lui trouvant une belle très polie qui la considèrera comme sa propre mère.
Il est parti avec ses projets et ses rêves.
Il est parti sans regrets, sans rancune envers qui que ce soit.
Il est parti le cœur léger mais sans terminer ce qu'il a commencé, sans revoir les gens à qui il tenait tant et leur dire au revoir.
Il est parti tout en espérant que les choses changeront derrière lui.FIN ! FIN ! FIN !
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Le mariage n'est pas une fin en soi [ CORRECTION]
Short StoryC'est l'histoire d'un jeune sénégalais qui a l'âge de se marier mais qui tarde à le faire. Il essaie de faire comprendre à son entourage que le fait de se marier ne doit être une obsession pour personne.