Modou Ndiaye et Bineta Diallo continuèrent à se parler régulièrement au téléphone et devinrent des complices, chacun avait des informations sur l'autre et décidèrent même de se voir une fois pour plus papoter.
Ils s'étaient donnés rendez-vous le premier samedi du mois de février qui était considéré par tous les agents de l'État, le moment favorable d'aller percevoir leurs salaires.
Modou qui d'habitude attendait de rejoindre le domicile familial pour essayer de rentrer dans ses fonds décida de faire un crochet à Thiès, où il y a beaucoup de banques pour faire une pierre deux coups : récupérer son dû et revoir la belle Bineta...Le samedi , il se réveilla vers les coups de cinq heures du matin pour espérer avoir une voiture parce que dans le village où il sert, on ne sort pas quand on veut mais il faut plutôt adapter ses sorties aux heures où les deux cars qu'on appelle " horaires " quittaient ce dernier. L'un levait l'encre vers six heures du matin et l'autre à quinze heures si non il faut vraiment avoir de la chance c'est à dire voir une charrette qui quitte ou casquer fort en louant une moto pour le triple du prix des cars.
Modou qui durant les weekends n'est pas trop matinal, préférait faire une grâce matinée, situation oblige doit tout faire pour prendre le car qui quitte après la prière de l'aube mais aussi devait arriver tôt à la banque au risque de trouver là bas un long file de salariés.
Il fera cet exploit et prendra cette automobile dans lequel presque tout le monde dormait encore où il y avait que de femmes, de braves dames qui presque tous sont des commerçantes.
Ces dernières allaient le soir dans les jardins qui se trouvent à quelques encablures du village pour acheter de l'oseille et des légumes et reliaient les marchés hebdomadaires pour écouler leurs produits parfois à des prix dérisoires.
Dans le village, la principale activité durant la saison sèche s'était le maraîchage qui se pratiquait au bord d'un marigot qui se trouve à quelques deux kilomètres du village et durant l'hivernage s'est aussi l'agriculture mais cette fois ci dans les champs où ils cultivent de l'arachide, du milieu ,du maïs et du sorgho. Il y a aussi l'oseille qui est cultivé durant toute l'année car sachant que c'est une culture qui ne demande pas trop d'efforts : de bonnes graines et un peu d'eau suffisent et résistent très bien malgré que ça soit dans une zone où il fait énormément chaud avec parfois des températures qui atteignent les trente degrés.
Les villageois qui parfois fautes de moyens ne peuvent pas exploiter beaucoup d'espace s'adonnent pour la plupart à l'exode rural, ils vont dans les grandes villes pour conduire des taxis, apprendre des métiers comme la couture ou travaillent comme des femmes de ménages dans les quartiers résidentiels,
c'estt pourquoi dans beaucoup de villages, on trouve que des personnes âgées.
Ces braves dames qui pour la plupart des parents d'élèves ne peuvent leur village deviennent des commerçantes, elles achètent des produits aux jardiniers et vont les vendre dans les grandes villes. Elles quittent de très bonne heure pour essayer d'écouler leurs marchandises et pour faire cette prouesse prendre ce car de six heures du matin est le meilleur moyen. Elles somnolent dans le véhicule, pas de bruits, on peut même entendre le son des insectes qui volent et perturbent parfois le sommeil des gens, il y a un calme plat. Modou profite de ce silence pour écouter de la bonne musique, lui qui est plus pour une musique qui consciente comme le Rap et le Reggae surtout quand ça parle le français mais pas pour celle qui bourdonne les oreilles ou tympanise, il y a toujours dans sa playlist des rappeurs sénégalais et Français. Il ne pouvait aussi s'empêcher d'admirer le courage des autres passagers qui font chaque jour ce même trajet avec ce même moyen de transport qui sûrement s'il était régulier aux visites techniques ne serait plus dans le circuit et à cette même heure. Ces commerçantes aguerries revenaient le même jour une fois qu'elles auraient vendu toutes leurs marchandises et devront même faire des achats qui serviront pour le repas de midi qu'elles terminent souvent vers quatorze heures par manque de temps. Ces dames de préoccupent plus de l'avenir de leurs progénitures car étaient présentes à l'école lors des réunions maîtres - parents d'élèves que leurs maris qui ne s'occupent que de la dépense quotidienne qui n'est pas d'ailleurs suffisante et aussi brillaient tout le temps de leur absence, n'eût été la participation de ces femmes courageuses grâce aux revenus de leurs petits commerces dans beaucoup de foyers le repas serait toujours de la bouillie de mil ou de riz.
Dans ce car qui était dans un état très vétuste on ne pouvait voir les autres villages qu'on traverser car il faisait encore sombre à cette heure. Le voyage dura une bonne heure et voilà Modou dans la grande ville de Thiès qu'on appelle la cité du rail car étant l'une des plaques tournantes des chemins depuis même le temps des colons.
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Le mariage n'est pas une fin en soi [ CORRECTION]
Short StoryC'est l'histoire d'un jeune sénégalais qui a l'âge de se marier mais qui tarde à le faire. Il essaie de faire comprendre à son entourage que le fait de se marier ne doit être une obsession pour personne.