À quand le Mariage ? ( suite )

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À son arrivée à Thiès, Modou Ndiaye alla d'abord en centre ville là où il y avait presque toutes les institutions : la mairie, le tribunal régional, la gouvernance ; le centre de formation où il est passé avant d'être affecter dans les classes et même le plus grand marché mais aussi les banques. Il se dirigea vers sa banque pour percevoir son salaire qui n'avait pas encore ouvert ses portes vu l'heure qu'il était ( sept heures et quart ) mais avait déjà trouvé sur place une foule de salariés venus des quatre coins de la ville pour aussi rentrer dans leurs fonds.
Le métier d'enseignant est très difficile mais la fin du mois aussi n'est pas de tout repos pour tous les usagers des structures bancaires pour qui connait toutes les tracasseries que ces dernières leurs font subir : obligés de se réveiller tôt le matin pour aller faire la queue et être souvent en rapport avec des agents peu respectueux des droits des clients ce que vivent les quelques pingres qui refusent de chercher des cartes bancaires parfois très coûteux ou trouver des guichets automatiques tout le temps hors service durant la fin du mois un autre problème que rencontrent les détenteurs de cartes GAB.
Le seul moyen pour la plupart des salariés des pays sous- développés comme le Sénégal qui perçoivent des miettes et veulent investir : construire une maison , équiper sa demeure, acheter une voiture ou une parcelle, même parfois pour assurer les dépenses durant les fêtes religieuses ou traditionnelles chez les gens peu soucieux de leur avenir reste le prêt bancaire et les structures bancaires conscientent de se besoin pressant des travailleurs font tout pour les attirer et tout pour les appauvrir d'avantage une fois qu'ils leurs doivent de l'argent. Elles utilisent les taux d'intérêt sur les prêts et les agios tels des cordes qu'elles accrochent autour des cous débiteurs alors que le client lui ne disposant aucun autre moyen d'investissement se laissera faire sans tambour ni trompette car n'ayant personne pour lutter contre le manque de respect ou la surimposition dont elle subit.
Modou trouvera sur place son ami Idrissa ...
- ça va Idrissa ?
- oui ça va Modou mais tu es un boss c'est à cette que tu viens à la va ?
- il est sept du matin donc je ne suis pas en retard.
- tu blagues !!! Je suis là depuis six heures et demie et je suis le numéro cent cinq sur la liste.
- Ah bon !!! mais comment ça arrivé à cette heure tu te retrouves à cette position sur la liste ! Rouspéta Modou.
- Oui tu vois il y a même pas une cinquantaine ici et je me trouves à cette position , c'est parce que les gens qui m'ont devancé ont inscrit leurs amis qui ne sont pas encore là.
- Ce n'est pas normal ça, il fallait dire ça aux vigiles qui sont là pour surveiller.
- On dirait que tu es nouveau dans les banques mon frère. Arrête tes conneries ! Même ces fameux gardiens dont tu parles ont inscrit leurs connaissances qui certainement leurs donneront à leur arrivée de quoi se payer un bon petit déjeuner.
- 😀😀😀 tu as parfaitement raison Idrissa mais c'est injuste.
- Reste là à vouloir être un justicier tu risques de te mettre en mal contre tout le monde mieux vaut rester dans son coin est faire comme si de rien n'était.

* Idrissa est du genre très calme et très cultivé mais aussi sait toujours trouver les bons mots  quand il le faut bref c'est un excellent conseiller. Entre lui et Modou il n'y a pas de secret ils parlent de tout , salut mutuellement ; ce sont des amis.

- Idrissa tu me connais et tu sais que je ne mêle pas de ce qui ne regarde pas d'ailleurs je ne passe au guichet mais au distributeur automatique que j'ai trouvé hors service.
- Alors toi tu fais parti des richards qui ont des cartes bancaires ?
- Et toi tu n'en as pas ?
- Non mon frère Modou , je préfère faire la queue et aller au guichet.
- 😀😀 Décidément je vois que tu es toujours dans la préhistoire 😀. Tu refuses le développement mon frère. 😀
- Non ce n'est pas une question de progrès mais plutôt une question de savoir gérer les quelques sous qui me reste avec le prêt bancaire que j'ai fait.
- My Man Djo !!! Je suis dans la même situation que toi. Je suis endetté tout comme toi mais il faut parfois faire des sacrifices et la carte n'est pas chère. Tu ne  payes que trente mille francs CFA pour une durée de trois ans Idrissa !! Si tu fais le calcul tu te retrouves avec dix mille francs CFA l'année.
- Même ces trente mille francs CFA dont tu parles j'en ai besoin pour assurer d'autres dépenses ?
- 😀😀 Alors tu préfères faire la queue pendant presque quatre heures de temps avant de percevoir ton argent que de payer une carte GAB ?
- 😀 On dirait que tu fais tout le temps le con!  Ce n'est pas une question de vouloir ou de préférence mais plutôt de pouvoir. Modou , tu sais bel et bien qu'avec notre maigre salaire nous ne vivons pas mais nous essayons de survivre. 😀😀
- 😀 tu me sors toujours ce fameux discours mais malgré tout il ne faut pas se marginaliser .
- Non loin de là , nous souffrons tous mais dans la dignité 😀 Et toi le soit disant Bourgeois combien te coupe la banque à la fin du mois ?
- 😀 Ne me fais pas pleurer toi aussi . Elle ne me donne que les deux tiers de mon salaire. Pour dire c'est très dur pour moi le Boss. Et pire même on ne sait jamais combien on trouvera dans le compte bancaire parce que leur fameux taux d'intérêt varie tout le temps. Personnellement je ne me prends pas trop la tête je récupère ce que je trouve là bas sans piper mot.
- 😀😀 pour la première fois j'entends le Boss se lamenter mais c'est partout pareil ces banques nous tient à petit feu. L'essentiel c'est qu' on a réussit à faire quelque chose de ce qu'elles nous ont prêté nous avons tous les deux acheter des terrains et avons commencé les constructions. Maintenant il faut serrer la ceinture et s'attendre à tout avec ses banques.
- Là tu as parfaitement raison et nous avons juste fait une année et il nous reste encore quatre autres longues années à souffrir mais il savoir prioriser les dépenses utiles et ne pas trop s'attarder sur des détails.
- Tu vois maintenant mon frère Modou combien notre vie est difficile avec aussi les gens qui ne cessent de nous interpeller à gauche et à droite ?
- En tout cas il faut aider les gens qui en ont besoin mais aussi ne pas donner aujourd'hui et aller demander demain.

* Il est maintenant presque neuf heures et on voit la foule de salariés désirant rentrer dans leurs fonds s'accroître mais aussi les travailleurs de la structure bancaire qui devaient être là depuis huit heures qui commencent à arriver un à un...

Le mariage n'est pas une fin en soi [ CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant