chapitre treize *

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– Couche-toi, je crie à Dylan.

Tout d'un coup, tout le plancher s'enflamme. Je regarde autour de moi. Il y a trois pièces qui nous sont accessibles. Il y en a une trop près du feu que j'enlève des possibilités. Il y en a une qui est également trempée de la substance inflammable. Il nous reste plus qu'une pièce.

J'ouvre la porte et je pousse mon petit ami à l'intérieur. L'alarme d'incendie commence à sonner et je peux entendre les personnes à l'étage inférieur crier.

Je pénètre dans la pièce et referme la porte. Je remarque que nous sommes dans la salle de bain. Je me lève et commence à fouiller dans les armoires. Il n'y a rien pour nous aider à sortir.

Dylan est en petite boule et se murmure des choses. J'aimerais bien lui demander de faire quelque chose, mais il est trop défoncé pour faire quoi que ce soit.

Je me dirige vers la porte et l'ouvre. Beaucoup de fumée commence à rentrer dans la pièce. Je me retourne vers mon petit ami.

– Tu ne bouges pas, je lui ordonne.

Je sors de la pièce et je referme la porte. Le feu s'est beaucoup rapproché. Je vais dans la chambre où on était tout à l'heure et je commence à fouiller dans les tiroirs. Je ne trouve rien d'intéressant.

Puis, je décide de prendre les couvertures du matelas. Une fois fait, je retourne vers la salle de bain. Puis, je vois que le feu a déjà commencé à brûler la porte de bois. Je retourne dans la chambre. Je ne peux pas laisser Dylan là.

J'essaie de réfléchir le plus vite possible. Je commence à paniquer. Je commence à voir le feu s'approcher de la chambre. Je dois me dépêcher.

Je ferme la porte, me dirige vers la fenêtre et je l'ouvre. Je regarde ce qu'il y a en bas. En bas de ma fenêtre, il n'y a pas grand-chose. Je retourne vers la porte.

– Dylan, je hurle.

Je n'entends rien excepté le crépitement des flammes qui avalent ce qu'il y a sur leur chemin.

Mon cœur cesse de battre pendant un instant.

– Je suis là, finit-il par crier.

– Je ne peux pas te rejoindre. Il faut que tu sautes de ta fenêtre. Il y a une piscine pas très loin.

– D'accord.

Je retourne à la mienne. J'essaie de réfléchir rapidement. Mon souffle est rauque et j'ai mal à la tête. J'ai mal aux poumons à cause que je n'arrête pas de tousser. Je décide alors d'attacher les couvertures sur une des pattes d'un meuble après l'avoir déplacée près de la fenêtre.

Je commence à monter sur le bureau pour pouvoir sortir par la fenêtre. Soudain, le plancher s'enflamme. Je dois me dépêcher.

Je commence à descendre lentement tout en maintenant solidement ma corde improvisée. J'ai l'impression de descendre trop lentement. Alors, je décide d'aller un peu plus vite. Cependant, mon pied glisse contre la pierre et je me cogne contre le mur.

J'ai la tête qui tourne. J'essaie néanmoins de me concentrer. Je tiens toujours la corde. Je remets mes pieds contre le mur extérieur avec difficulté. Je continue de descendre.

J'entends le pire son de ma vie. La corde brise et je tombe. J'ai l'impression que je vais mourir. Seulement, ma vie ne passe pas devant mes yeux. Je heurte trop rapidement le sol.

Je ne bouge plus. Mon dos me fait très mal. Heureusement, ce dernier a touché le dos avant ma tête. Je regarde, impuissant, le haut de la maison brûler intensément.

À contrecœur, je me relève pour aller voir où est mon copain. Je suis soulagé lorsque je le vois hors de la piscine toute mouillée.

Lorsqu'il m'aperçoit, il accourt vers moi et me serre dans ses bras. J'ai l'impression que la piscine l'a réveillé.

Nous nous dirigeons vers l'avant de la maison. Tout le monde a réussi à sortir à temps. Lorsqu'ils nous aperçoivent, ils nous demandent et qui s'est passé. Dylan me regarde.

– Je ne le sais pas, je leur mens.

Puis, ils nous laissent tranquilles.

Les pompiers arrivent peu de temps plus tard. Certains hommes et femmes commencent à éteindre le feu tandis que d'autres viennent nous voir.

– Est-ce que tout le monde est sorti? demande une pompière.

– Ouais, affirme James.

– Très bien, dit-elle. Qui a respiré beaucoup de fumée?

– Lui, dit Dylan en me pointant. J'en ai respiré un peu aussi.

La pompière nous emmène dans le camion et nous fait respirer dans des masques à oxygène.

Moi et Dylan nous regardons. Tout cela est à cause de nous. Nous avons fait brûler cette demeure.

Il enlève le masque de son visage pour me parler.

– Je vais leur dire la vérité, me confie-t-il avant de remettre le masque.

– Peu importe ce que tu fais, je vais être là avec toi.

-

Je suis avec Dylan devant deux policiers. Un des deux tenait un carnet et notait ce que mon copain lui racontait. Quelques fois, je venais rajouter quelques détails.

– Très bien, dit l'autre policier. Merci de votre sincérité. C'est très courageux de votre part.

Par la suite, les policiers ont appelé les parents de tous ceux qui sont présents pour leur informer de ce qui s'est passé. Puis, ils leur ont demandé de venir prendre leur jeune.

Les parents de Dylan sont les premiers à arriver. Lorsque son père le voit, il le gifle. Je ne sais pas comment réagir. Alors, je ne fais que regarder la scène comme tout le monde.

Mon père n'arrive pas longtemps plus tard. J'embarque dans la voiture avec ce dernier. Un silence se forme autour de nous. Je me sens impuissant et démuni.

– Je suis désolé, je finis par lui dire.

– Qu'est-ce qui se passe avec toi ces temps-ci? Deux partys dans la même semaine, un accident de voiture...

– C'était seulement un accident, je riposte. Je viens de vivre un enfer, papa. J'ai failli y passer dans cet incendie. Alors, garde ta morale pour une autre fois, s'il te plaît.

– Désolé, s'excuse-t-il. C'est juste que j'ai vraiment eu peur de te perdre.

Il ne dit plus rien et je dépose ma tête contre mon siège. J'ai tellement hâte d'être dans mon lit.

-

Je me réveil en sursaut. Ma chambre est plongée dans l'obscurité. J'entends un son lointain. C'est comme un craquement. Je me redresse et je vais ouvrir ma porte.

Devant moi se trouvent d'immenses flammes qui brûlent tout sur leur chemin. Au loin, je peux voir mes parents brûler sur le sol. Non loin d'eux, il y a Dylan et May ainsi que d'autres personnes que j'aime. Je ne comprends pas ce qui se passe.

Je me recule pour m'enfuir quand je vois que l'autre partie de ma chambre est également en feu. Je ne sais plus quoi faire. Peu à peu, les flammes s'approchent de moi. Puis, je sens que je brûle. Je sens ma peau se calciner et je hurle de douleur.

Tandis que je me sens quitter mon corps, je me réveil de mon cauchemar.

Jordan Carter et sa vie en trois motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant