chapitre trente-quatre *

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Trois mois plus tôt

Je marche dans un chemin étroit avec Dylan. Le soleil à l'horizon, nous marchons pendant plusieurs minutes. Je ne pourrais pas dire pendant combien de temps, mais j'ai l'impression que ça fait une éternité.

La chaleur est suffocante. Le soleil nous tape dessus. Je porte une casquette pour voir au loin.

– Il faut juste que je te montre un endroit, me dit Dylan.

– Je sais, tu me l'as déjà dix une dizaine de fois. C'est quand que nous allons arriver? J'ai l'impression que ça fait une heure que l'on marche.

– T'exagères un peu. Ça fait seulement une demi-heure.

– Reste que c'est long et que je n'en peux plus.

– Attends encore cinq minutes. Et arrête de parler si tu n'as rien d'autre à faire que te plaindre.

Nous continuons à marcher une autre éternité sans parler. Mon copain est dans sa tête et moi aussi d'ailleurs. Je ne peux que laisser mon esprit vagabonder.

Comment ose-t-il me parler sur ce ton? Je sais que nous sommes en couple depuis peu de temps, mais est-ce qu'il parle ainsi à ses amis? Je ne crois pas.

Nous arrivons enfin devant un champ de tournesol. Le ciel bleu est en harmonie avec le jaune des fleurs.

– J'ai cru que, lorsque l'on mettrait fin à notre relation, nous pourrions faire une publication sur Instagram.

– Très bien.

Il va sur une application pour prendre une photo. Nous faisons une grimace et nous regardons ensuite de quoi nous avions l'air.

La fin est encore loin et pourtant, elle n'a jamais été aussi proche.

– Qu'est-ce qu'on va écrire dans la légende? je lui demande.

Nous nous assoyons sur le sol. Le chant des oiseaux emplit nos oreilles. Je me sens bien. Je me sens à ma place.

– Je ne sais pas trop. On ne devrait pas attendre quand on va être près de la fin?

– On ne sait pas ce qui va arriver rendu là, je lui rappelle. On est mieux de l'écrire tout de suite au cas où.

Il acquiesce.

– Par quoi est-ce qu'on commence?

Il sort son téléphone.

Nous réfléchissons. Ce n'est pas une mince affaire puisque nous sommes en couple que depuis peu.

– Ce fut quatre mois pleins de... rebondissements, je lance.

– Ouais, ce n'est pas si mal.

– Tout d'abord, il y a ma rupture avec May et, quelques jours plus tard, je commence à être en couple avec son meilleur ami.

– Pourquoi tu parles comme si tu es moi? il me demande.

– Tu as le plus d'abonnés sur Instagram, je lui rappelle. Plus de personnes vont le voir que si je le fais. Je vais juste le partager et ce sera ça qui est ça.

Il hoche de la tête. Il tape ce que j'ai dit sur son cellulaire.

– Certains d'entre vous ont été surpris et d'autres très supporteur.

J'approuve de la tête.

– Mais, qu'est-ce qu'on fait s'ils sont en fait des salauds et qu'ils nous traitent comme de la merde?

– Je changerai le message pour certains d'entre vous ont été surpris et d'autres ont agis comme des cons en me disant toutes sortes d'insultes.

– Ouais, c'est bon. J'aime ça.

Nous rions tous les deux. J'espère qu'après toute cette histoire, je pourrai retrouver mon ancienne vie et conquérir une bonne fois pour toute ma jolie Molly.

– Puisqu'on est parti vers les compliments, je rajoute, pourquoi ne pas écrire: c'est tellement beau de voir que, si quelqu'un sort du placard, il sera accueilli et non intimidé. Vous êtes réellement les meilleurs.

– Ouais, ils vont se sentir choyer et s'ils nous ont insultés, peut-être qu'ils vont avoir des regrets.

Je ne peux de m'empêcher de sourire et de me faire une image de Liam Scott. Peut-être que ce taré va se sentir mal de toutes les méchancetés qu'il m'avait appelées.

– Mais ce n'est pas pourquoi je vous écris ceci.

– Toutefois, je lui dis. Ça fait plus joli.

Il acquiesce. Il écrit ce qu'il vient de dire.

– Il y a quatre mois, commence Dylan, je devais faire un projet avec Jordan. Avec lui, nous avons décidé de simuler notre couple.

Je secoue la tête.

– C'est trop court, je lui expliquais. Il faut mettre de l'émotion. J'étais désorienté, bouleversé et blessé par tout ce qui se passait autour de moi. Il avait des filles avec des cerveaux en compote qui ne voulait pas me laisser respirer pendant une seconde. Quand ce n'était pas ces connes qui me couraient après, c'était moi. Alors, avec le séduisant Jordan, nous avons décidé de simuler notre couple.

Dylan se gratte la tête. Visiblement, il n'a pas tout à fait apprécié mon idée. Après tout, je le comprends, c'est beaucoup trop personnel.

– Ce serait bon sans quelques adjectifs, me confit-il.

– Très bien, je lui dis. Fait les modifications que tu penses qui sont nécessaires.

Il commence à taper sur son écran avec une telle rapidité. Je m'étends alors sur le sol. Je prends de grandes respirations.

Dans quoi me suis-je embarqué? J'ai tout ce dont j'ai besoin. Une belle fille que j'aime, une meilleure amie toujours présente et deux amies qui me remontent le moral quand quelque chose ne va pas bien.

J'ai soudainement l'impression que tout est lentement en train de s'écrouler autour de moi. Les couleurs deviennent fades, le soleil se cache derrière les nuages et le sol essaye d'absorber tout ce qui les touche.

– J'ai terminé, me confit Dylan. Est-ce que tu es prêt ?

– Ouais, je lui dis.

Ce fut quatre mois pleins de rebondissements. Tout d'abord, il y a eu ma rupture avec May et, quelques jours plus tard, je commençais à être en couple avec son meilleur ami. Certains d'entre vous ont été surpris et d'autres très supporteur.
C'est tellement beau de voir que, si quelqu'un sort du placard, il sera accueilli et non intimidé. Vous êtes réellement les meilleurs.
Toutefois, ce n'est pas ce pour quoi je vous écris ceci.
Il y a quatre mois, je devais faire un projet avec Jordan. J'étais désorienté et même blessé par tout ce qui se passait autour de moi. Il avait les filles qui ne voulaient pas me laisser respirer pendant une seconde. Quand ce n'était pas elles qui me couraient après, c'était moi. Alors, avec Jordan, nous avons décidé de simuler notre relation.
Et, aujourd'hui, nous y mettons enfin un terme.

– C'est bien, je lui avoue.

Je me redresse pour lui faire face. Il regarde son téléphone pour une quelconque raison.

– Est-ce qu'on va dire aux gens de notre classe ça aussi? Je veux dire, je leur ai dit tout à l'heure qu'on était en couple. Tu n'auras pas le choix de démentir les rumeurs toi aussi et tu le sais. Mais, une fois que ce sera terminé, est-ce qu'on va devoir leur dire?

– Je ne sais pas, me répondait-il. Je crois que, s'ils nous posent des questions, nous devrons leur répondre. Personne ne dit à sa classe quand il rompt avec quelqu'un.

Je hoche de la tête. Il a raison.

– Bon, nous devrions y aller. Il ne faut pas arriver trop tard à ma deuxième surprise.

Jordan Carter et sa vie en trois motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant