Je sors de mon automobile pour retourner à l'intérieur de la bâtisse. J'ai la tête basse et je n'aime pas comment les gens me regardent. Je sens qu'ils me dévisagent et qu'ils prennent le temps de me juger. Je me dis de l'oublier et je commence à chercher Dylan. On doit parler de certains trucs.
Je commence à chercher partout. Je commence par le salon suivi de la terrasse. Puis, je vais faire un tour à la salle de bain, mais mon copain n'y est pas. Je m'assois sur le fauteuil abandonnant totalement ce que je voulais faire.
Un sportif s'assoit à côté de moi. Il passe un bras autour de moi que j'esquive en me levant. Je veux m'en aller.
Je vois James qui parle avec des potes. Je prends une grande inspiration. Si je veux retrouver mon petit ami, je dois demander à quelqu'un.
Lorsqu'il me voit arriver, il fait un signe à ses amis d'attendre. Il vient me voir.
– Juste pour ton info, commence-t-il, je n'ai rien contre les homos.
– Parfait, je m'empresse de lui dire. As-tu vu Dylan?
Il réfléchit quelques secondes qui semblent une éternité. Je regarde ses amis qui chuchotent ensemble et je parie que c'est à mon propos.
– La dernière fois que je l'ai vu, il montait à l'étage.
– Merci, je lui réponds rapidement.
Je me dirige dans le hall d'entrée et je commence à monter les marches quatre par quatre. Lorsque j'arrive à l'étage, je suis bouche bée. C'est tellement luxueux.
Les murs rouges forment une grande pièce qui est reliée par un corridor. Le sol est recouvert d'un tapis d'une douceur incroyable. Je remarque que le tapis est imbibé d'alcool. Je me demande ce qui est arrivé. Heureusement, cela s'arrête juste avant le couloir.
Je me dirige vers le couloir d'où j'entends des sons. Je ne suis pas capable de percevoir de qui il s'agit ou de ce qu'il fait. On dirait des rires à demi étouffés. Lorsque j'arrive devant la porte d'où proviennent les bruits, je l'ouvre à la volée.
Dylan est couché sur le lit à moitié vivant avec une fille qui l'embrasse.
Lorsqu'elle me voit, elle s'empresse de quitter la pièce.
Dans la main de Dylan se trouve un joint. Je n'arrive pas à croire qu'il se défonce. Lorsqu'il me voit, il fige dans une drôle de position. Je mets un pied dans la chambre quand ce dernier est totalement trempé de la substance alcoolisée.
– Tu dois me dire que c'est une blague. Tu laisses carrément la fille t'embrasser. En plus, tu prends de la drogue. T'es plus brillant que ça, non?
– Pour qui tu te prends de me parler sur ce ton? Je suis assez grand pour m'occuper de moi-même. On n'est pas un couple et on n'en sera jamais un. Laisse-moi tranquille.
– Pourquoi a-t-il fallu que tu fasses la déclaration totalement saoule? je lui demande. À quoi pensais-tu?
– Laisse-moi tranquille, me dit-il.
– Je veux simplement savoir, je l'informe. Je pensais que t'allais faire un discours sérieux comme je l'ai fait devant mon groupe. Jamais je n'aurais pensé que t'allais le faire ivre et que t'allais te défoncer par la suite.
– Que veux-tu que je te dise? me demande Dylan. Tu ne me connais pas. Je suis comme une licorne pour toi. Tu n'es pas capable de percer mes mystères.
Je le regarde décourager. Qu'est-ce qu'il raconte?
– Je suis comme Dark Vador dans Star Wars. Tout le monde me reconnaît, mais personne ne me connaît vraiment.
Je ne suis pas sûr si je dois le prendre au sérieux ou pas. Après tout, ce qu'il dit fait du sens. Beaucoup de personnes connaissent le fameux Dylan Lagowski. Malheureusement, peu de personnes prennent le temps de creuser plus loin. Je me sens un peu mal, car je sais que je fais partie d'eux. Je n'ai jamais cherché à connaître mon copain croyant que je le connaissais déjà. Faut croire que non.
Je ne dois pas le laisser atteindre mes sentiments. J'espère sincèrement que notre couple ne se résumera pas simplement qu'à ce genre de situations. Si c'est le cas, je crois que je vais tomber en dépression.
– Je suis désolé, je m'excuse. Je croyais bien te connaître et je vois bien que ce n'est pas le cas.
Il y a un moment de silence et mon copain en profite pour prendre une bouffée avec son joint.
– Peux-tu arrêter? je lui demande.
-J'ai droit de faire ce que je veux, me lance-t-il. Je n'ai pas à écouter tes ordres. Je suis assez vieux et ce n'est pas monsieur Jordon Carter qui va changer ça.
– Ça suffit, je lui dis.
Je me dirige vers lui et ce dernier recule instinctivement. Cela ne m'empêche pas de faire ce que je veux. Je mets une main dans son dos et je commence à marcher.
– On rentre à la maison, je l'informe.
Soudain, ce dernier me pousse violemment et je m'affale sur le sol. Qu'est-ce qui lui prend?
– Je ne retournerai pas chez moi, déclare-t-il.
Il n'est pas sérieux. Qu'est-ce qu'il lui prend ce soir? Est-ce vraiment la drogue qui le rend aussi bébé?
– Arrête de faire ton enfant, je m'exclame.
Il secoue la tête. Je ne sais pas comment réagir. C'est tellement la pire idée qu'il ait eue de venir à cette soirée. Pourtant, la journée avait tellement bien commencé.
– Je vais t'expliquer ce qu'on va faire, je l'informe. On va descendre, on va dire au revoir à quelques personnes avant de s'en aller.
Il hoche de la tête.
Nous dirigeons vers le couloir. Une fois qu'on y est, j'essaie de prendre le joint qui est situé dans sa main. Malheureusement, il commence à se débattre et le petit rouleau vole un peu plus loin.
C'est à ce moment que je me rappelle d'un détail important. Le plancher juste avant le couloir est imbibé d'alcool. Je regarde le papier rouler dangereusement vers le tapis trempé.
On est foutu.
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Jordan Carter et sa vie en trois mots
Novela JuvenilAvant, toute ma vie avait un sens. Après l'année scolaire, j'allais aller à l'université loin de ma petite ville. Ensuite, j'allais me marier avec une belle fille, avoir des enfants et des petits-enfants. Quand Dylan, l'ex à ma meilleure amie, m'av...