la réalité *

166 8 0
                                    

Avant que j'entre dans la bâtisse, je parle avec mes parents. Nous discutons sur le concours et ils me disent que, peu importe ce qui se passe, nous irons prendre une crème glacée à la fin. Je leur fais un gros câlin. Comme je suis chanceux de les avoir.

Par la suite, Ethan arrive près de moi. Mes parents nous laissent seuls et ils vont parler à ceux du garçon.

Je suis désormais seul avec lui. Aucun de nous deux ne dit un mot.

Il porte un habit assez chic. Avec son polo blanc et son pantalon noir, je le trouve très beau. Trop beau à vrai dire. Nous ne sommes plus ensemble et je dois arrêter de penser à lui de cette façon.

Il me regarde de ses yeux et j'ai l'impression d'être réconforté. J'ai l'impression que tout va bien aller. Je n'ai plus à m'inquiéter. Mon coeur se serre. Je l'aime tellement, je ne veux pas le laisser aller. J'ai toujours besoin de lui.

Il commence à me sourire. Je n'arrive pas à croire que j'ai tout foutu en l'air avec ce garçon que j'aime tellement. J'aimerais lui dire ce qui me passe par la tête. J'aimerais lui dire à quel point il compte pour moi, mais aucun son ne sort de ma bouche.

– Bonne chance, me dit-il finalement.

– Merci, je le remercie dans un murmure.

Il retourne auprès de nos parents. Le voir devant moi était comme un couteau dans mon cœur qui me rappelait que j'ai tout foutu en l'air. Je veux ce garçon, peu importe ce que je dois faire. Je ne peux pas le laisser aller. J'ai besoin de le sentir près de moi. J'ai besoin de sentir son corps contre le mien, ses lèvres contre les miennes.

Dylan apparait à côté de moi. Son visage qui me hante depuis si longtemps.

Il me fait un petit sourire.

– Tu sais maintenant pourquoi je suis là, il dit simplement.

Je hoche de la tête.

-

Je suis en attente en arrière de la scène. C'est bientôt mon tour et je suis tellement nerveux. J'ai la tête qui tourne et mes tripes n'ont jamais été si serrées.

– Tout va bien aller, me rassure M. Jensen. L'important, c'est d'avoir l'air naturel et de t'assurer que le message de ton histoire se transmet. Le meilleur moyen de gagner, et je sais que tu as le potentiel de gagner, c'est de toucher le public. Ils ont un grand impact sur les résultats.

J'acquiesce de la tête. Les juges ont déjà lu mon livre. Aujourd'hui, je dois leur faire un petit résumé, parler de ce que je ressens sur ce dernier et séduire la foule. Plus il y a de gens qui veulent le lire, plus ma note augmente. Je dois seulement être capable d'avoir l'air naturel. Suis-je capable? Sans doute. Ce n'est pas le temps de douter. C'est très bientôt à mon tour.

– Jordan, me dit M. Jensen. L'important, ce n'est pas de gagner. L'important, c'est de t'amuser et d'être toi-même. N'oublie pas ça une fois sur scène.

Je hoche de la tête. Je regarde à côté de moi le fantôme de Dylan. Il me sourit.

– Bonne chance, me dit-il. Je vais être à côté de tes supporteurs. Et n'oublie pas, sois toi-même. N'aie pas peur de montrer ta vraie personnalité.

Le public commence à applaudir et la jeune fille qui était sur la scène retourne vers nous. Une fois qu'elle nous passe, c'est à mon tour d'entrer sur la scène.

Je prends une grande respiration. Je dois m'amuser. Je dois être authentique.

J'entre sur scène et je me dirige rapidement vers le lutrin. Mes mains tremblent intensément et j'ai peur que mes genoux me lâchent. Je regarde toute la foule devant moi. Il y a beaucoup plus de personnes que je m'étais imaginé dans mes rêves. Je repère rapidement mes parents sans les trois enfants puisqu'ils se font garder. Ses parents sont à côté des miens et Ethan, qui côtoie le fantôme de Dylan, est à côté de son père.

Jordan Carter et sa vie en trois motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant