chapitre trente-six *

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Je me réveille dans une pièce. Couché sur le sol, je ne vois rien autour de moi. Il n'y a pas d'objets ni de personnes. Je n'entends rien d'autre que mon souffle saccadé. La pièce est très sombre et j'ai de la difficulté à voir.

Je me redresse lentement. Tout autour de moi, le sol est recouvert de fleurs. Ces dernières éclairent légèrement la pièce de milliers de couleurs. L'odeur est délicieuse. Je ne peux m'empêcher de sourire face à cette beauté.

Je suis désormais sur mes pieds et je n'ai visiblement aucun soulier. Heureusement, j'ai toujours mes vêtements. Enfin, je devrais dire des vêtements, car ce ne sont pas les miens. Je porte en fait une chemise et un pantalon de toile blanche.

Je me dirige lentement vers le mur et ma main touche le mur. C'est comme si je tenais un bloc de glace dans ma main. Je la retire précipitamment et les lumières allument. C'est une lumière blanche aveuglante qui provient des murs. C'est comme si les murs étaient l'essence même de la lumière.

Mes yeux commencent de nouveau à s'accoutumer à la lumière. Puis, je regarde de nouveau autour de moi. J'ai cette vague impression de déjà vu, mais je n'arrive pas me souvenir d'où cela m'est familier.

– Bonjour, dit une voix provenant derrière moi.

Je me retourne rapidement et je ne vois personne. Je regarde autour de moi et je vois un petit garçon d'environ cinq ans.

– Est-ce que tu te souviens de moi? me demande le garçon dans une petite voix.

Je le regarde de la tête aux pieds. Il est assez mince avec des cheveux plats châtains. Il a des yeux bruns noisettes. Il porte un chandail noir comme ses pantalons. Tandis que les miens sont en toile, les siens semblent en laine.

Je secoue la tête. Il me dit visiblement quelque chose, mais je n'arrive pas à me souvenir de lui.

– Peut-être que ça va te revenir, dit-il simplement en haussant les épaules.

Une musique commence à résonner dans la pièce. Je devine qu'il s'agit d'un piano. Puis, la voix d'Elvis commence à chanter. Wise man say, only fools rush in. Les lumières commencent lentement à s'éteindre.

– Qu'est-ce qu'il se passe? je demande d'une voix inquiète.

Je me retourne et je vois une chaise au milieu de la pièce. Je suis presque sûr qu'elle n'était pas là tout à l'heure, mais je n'en suis plus trop sur. Puis, plus que j'y pense, plus je me dis qu'elle était là.

– Ça commence, me renseigne le garçon. Allez, viens t'asseoir.

Je me dirige lentement vers cette dernière et je m'y assois. Une fois confortablement assis, une lumière apparait sur le mur comme s'il y avait une projection. Toutefois, lorsque je me retourne, je ne vois aucun projecteur. C'est comme si le mur était en fait l'image elle-même.

– Où sommes-nous, je demande.

Je me retourne pour regarder le garçon, mais je ne le vois pas nulle part.

– Petit? je l'appelle.

Aucune réponse.

Toutefois, une image apparaît sur le mur.

Il y a deux garçons et une fille. Je reconnais le garçon sur la gauche puisque c'est le petit garçon qui m'est apparu il y a quelques secondes. Ensuite, l'autre garçon est petit avec des cheveux brun vague. Je sais que c'est moi, car ma mère m'a souvent montré des photographies où j'étais jeune. La jeune fille est à quatre pattes devant les deux garçons. Sur l'herbe, elle semble triste.

Jordan Carter et sa vie en trois motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant