chapitre huit *

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Rien ne peut arrêter ma bonne humeur. Je marche dans le couloir vers mon casier. J'ai la tête haute et je suis souriant. Je ne sais pas quelle est la cause de cette soudaine envie de danser, mais j'adore ça. J'ai l'impression d'être intouchable.

J'arrive à mon casier et lorsque je l'ouvre, rien ne se passe. Je soupire fortement. Malheureusement, je sais au fond de moi que quelque chose va arriver. Seulement, je ne sais pas quoi ni quand.

Dylan arrive à côté de moi. Il est un peu plus grand que moi et je dois lever les yeux pour le regarder. Il porte un des uniformes de notre école qui est un polo noir avec un petit logo.

Il me regarde terminer de déposer mes choses dans le casier métallique. Le fait qu'il me regarde sans dire un mot me rend mal à l'aise. Je ferme brusquement la porte et me retourne vers lui. Il ne dit rien, mais il semble vouloir me dire quelque chose. Je le vois dans ses yeux.

– On le fait toujours? me demande-t-il.

– Veux-tu encore le faire? je le questionne à mon tour.

Il hoche de la tête.

– Il n'y a rien à ajouter.

Il me sourit. J'avoue que cela me fait un peu bizarre. Je n'aurais jamais cru être un jour en couple avec un gars, surtout un des ex de ma meilleure amie. Puis, je me rappelle de May. Je trouve cela frustrant comment elle a réagi. Je sais que je me serais senti comme elle si elle commençait à sortir avec Molly. Mais jamais je ne ferais ce qu'elle m'a fait.

La cloche sonne et nous nous dirigeons à notre cours, nos choses dans nos mains. Malgré le fait que nous sommes en couple, on ne se donne pas la main et on reste un peu loin de l'autre. Nous avons tout de même besoin de nos distances.

Nous entrons dans la classe et plus de la moitié des élèves sont arrivés. On se sépare et on va à notre place respective. May vient s'asseoir à côté de moi, mais elle reste silencieuse.

Je regarde Dylan. Quelques filles commencent à lui parler. Elles ne peuvent vraiment pas arrêter. Dans un sens, j'ai pitié pour eux. Toutefois, dans un autre, je les comprends. C'est ce que je fais avec Molly, non?

Je me penche vers ma meilleure amie. Je sais que je ne devrais pas, mais je ne veux pas que notre amitié soit gâchée si facilement. Je ne l'ai pas totalement pardonné, mais je ne lui en veux pas autant que lorsque c'est arrivé.

– Salut, je lui murmure.

Elle tourne simplement la tête pour m'ignorer.

– J'ai une blague pour toi, je lui dis. Qu'est-ce qui est jaune et qui porte une cape?

Elle se tourne vers moi. Puis, elle hausse les épaules.

– Super Banane.

Ma meilleure amie éclate de rire. Toute la classe perçoit son rire. Malgré le fait que nous sommes en pleine explication, ma professeure rit elle aussi.

Rien ne peut arrêter ma bonne humeur.

Le cours est terminé et nous sortons de la classe. Je parle avec ma meilleure amie et elle me parle de sa relation avec Alec. Elle semble heureuse avec lui et ce dernier semble gentil. Tant que May est bien, cela me va.

C'est incroyable comment on s'est rapidement pardonné. J'ai peur qu'elle complote quelque chose dans mon dos. Bien sûr, je paranoïe. Je dois toujours trouver quelque chose qui ne va pas bien.

Puis, nous arrivons à notre casier. Je dépose mes choses dedans et je laisse la place à mon amie. Cette dernière m'informe qu'elle préfère rester dans le même casier que sa fréquentation.

Elle s'en va voir Alec tandis que je vais rejoindre Leah et Felicia pour leur raconter la bonne nouvelle. Lorsqu'elles me voient arriver le sourire collé aux lèvres, elle me dévisage.

– Qu'est-ce qui s'est passé? me demande Felicia intriguée.

Je leur explique brièvement ce qui s'est passé dans le cours et mes deux amies me sourient, heureuses de savoir que tout s'est arrangé. Puis, Dylan arrive à côté de moi.

– Bonjour, nous salue-t-il.

– Salut, mes amies répondent, trop enthousiasme.

Je commence à rire. Elles ne changeront jamais. Lorsque nous rencontrons quelqu'un, nous sommes toujours souriants et fous. Nous aimons rire et plaisanter et Dylan ne fait pas parti de l'exception.

Nous parlons d'un peu de tout et de rien. Je décide d'aller marcher dehors avec lui. Je dois lui parler de quelque chose qui me tracasse depuis tout à l'heure.

Le vent est chaud et le soleil nous réchauffe avec ses rayons. Nous marchons lentement sans trop parler. C'est alors que je décide de plonger tête première dans la conversation.

– C'est quand qu'on va mettre fin aux rumeurs? je demande. Je t'ai vu parler avec les filles tantôt et ça va marcher seulement quand on va leur dire.

Il regarde devant lui sans rien dire.

– Je ne sais pas, finit-il par dire.

Je hoche simplement de la tête.

– Je finis en art dramatique, je l'informe. Je vais le dire à ma classe. Le message se transmettra plus rapidement dans une classe de filles.

Tout en regardant l'horizon, il hoche la tête et se tourne vers moi.

– Très bien, déclare-t-il. Je l'annoncerai aux gars ce soir.

– Qu'est-ce qu'il y a ce soir? je lui demande intrigué.

– Rien, me dit-il rapidement par peur d'en avoir trop dit.

Je plisse les yeux. Je veux une réponse.

– Allez, je m'exclame. Je veux savoir ce qu'il y a.

Il fait comme s'il verrouille sa bouche avec une clé avant de la lancer au loin. Je secoue la tête tout en riant. Puis, je laisse tomber. On a beau être en couple, je ne suis pas obligé de savoir sa vie non plus. Nous simuler que nous sommes en couple. Nous n'en sommes pas réellement un.

La cloche sonne et je regarde Dylan qui a l'air découragé que les cours recommencent si vite. J'avoue que nous n'avons pas beaucoup de temps pour les récréations. Que peut-on y faire? Après tout, on en a plus pour longtemps.

Je me dirige à mon casier et mon copain me suit. Je ramasse mes cahiers et le suis prendre les siens. Puis, nous montons les marches qui nous amènent au troisième étage où se situe notre cours de science.

Je viens pour rentrer dans la classe que Dylan me retient par le bras. Je recule et je me retourne. Je fonce droit dans son torse et ses cahiers. Un de ses bras commence à s'enrouler autour de moi.

Je suis comme figé. Je sens le regard des élèves dans la classe nous regarder. Puis, je comprends. Il leur faut du réalisme.

Je passe également un bras autour de lui et l'enlace. Nous restons ainsi pendant une trentaine de secondes avant d'entrer dans la classe. Je vois tout le monde bouche bée. Ils ne savent pas ce qu'il se passe et cela me procure un sourire.

Jordan Carter et sa vie en trois motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant