Je me tiens sur le seuil de la porte. Mon souffle tremblote et tout mon corps est parcouru par des secousses. Je grelotte affreusement, car je suis extrêmement nerveux. Je ferme les yeux.
Tout va bien aller, une partie de moi me rassure. Ce n'est rien de grave. Après cela, tu vas te sentir délivré.
Tu ne devrais pas être là, une autre partie de moi s'écrie. On est capable de s'arranger sans lui. Il n'est pas important et il ne nous connaît pas. Tu devrais tourner les talons et partir d'ici.
Ne l'écoute surtout pas. On n'a pas fait tout ce chemin pour rien. Nous sommes rendus à un point où nous ne sommes plus capables de continuer sans l'aide de quelqu'un.
Il dit n'importe quoi. Regarde où nous avons été capables de nous rendre sans l'aide de personne. Quand on laisse quelqu'un entrer dans notre vie et nos problèmes, ils nous laissent tomber.
Nous n'avons jamais laissé un professionnel entrer dans notre tête. Peut-être qu'il est temps qu'on nous aide. Nous ne sommes plus capables de dormir, nous avons de la difficulté à nous concentrer et nous sommes toujours à fleur de peau. Nous devons nous faire soigner.
Je hoche de la tête. C'est vrai. Il est temps de passer à l'action. Je frappe à la porte. Quelques instants plus tard, un jeune homme ouvre la porte. Il est grand, un petit plus que moi, avec une barbe de quelques jours. Il a les cheveux longs attachés dans un chignon. Ses yeux bleus sont si flamboyants que j'ai l'impression qu'il peut me lire facilement.
– Tu dois être Jordan Carter? me demande-t-il dans une voix pleine de joie et de bonté.
Je hoche lentement de la tête.
– Je m'appelle Alexander Franta. Tu peux venir t'asseoir juste ici, me dit-il tout en me pointant le fauteuil dans le milieu de la pièce.
J'entre dans la petite pièce éclairée par de grandes fenêtres tandis que le psychologue referme la porte.
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Je sors rapidement du bureau. Mon cœur bat si rapidement que je crains qu'il rompe. Je referme la porte rapidement. De grosses gouttes de sueurs perlent mon front et je me dirige vers la salle de bain. Une fois à l'intérieur, j'essaie de me calmer. J'essaie de respirer plus lentement. Les larmes commencent à s'écouler sans que je ne puisse rien y faire.
Une fois que j'ai repris mon calme, je m'asperge le visage avec de l'eau froide. Je redresse mon visage pour me regarder dans la glace. Je retourne enfin dans ma voiture et je me dirige chez moi.
J'ai seulement laissé un message à ma mère que j'allais revenir plus tôt, car je ne me sentais pas bien. Je ne voulais pas leur dit que j'allais voir un psychologue. Je crois que c'était principalement parce que j'avais honte de moi. Pour être franc, c'est toujours le cas.
J'aurais dû écouter la deuxième voix dans ma tête. Je n'aurais pas dû y aller. Cela n'a servi à rien outre me repasser le couteau dans la plaie.
J'arrive chez moi tranquillement. Je me suis maintenant calmé. Je me regarde une dernière fois dans la glace pour m'assurer que je n'ai pas les yeux trop rougis. Heureusement, ils ne le sont pas.
J'entre dans la maison. Ma mère est dans la cuisine en train de lire son livre, car tous les autres sont encore à l'école sauf Freddie qui joue avec un camion dans le salon.
Elle dépose son livre pour me regarder. Je sens son regard sur moi. Je suis un peu mal à l'aise, mais j'essaie de le cacher.
– Comment vas-tu? me questionne ma mère.
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Jordan Carter et sa vie en trois mots
Novela JuvenilAvant, toute ma vie avait un sens. Après l'année scolaire, j'allais aller à l'université loin de ma petite ville. Ensuite, j'allais me marier avec une belle fille, avoir des enfants et des petits-enfants. Quand Dylan, l'ex à ma meilleure amie, m'av...