chapitre vingt-deux *

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Nous sommes début novembre. C'est aujourd'hui l'anniversaire de ma cousine Emma. Elle vit à quelques heures de chez moi et nous nous voyons environ deux à trois fois par année. Malgré cela, nous sommes très proches.

Nous sommes présentement en voiture pour nous rendre chez elle. J'ai vraiment hâte de la revoir et d'avoir de ses nouvelles. Toutefois, il nous reste encore une à deux heures de route.

Je branche mes écouteurs et commence à écouter de la musique. Je dépose ma tête sur le dossier et ferme les yeux. Je me laisse bercer par ma musique.

Je me réveille dans ma maison. Le silence règne dans cette dernière et ma chambre est enveloppée dans un noir intense. Je ne suis pas capable de voir quoi que ce soit. Je me redresse dans mon lit. Je regarde lentement les alentours et je décide de me lever. Je quitte ma chambre et je vais dans la salle de bain. Je me regarde dans le miroir. Ensuite, je prends une gorgée d'eau et je me rince le visage.

Je sors de la pièce et je retourne dans ma chambre. Cependant, un bruit retient mon attention. Je suis incapable de savoir ce dont il s'agit, mais je me dirige vers le son.

Je tombe sur May et Dylan qui s'embrasse passionnément. Mon cœur bat mille à l'heure. J'essaie d'articuler quelque chose, mais rien ne sort. Je peux seulement rester là à les regarder.

Dylan se retourne et il m'aperçoit. May continue de déposer des baisers partout sur son visage et sur son torse dénudé. Je ne réussis toujours pas à poser les questions qui me viennent à l'esprit.

– Tu savais bien que ça allait arriver un jour, me dit-il.

Il se retourne pour embrasser ma meilleure amie. Leurs lèvres deviennent un. Je ne peux plus regarder cette scène. Mon cœur bat à la chamade et les larmes me montent aux yeux.

Je commence à crier pour évacuer ma colère. Le fauteuil où Dylan et May sont situés prend feu. Les deux personnes commencent à crier et essaient de s'échapper, mais en vain.

Le feu se propage beaucoup plus vite par la suite. Le plancher semble inflammable et se dirige vers les chambres de ma famille. J'essaie de leur crier de s'en aller, mais rien ne se passe.

Je cours vers la porte, mais les flammes me barrent la route. La maison est envahie par une épaisse fumée.

– Jordan, me crie une voix familière.

Je me retourne et je vois Ethan. Il est collé contre le mur et les flammes commencent à lui lécher les pieds. Je vois de la désespérance dans son visage. Il sait qu'il est condamné. Je le regarde se faire avaler par le feu et son cri brise mon cœur. Je tombe sur mes genoux et je commence à pleurer jusqu'à ce que les flammes m'avalent également.

Je me réveille en sursaut. J'ai le visage baigné dans la sueur et les larmes. Je m'essuie rapidement avec mon chandail avant que mes parents ne le remarquent.

J'ouvre ensuite mon téléphone. Une heure s'est écoulée. Je me dirige vers mes notes. Je commence à taper sur mon écran la date suivie par mon cauchemar. Je retourne ensuite à la page d'accueil de l'application. Il y a des dizaines et des dizaines de notes. Elles commencent toutes par la date suivie du cauchemar que j'ai fait.

Depuis l'incendie au party de Joe, je ne cesse de faire des cauchemars qui se terminent par le feu. Je n'en ai parlé à personne. Je sais que je devrais aller voir un psychologue, mais j'ai peur de leur dire. J'ai peur qu'une fois j'en aie parlé, je serai comme un livre ouvert. Ils seront capables de me lire.

Nous arrivons enfin chez ma cousine. Elle habite une belle petite maison avec ses parents dans une banlieue. Nous débarquons de la voiture et je regarde la maison. Lorsque j'étais jeune, je voulais une maison identique. Maintenant, je ne crois pas que j'aimerais cela. Elle est assez petite et il n'y a pas beaucoup de services aux alentours.

Jordan Carter et sa vie en trois motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant