2. ARRIVER CHEZ LES MAYERS

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Je regarde le paysage se dérouler devant mes yeux. L'autoroute sans éclat laisse place à une ville de taille moyenne avec ses jolies maisons et ses espaces boisés. Il fait nuit noir mais les lampadaires réfléchissent les traits et la lueur dans le regard de ses quelques passants dont je croise les pupilles à travers ma fenêtre. Il ne fait pas très froid, l'air est même encore bien lourd. Le temps est clément. Nous avons connus des températures plus chaude. Surtout au début de ce premier mois d'été.

- Nous arrivons dans 10 minutes, à peine. M'informe le chauffeur de mon Uber alors que je suis complètement ailleurs.

- Merci.

Je reprends ma contemplation. Nous débouchons dans un quartier pavillonnaire, après avoir traversé un carrefour isolé par rapport au reste de la ville. Les maisons se ressemblent quelques peu mais elles ont toutes leur détail qui font l'originalité de chacune d'elle. Une boîte aux lettres rouge à l'entrée d'une première, une porte française devant une autre, une allée fleurie pour cette dernière. Nous arrivons ensuite devant une nouvelle allée d'habitations assez grandes. Mon chauffeur ralentit sa conduite. Il s'arrête ensuite devant une nouvelle demeure. Elle est haute et de couleur blanche, pratiquement immaculée. Les fenêtres ont également une taille plus que respectable et le portillon avant de pénétrer dans le jardin est de la même couleur que les volets peint d'un gris perle satiné. C'est l'habitation de mon meilleur ami.

Mon père, ne prenant pas de congé en été et mes grands parents, dont  je suis très proche, sont partis, comme chaque année, à Cuba pour les grandes vacances, c'est naturellement, que Marvin m'a proposé de passer les deux mois de vacances chez sa famille. J'ai longuement hésité. Je ne suis pas de nature à m'imposer et je ne voulais pas m'immiscer au sein d'une famille qui n'est aucunement la mienne et qui souhaitait, potentiellement, passer leur derniers moments avec leur fils avant la faculté. Mais Micro a lourdement insisté. Il n'a pas arrêté de me répéter, pratiquement tous les jours depuis ses dernières semaines, de venir passer les vacances avec lui et ses proches dans la maison familiale.

Ayant comme argument de base et indéniable le fait que nous allions et voulions, par la suite, être en colocation durant la fac, en fonction de notre admission et que cela nous ferait un bon entraînement. Puis il m'a répété, à mainte reprises, que je n'allais pas déranger, que ses parents voulaient me rencontrer depuis longtemps et que la maison était suffisamment grande pour, je cite, m'accueillir moi et mon "petit gabari".

J'ai finis par céder. J'ai dû mal à refuser des choses à Marvin...

C'est ainsi que je me retrouve devant la demeure de mon meilleur ami. Mon chauffeur Uber, avec qui je viens de passer deux bonnes heures de trajet, me sort ma valise du coffre de son automobile: une berline noire aux vitres teintées. Je le remercie, récupère mon bagage et m'approche du portillon. Je pose la valise au sol et sors mon téléphone de la poche arrière de mon jean. J'ai fais simple, un jean et un t-shirt gris moucheté. Rien d'extraordinaire mais suffisant pour rencontrer la famille de mon meilleur ami et surtout, deux heures de trajet en voiture. Je regarde ensuite l'heure à ma montre. 22h32 s'affiche sur le cadran à aiguilles. Un peu tard pour arriver mais je n'ai pas eu le choix. C'était soit ça, soit Natacha, alias Nana, la grand mère la plus formidable de la terre, ne prenait pas son avion pour Cuba. Je reprends mon téléphone et rédige mon SMS rapidement.

"Je suis là..."

Je n'ai aucune de réponse de sa part mais dans les trois minutes qui suivent, la porte d'entrée située à une dizaine de mètres de moi s'ouvre et en sort Micro. Il a le sourire jusqu'aux oreilles, ses cheveux en bataille, comme toujours et ses lunettes, "de travail", sur le nez. Il accourt ensuite vers moi, ses converses tapant sur l'allée de galets dressée devant mes yeux. Je m'élance à sa rencontre et il me prend dans ses bras immédiatement. Nous nous sommes pas vus depuis deux semaines maintenant mais c'était une éternité au vu de notre complicité.

Best friend's brother (TERMINEE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant