Chapitre 34 : B R E A T H

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Andrea saisi son téléphone et sans même regarder apelle le premier contact de la liste, espérant juste qu'il ne s'agisse pas d'Éos, parce qu'il est sur la route et que le châtain ne voudrait pas qu'il ait un accident par sa faute, surtout pas. Il est néanmoins soulagé quand une voix profonde mais joviale lui répond.

« Hey Andrea, ça fait plaisir que t'appelles ! »

Djalah. C'est Djalah.

« Andrea ? Ça va ? »

« Non. » Laisse-t-il échapper dans un sanglot.

« Oh, bichette, expliques-moi tout. » souffle tendrement le garçon à laitre bout du fil.

« Tu dois trouver ça bête et hypocrite de ma part. J'ai l'impression de te parler dès que j'ai un problème, je suis désolé pour ça... »

« Non, ne t'en fait pas, les amis sont faits pour ça, pour discuter quand tu en as besoin. »

« Toi aussi tu m'appellerais si tu avais des problèmes, hein ? »

« Ouais. Ouais bien entendu. » Il marque une légère pause. « Et puis tu sais, tu m'as déjà pas mal aidé, si j'avais pas dit au gérant du centre que je venais de la part de tes grands-parents avec qui il était ami dans sa jeunesse, je n'aurais pas eu la chance d'avoir une place là-bas. Alors ouais, j'te dois bien de t'écouter quand ça ne va pas... »

A mesure qu'il parle, le châtain sent ses tremblements se calmer. Parler d'autre chose, c'est exactement ce qu'il lui faut. Pouvoir se concentrer sur autre chose que les pensées néfastes. C'est même impératif.

« Mais tu voulais surement me parler de quelque chose en particulier ? »

« Non, en vérité, je préférerais que tu continue à me parler de toi, ce qu'il se passe pour moi en ce moment j'aimerais plutôt l'oublier. »

« Oh, ok, pas de soucis... J'ai encontré un garçon qui fait du bénévolat à le centre d'accueil. Il s'appelle Naëlys et est adorable. Il était à la rue lui pareil, à un moment. Mais il est tombé amoureux d'un riche héritier qui a tout plaqué, pour partir avec lui. T'imagines, c'est vraiment l'histoire d'un conte de fée. Et maintenant, il vient pour lire des histoires aux petits, aux orphelins. J'adore vivre la-bas. C'est vrai, c'est dur, Freddy n'est pas tendre avec nous, il exige que l'on se remue le cul si on veut garder notre place là-bas, et je pense que c'est plutôt pas mal parce que j'ai déjà fais un paquet de centres et d'habitudes ils sont remplis de merdeux qui bougent à peine leur cul pour se sortir de la merde alors... C'est aussi bien comme ça, c'est moins pire. »

« J'ai toujours voulu faire du bénévolat, mais je crois que j'aurais pas les épaules pour. Enfin j'veux dire, tu dois quand même faire face à un certain degrés de misère et je crois que je ne supporterais pas... »

« J'vois pas comme ça. P't-être parce que la misère, c'est un peu d'la qu'je viens et que je trouve que la France c'est plus mieux que là où j'étais avant. Mais je pense que tu serais très doué pour le bénévolat. Tu es gentil, et à l'écoute. Et tout plein d'autres trucs. »

« Merci. Toi aussi tu es gentil Djalah. Tu es exceptionnel. » Sourit le châtain sa crise de panique désormais complétement passée.

« Et du coup... Tu comptes me dire ce qui n'allait pas tout à l'heure ? Maintenant que ça va visiblement un peu mieux ? »

Ouais, Djalah est exceptionnel.

Exceptionnel car il sait quand dire les choses et quand se taire. Et cela fait de lui un ami et confident formidable.

« J'avais juste des images en tête et j'avais besoin qu'elles disparaissent. »

« Des images de quoi ? »

« De mon suicide. »

Un petit blanc se fait entendre, mais Andrea ne veut pas le laisser s'installer, alors il ajoute :

« Pour tout te dire, j'ai un peu appelé quelqu'un au hasard, parce que je sentais que je ne tiendrai pas seul. »

« Et bien je suis content que ce soit tombé sur moi. » Souffle Djalah. Et un sourire s'entend dans sa voix.

« Ouais, moi aussi. »

« Et... Ça t'arrives souvent ? D'y repenser, j'veux dire. »

« Je ne sais pas vraiment... Je pense que c'est pas le genre de chose qu'on oublie comme cela. Mais... C'est rarement aussi violent que tout à l'heure. Disons que j'ai eut une sorte de différent avec ma mère. C'est plus ou moins ça qui a provoqué la crise. »

« Je vois... » Puis sentant que le sujet devenait un peu trop dur et sombre, il décide d'en changer, pour quelque chose de -il l'espère- un peu plus léger. « Et... Ce garçon dont tu m'avais parlé, Éos, tu as eu des nouvelles ? »

« Je reviens de chez lui, on a passé le week-end ensemble. »

Djalah se félicite mentalement d'avoir posé la question qui visiblement à détendu l'atmosphère. Il a vu juste.

« Racontes-moi tout, bichette. »

« Et bien il est venu me chercher chez mes grands-parents vendredi pour aller chez lui. Au début c'était bizarre entre nous. Faut dire qu'avec tout ce qu'il c'est passé, ça aurait été encore plus bizarre que ce ne soit pas bizarre -ouais- tu vois ce que je veux dire. »

« T'inquiètes, je comprends. »

« Et je savais pas quoi faire pour détendre l'atmosphère, alors je l'ai embrassé. »

« Quoi ? Embrassé genre vraiment ? »

« Ouais. Je sais c'est con, en plus il ne m'a même pas rendu mon baiser. J'me suis senti un peu bête... »

« Mais non, c'est pas du tout stupide. Tu as juste fait quelque chose de spontané, et c'est cette incertitude que tu as ressenti qui fait toute la beauté du geste, de la vie. Aller, dis-le-moi ce qu'il s'est passé après. »

« J'ai dormi dans son lit. »

« Kyaa ! Ça y est, je fangirl ! » Soupire-t-il en écoutant son ami narrer son week-end.

« Et j'ai aussi eut un rhume. Qui n'est pas totalement passé d'ailleurs. Et il était si adorable quand il s'occupait de moi sans réellement savoir comment faire. »

« Je me disais aussi que tu avais la voix un peu enrrouée. J'avais peur que ce soit parce que tu aurais trop pleuré. Mais visiblement ce n'est pas le cas, tu as l'air d'avoir vécu ta meilleure vie ce week-end. »

« Ouais, c'est un peu ça. Et dis moi, j'ai l'impression que tu as fait des progrès en français, tu fais moins de fautes. Tu as pris des cours ? »

« Je suis content alors. Euh... pas à proprement parler, juste quelqu'un que j'ai rencontré et que je commence à voir régulièrement me fait toujours travailler, il dit qu'il ne supporte pas les fautes de langage. Mais rassures-toi, il est très gentil, il a juste parfois une attitude un peu brutale, comme s'il voulait se protéger du monde autour de lui. Bon, je vais devoir te laisser, j'ai rendez-vous avec un homme pour... pour du travail. »

« C'est ça, va retrouver ton beau professeur de français. » Sourit le châtain, laissant son correspondant s'insurger au bout du fil.

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Ce chapitre est un peu court je trouve, et il ne se passe pas grand-chose, désolé 🤷🏻‍♀️
Je suis comme une clocharde à squatter le McDo pour capter la wifi, qu'est-ce que vous ne me faites pas faire pour avoir un chapitre haha 🍟

BREF, j'espère que vous avez tout de même aimé,

Avec amour et dévotion,

Paradoxalementparadoxale.

𝐴𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑓𝑙𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant