Chapitre 47 : S L E E P I N G S H E E P

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Je me gare devant chez Andrea, et nous descendons de la voiture. Il fait déjà nuit et le châtain vient serrer sa main dans la mienne pendant que l'on traverse le petit jardinet. Quand on entre dans la petite maison, une douce odeur de cuisine flotte dans l'air. Andrea s'exclame :

« Oh ma Mamie a fait du gâteau au chocolat, ça sent trop bon. Il faut trop que tu y goûtes ! »

Toujours l'esprit envahit de cette discussion avec le médecin, je me contente de hocher la tête sans rien ajouter. En temps normal je lui aurais dit qu'initialement, je ne devais pas m'imposer à leur table, en plus du reste, mais je sais qu'il finirait par me convaincre de rester et avoir le dernier mot alors je le suis jusqu'à la cuisine sans rien dire.

Il fait la bise à sa grand-mère et je me contente d'un bonjour de loin, encore un peu mal à l'aise à l'idée d'être là.

« Le repas est prêt ? »

« Oui, vous pouvez vous installer, je vais servir. Tu vas appeler papy, il est devant la télé. »

Andrea hoche la tête et disparait dans le salon alors que je ne bouge toujours pas, ignorant où m'asseoir.

« Vas-y, assieds-toi où tu veux. » Sourit Andrea en revenant.

Je tire une chaise et m'installe dessus et Andrea fait de même, sur celle juste à côté.

« Alors les garçons, votre journée était comment ? Où est-ce que vous êtes allés vous promener. ? »

Je comprends qu'Andrea ne leur a pas parlé de mes problèmes et je lui en suis reconnaissant. Enfin de toute façon je doute que ses grands-parents auraient accepté de m'héberger s'ils avaient su.

Le repas se passe rapidement. Je ne prends pas part aux discussions et me contente de manger ce qu'il y a dans mon assiette. Maryse, la grand-mère d'Andrea cuisine très bien, je comprends mieux d'où vient le talent de mon châtain.

« On peut aller manger le gâteau en haut ? » Demande Andrea, déjà les deux assiettes à la main.

« Dans le salon, devant la télé, si tu veux. »

« Mais Papy... »

« Andrea, on a dit pas de nourriture dans la chambre. »

Le châtain soupire et fait une petite moue.

« Ok, compris. Mais alors c'est moi qui choisi le programme de ce soir. »

« C'est toujours toi qui choisis le programme. » Rit sa grand-mère en débarrassant.

Son sourire retrouvé, il se tourne vers moi :

« Tu viens, on va s'installer dans le salon. »

Il allume la télévision et se connecte à son compte Netflix

« T'as envie de regarder un truc en particulier ? »

Je hausse les épaules.

« Tu es sûr que ça va, tu n'as pas décroché un mot depuis qu'on est rentrés... »

« Ouais. Je... Je suis juste fatigué. T'en fais pas pour moi. » Je murmure en reposant mon assiette vide sur la petite table du salon.

« Oh... Ok, vas te coucher si tu veux, tu n'es pas obligé de rester regarder un truc. Parce que si tu t'endors sur le canapé, je serais incapable de te porter jusqu'à ta chambre. »

« Tu veux dire que je suis gros ? »

« Non, juste qu'avec ma force de moineau je ne pourrais rien faire si tu t'endors. »

« Ok. Alors à demain. »

Je me lève du canapé pour prendre le chemin de ma chambre, du moins celle qu'il me prête pour le moment.

« Eh, Éos ? »

« Uhm ? »

Je me tourne vers Andrea qui se lève pour me faire face. Il s'approche de moi, pose une main sur ma joue, puis tout doucement, comme le battement d'ailes d'un papillon, ses lèvres effleurent les miennes :

« Bonne nuit. »

« Toi aussi. »

J'entre dans la chambre et m'effondre directement sur le lit à peine déshabillé. Plus que jamais, ce soir je ressens le manque. Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pas touché une goûte ou ingéré quelque substance que ce soit. Je regarde mes doigts trembler doucement. Ce n'est pas la première fois, et même si j'ai réussi à le cacher à Andrea jusqu'à maintenant, je sais qu'il n'est pas stupide et qu'il va finir par s'en rendre compte, j'espère au moins que les médicaments pourront aider avec ça. Je jette un regard à ma veste en cuir et tends mon bras jusqu'à celle-ci. Peut-être que si je prenais un truc juste pour faire passer le manque, ça pourrait aller mieux. Les mains toujours tremblantes, je sors un petit sachet plastique. Quelques grammes, c'est tout ce qu'il me reste. Je ne les ai pas jetés pour quelque raison que ce soit, en vérité je ne sais même pas pourquoi je les ai encore.

Je tourne et retourne le petit paquet entre mes doigts.

Juste une fois ça ne peut pas faire de mal, si ?

Je soupire et pose ma tête sur l'oreiller. Me retrouver seul avec moi-même est vraiment le pire. J'attrape de nouveau ma veste et replonge la main dans la poche. Je sors de nouveau un petit emballage, rose cette fois, et range le petit pochon de weed. J'ai promis à Andrea, mais aussi à moi-même d'arrêter tout ça, alors c'est ce que je vais faire. Je me contenterais d'un chewing-gum à la fraise, et si ça ne suffit pas, et bien tant pis, on fera avec.

J'éteins la lumière et ferme les yeux. Mais paradoxalement, toute trace de sommeil semble avoir déserté mon corps maintenant que je suis allongé. Alors j'essaye de ne penser à rien, d'apaiser mon esprit, je compte même les moutons, pendant plus d'une heure. 9953 moutons et des poussières. On n'entend que le silence dans la maison, tout le monde semble être allé se coucher, le bruit diffus de la télévision s'étant arrêté.

J'étais en train d'ajouter quelques petits moutons à ma liste quand la porte de la chambre s'ouvre en grinçant doucement. Andrea entre dans la pièce en se frottant un œil, puis en baillant. Sans dire un mot, il s'installe à côté de moi dans le lit. Je ne dis rien non plus. Il n'y a pas besoin de mots, d'ailleurs, je ne sais même pas s'il a remarqué que je ne dormais pas, mais ça n'a pas d'importance. Pas quand ses lèvres de velours se posent dans le creux de mon cou et qu'il niche sa tête contre mon épaule.

Et tout à coup, trouver le sommeil me semble bien plus facile.

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Le chapitre est très court, et j'ai pas eut le temps de faire une image, je rectifie ça ce soir, désolé :(

Le prochain sera mieux je crois <3

Avec amour et dévotion, 

Paradoxalementparadoxale.

𝐴𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑓𝑙𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant