Chapitre 73 : L I L' B R O T H E R

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« Andrea, tu dors ? » Arraisonné-je en posant les yeux sur sa silhouette que je devine avec peine dans l'obscurité.

Il se retourne dans le lit pour me faire face.

« Non. Qu'est-ce que il y a ? »

« Je pense juste à un truc depuis tout à l'heure, et ça m'empêche de m'endormir... »

« Je t'écoute. » M'encline-t-il à continuer.

Je me tourne moi aussi et plante mes yeux dans les siens. J'humecte mes lèvres avant de me lancer.

« Toute la journée, j'y ai pensé. Quand je voyais ton frère te sourire, ou quand il est venu me parler, pour s'assurer que je prenne soin de toi, que je ne te fasse pas de mal, même de façon non-intentionelle. Puis j'ai vu Assaël s'en faire pour Kayssi, et je me suis dit que j'aurais moi aussi aimé avoir une famille... »

« Tu as une famille Éos, je suis là pour toi, et tu as entendu Abraham, lui aussi il te considère comme faisant partie de la famille. Alors ne pense plus jamais que tu es seul au monde, ok ? »

Je passe une main sur sa joue et l'embrasse doucement, glissant une main sous son haut de pyjama, au creux de ses reins, pour l'attirer un peu plus contre moi, sentant sa chaleur se communiquer, même au travers de nos vêtements.

« Bien sûr que je sais ça, et tu ne peux pas savoir le bien que ça me fait, mais ce que je veux dire, c'est qu'en réalité, une famille, j'en ai une. J'ai un petit frère Andrea, et je ne sais pas si c'est une si bonne idée de tout enterrer à jamais. Quand on est repartis de chez mon père, j'étais persuadé de ne jamais vouloir le revoir, d'avoir tiré un trait sur tout cela. Je croyais avoir mit tout le passé dans une jolie petite boîte et jeté la clef, je pensais que c'était la meilleure solution. Mais je n'en suis plus tout aussi certain maintenant. Je me dis que ce gosse, tu sais, mon frère, peut-être que je devrais faire partie de sa vie. Enfin c'est peut être stupide, parce que peut-être que lui ne veut pas d'un paumé comme moi dans sa vie, peut-être aussi qu'il est bien trop jeune pour savoir ce qu'il veut et que je n'ai pas à lui imposer ma présence... Je ne sais pas où j'en suis... Et peut-être que ça fait beaucoup trop de peut-être, mais je ne sais pas ce qui est le mieux. » Récriminé-je, énervé contre moi-même de ne pas trouver de solutions à un problème pourtant si simple.

Pour m'apaiser, Andrea passe une main dans mes cheveux qui ondulent légèrement au niveau des tempes, sûrement a cause de la pluie et de la neige quand je suis sorti tout à l'heure.

« Tu sais, c'est pas une décision que je peux prendre à ta place. Mais je ne pense pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise décision. Seulement un choix et un autre. Qui sont différents, mais pas opposés. Prends le temps avant de décider, mais n'y réfléchis pas trop non plus, ça ne sert à rien de ruminer à t'en rendre malade, ok ? »

« Ok, ouais, tu as raison. » Acquiescé-je.

« Mais ça veut pas dire que je te laisse voué à toi-même. Je serais là pour toi, et tu me diras quand tu auras prit ta décision, hein ? »

« Bien sur que je te le dirais. Dès que j'aurais réussi à mettre un peu d'ordre dans tout ça. » Promis-je en remontant un peu plus ma main dans son dos.

Il laisse la tête se glisser contre mon cou, son souffle chaud échouant sur ma clavicule.

« Dors bien. Demain c'est Noël. » Marmonné-je en fermant les yeux, fatigué.

« Demain c'est Noël. » Répète-t-il heureux.

Il se serre un peu plus contre moi, emmêlant nos jambes ensembles, comme s'il cherchait à mouler son corps au mien, presque à fusionner. Et même si j'ai en ce moment beaucoup trop chaud -sans déconner, Andrea est une vraie bouillotte quand il s'y met- je le laisse faire et referme mes bras autour de lui, ignorant ses petites mèches de cheveux qui me chatouillent le visage, manquant à plusieurs reprises de me faire éternuer. Sur la table de nuit, mon téléphone vibre, éclairant la pièce d'un jet de lumière fugace au moment où l'écran s'allume. Je tends mon bras pour saisi l'appareil et plisse les yeux d'inconfort quand je le déverrouille. Je fronce un peu plus les sourcils, surpris, quand je vois le prénom de Phil s'afficher sur le petit écran. J'ouvre le message.

De Phil :

Hey boy ! Paraît qu't'es aux States pour Noël ! J'vois qu't'refuses plus rien. 'Voulais juste te souhaiter un bon réveillon, entre amis ça se fait j'crois, et t'es ce qui se rapproche le plus d'un ami pr oim'. BREF j'espère qu'ta cure a marché, j't'ai par r'vu depuis alors j'pense que ouais (que j'te prenne pas a acheter chez un autre !), et c'est cool mec si t'as réussis à tout laisser loin derrière. Moi j'ai jamais su. Enfin ouais, bon Noël.
Reçut à 03h57

Son message me surprend, j'étais loin de me douter qu'il me réécrirait un jour... Mais en même temps, il me fait plaisir, je ne me serais jamais douté que je pouvais compter pour lui, il n'y a pas si longtemps d'ailleurs, je doutais même encore de compter pour qui que ce soit. Malgré ses penchants pour tout ce qui est illicite, illégal, ou tout simplement mal vu, Phil n'est pas un mauvais gars, et même si je doute qu'il sorte un jour de toute cette merde, cela fait bien trop longtemps qu'il ne vit plus que par ça, il est trop enfoncé dedans pour pouvoir tout quitter, je doute même qu'il en ait réellement l'envie, ce monde, de drogue et de violence fait maintenant partie de lui, je sais que ça reste quelqu'un de bien, autant qu'il puisse l'être. Et son soutient me fait chaud au cœur.

Je tape rapidement :

A Phil :

Merci mec, bon réveillon à toi aussi. Je suppose que tu dois être en train de faire le tour des squats pour faire gonfler ton chiffre d'affaire, ou alors tu surveilles une fois de plus Frantz pendant un de ses bad trips de Noël, j'sais pas, mais d'où j'suis, j't'envoie tous mes vœux. Prends soin de toi.
Envoyé à 4h02

Je suis incapable de dire si ce message sonne réellement comme un adieu, j'ai tendance à vouloir rayer trop de choses trop vite de ma vie en ce moment, juste parce que je veux tout recommencer, mais je sais que si c'en est un, il a au moins le mérite d'être sur une note positive et amicale. Je repose mon téléphone, face contre le bois de la table de nuit, quand je remarque qu'Andrea s'est endormi et je fini par m'endormir peu après, impatient d'être au lendemain pour pouvoir lui offrir son cadeau.

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Ce chapitre n'est ni très long, ni très intéressant, celui de demain sera mieux, promis ♡

Avec amour et dévotion,

Paradoxalementparadoxale.

𝐴𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑓𝑙𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant