Chapitre 66 : C U D D L E S

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Après le repas au fast-food, Andrea et moi sommes directement rentrés, même si Alix a beaucoup insisté pour qu'on aille au cinéma avec lui et Élias. Nous étions tous deux un peu fatigués et je voulais être un peu au calme avant de me retrouver face à mon père demain.

Je montais dans la voiture au côté d'Andrea, pendant le trajet, je lui dis :

« J'ai réussi l'entretiens. Tu sais, pour le job chez le photographe. Il est un peu... Etrange je dirais, mais pas méchant. »

« C'est vrai ? C'est super ça ! Tu commences quand ? »

« Lundi. Je commence Lundi. »

« Et tu voudras que je te déposes, c'est à quelle heure ? »

« 8h00. Il faut que je parte vers 7h45, mais je ne vais pas te faire te lever si tôt. »

Il balaye ma remarque d'un geste de main, comme si elle était totalement stupide, et il explique :

« Je tiens à t'accompagner. Je veux m'assurer que tu arrives à l'heure et bien habillé. Tu serais capable d'y aller avec ton vieux tee-shirt tout moche. »

« Je ne suis pas un enfant qui va à son premier jour de classe pour l'école primaire. Et puis vu le personnage, je pourais venir en jogging et claquettes, il ne le remarquerait même pas. »

« Oui, mais moi je le verrais, et je refuse, tu entends, je refuse formellement que tu adoptes et te promène dans le style claquettes-chaussettes-jogging. C'est beaucoup trop beauf et ridicule pour que je te laisse faire ça. »

« Ok, tu m'emmèneras si tu veux. »

C'est tout sourire qu'il se gare devant chez lui et il pose sa main sur la mienne.

« On l'a fait, hein, on est passé au travers de la tempête tous les deux. Maintenant on sait que c'est possible, toi et moi, contre le reste du monde. Et plus rien ne nous fera trembler hein ? »

« Ouais, plus rien. Rien du tout. Parce que c'est toi. Ça a toujours été toi. Ma lumière. Mon phare pour me guider sur la mer obscure et houleuse de la vie. Parce que c'est à toi que je pensais chaque fois que j'allais mal. Quand je ne rentrais pas parce que j'étais terrassé et en larmes du fait des crises de manques, que j'avais honte, je revoyais ton sourire, et ça me rappelait pourquoi je faisais tout cela. Alors oui, Nuccya a été là pour moi, pour me donner un traitement et elle a été assez dure pour m'obliger à le suivre, mais celui qui m'a vraiment sauvé, c'est toi. C'est grâce à toi que je n'ai pas craqué alors que dieu sait que j'en avais envie. Que j'aurais voulu par cent fois abandonner. D'ailleurs je sais que j'aurais encore quelques difficultés, parce qu'une cure ne fini pas au seul moment où l'on n'a plus cette incessante sensation de manque. Il faut encore que je ne replonge pas à la première occasion, les fêtes de Noël et nouvel an par exemple... »

« Oh... C'est ça qui te fait peur alors, pas d'être au sein de ma famille aux Etats-Unis, mais de ne pas réussir à te restreindre ? Mais si ce n'est que ça, je peux dire à mon frère de preparer un réveillon sans alcool et... »

« Non. Je ne veux pas passser ma vie à compliquer les choses et à fuir, je veux que les choses soient normales, que je puisse recommencer à sortir, a rire, à me mettre des murges de temps en temps parce qu'on est jeunes, à faire des conneries qui deviendrons plus tard des souvenirs. Je veux vivre. Et tout ça avec toi. Mais j'ai juste peur de ne pas être assez fort. Du moins si je ne t'ai pas pour me tenir la main. »

« Mais tu m'auras toujours, je serais toujours là maintenant. Il y a un temps où tout ce que l'on savait faire n'était plus que se faire du mal. Mais c'est fini. Définitivement. »

𝐴𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑓𝑙𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant