La soirée a repris à ce moment-là, et n'a fini que bien plus tard, largement trop alcoolisé pour ma part, mais d'un alcool joyeux, le premier depuis bien longtemps. Et je dois dire que ça fait du bien, beaucoup de bien de ne pas se retrouver minable à chialer dans des chiottes miteux ou dans la rue, ou chez moi, m'accablant de toute la merde que j'ai un jour pu faire.
Et j'en ai honte mais si j'ai dit à Andrea qu'il était hors de question que je le porte sur mon dos pour le ramener, j'en aurais été bien incapable. C'est plutôt le contraire qu'il s'est passé. C'est lui qui a dû me supporter, un bras sous mes épaules pendant que je comatais. Et ce n'a pas été une mince affaire, de ce que je me souviens.
Nous avions perdu Clotilde et Eliott à un moment et je me rappelle que Phil est reparti avec un Frantz complétement déchiré sur le dos, les béquilles du garçon dans sa main droite.
Et pendant cette nuit d'insouciance, nous avons oublié tous nos problèmes, comme si rien ne pouvait nous atteindre tant que nous restions ensembles. Mais dès le lendemain, j'ai ramené Andrea chez ses grands-parents, et comme tout était trop beau pour être vrai, une mauvaise surprise l'y attendait.
Pendant que je reprends la route, ayant décliné son offre de venir manger un bout chez ses grands-parents, Andrea, lui de son côté traverse le petit jardinet devant la maison et entre joyeusement, prêt à être accueilli par sa grand-mère mais c'est une tout autre personne qui apparait devant lui.
« Maman ? »
La femme blonde se retourne vers lui, une lueur à la fois soulagée et furieuse dans le regard.
« Andrea, maintenant c'est fini, ta petite crise, tu rentres avec moi. »
« Quoi ? Non ! Je... »
La blonde empoigne l'épaule du châtain pour l'entrainer vers les escaliers.
« Tu vas m'écouter maintenant, je ne suis pas là pour plaisanter avec toi alors tu vas chercher tes affaires tout de suite. »
« Hey ! Stop ! Stop ! » S'exclame Andrea en se défaisant de la poigne de sa mère. « Ma vie est en France, et c'est là que je vais rester. »
« Tu n'es pas encore majeur tu es sous ma responsabilité que tu le veuilles ou non ! »
« C'est là que tu te trompes, ici je suis majeur, et je te rappelle que j'ai la double nationalité ! »
« Andrea, pourquoi tu es toujours obligé de créer des conflits ? Tu ne vois pas que je fais de mon mieux pour te protéger ! »
« Mais tu ne t'es jamais dit que peut-être j'en avais marre qu'on me protège ? Tout le temps, que ce soit toi, Ab' ou même Éos ? J'en ai ma claque que... »
« Tu as revu ce garçon ? »
« Mais on s'en fout de ça ! »
« Tu l'as revu, oui ou non ? » Redemande durement sa mère.
« Oui ! Oui je l'ai revu ! Et tu sais quoi, on a même couché ensembles, comme des bêtes, et tu n'y changeras rien ! »
Sa mère lui lance un regard outré, une main sur la bouche pour retenir de justesse une pensé pas des plus agréables.
« Notre avion est dans quatre heure alors va préparer tes affaires, on rentre. Je ne vais pas me répéter encore une fois. »
« Non ! Ton avion ! Moi je reste ici ! » Hurle presque le châtain en retenant ses larmes. Il ne veut pas paraître faible encore une fois, c'est fini tout ça, et la rage hurle à l'intérieur de lui.
« Andrea... Mais je ne te reconnais plus, tu es tout le temps énervé et... Est-ce que tu prends encore bien les cachets que les médecins t'avaient prescrit ? »
« Tu veux sans doute parler de ces putains de cachets qui me faisaient me sentir mort à l'intérieur ? Ceux qui me faisaient me sentir inerte et inutile ? »
« Ceux qui t'aidaient à aller mieux ! »
« Que tu croies ! Ils me pourrissaient ! Et si je suis agressif, c'est parce que j'ai des raisons putain ! Pourquoi personne ne veut le comprendre ! Ma rage est f*cking legitime ! Ça fait deux ans que tu me pourris l'existence, si ce n'est plus, mais c'est fini ! Je ne te laisserais plus tenter de diriger ma vie ! »
« Andrea... »
« Non Maman ! Stop ! Rentres chez toi ! Dégages ! Je ne veux plus jamais te parler ou du moins plus pendant un bon moment ! »
« Tu ne dis pas ça sérieusement ? »
« Si ! J'ai jamais été aussi sérieux ! »
Et ça à l'air de faire un choc à sa mère qui se laisse tomber sur le canapé derrière elle, une main sur le cœur.
« Je suis désolé Julianne. »
Julianne. Il ne l'a pas appelée Maman. Parce qu'il est certain d'avoir tiré un trait sur la femme qui l'a mis au monde.
Il tourne le dos et monte les escaliers, laissant sa génitrice seule dans le salon, espérant qu'elle reparte. Assise dans le canapé, elle fait tout pour garder sa superbe, comprenant qu'elle vient définitivement de perdre le fils qu'elle voulait à tout prix protéger.
Le châtain, lui, ne tente plus de retenir ses larmes, il se laisse glisser au sol de la salle de bain. Et à mesure que je m'éloigne de lui, sans que je le sache, d'horribles images lui reviennent en mémoire, des images d'il y a un an, de lui dans cette même salle de bain. Des terribles pensés qui l'on envahi à ce moment. Le châtain sent sa respiration s'accélérer et la panique affluer dans ses veines. Il ne veut pas se souvenir de cela, pas maintenant. Et si sa mère avait raison, s'il devait reprendre les cachets qu'on lui avait prescrit ? La dispute avec cette dernière lui revient en tête et il se dit que finalement elle a peut-être raison sur tout un tas d'autres choses, à commencer par le fait de le trouver faible psychologiquement.
Et si revenir en France avait été une erreur ?
Andrea pose ses mains sur ses oreilles, comme si cela pouvait le couper de toutes ses pensées parasites, et il sent qu'il se met à hyperventiler.
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Quand on croit enfin les avoir éloignés les problèmes reviennent au galop, parce que cest comme ça, la vie. Une bonne dose de malchance, saupoudré de quelques conneries, agrémenté de nombreuses larmes...
BREF, j'espère que le chapitre vous a plu, malgré une fin un peu triste *.*
Avec amour et dévotion,
Paradoxalementparadoxale.
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𝐴𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑓𝑙𝑒
Teen Fiction-Suite de Comme un papillon dans un bocal, attention, ce résumé peut contenir des spoils du tome 1- Cela va faire un an. Un an qu'Andrea est sorti de la vie d'Éos, et un an qu'il ne le sort plus de sa tête. De l'autre côté de l'Atlantique, le châta...