Chapitre 43 : S T U D I E S

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Oh mais Andrea ne nous en avait pas parlé.

Voilà ce que sa grand-mère m'a dit quand je lui ai donné le cadeau pour la remercier de m'accueillir. Et depuis je suis mort de honte. Jamais je ne pourrais à nouveau la regarder dans les yeux après ce moment gênant !

« Éos, arrêtes de me faire la tête, j'allais leur en parler, et puis je te jure que ça ne déranges pas, elle disait seulement ça pour te taquiner. » Rit encore Andrea en s'asseillant sur son lit.

« Mais comment ça tu allais leur en parler, tu ne t'aies pas dit que ce serait bien de le faire Avant que j'arrive ici avec tout mon fatras ? »

« Ok, j'ai pas bien géré mon temps, mais je t'assures qu'ils sont heureux de t'accueillir, ma mamie m'a même demandé s'il y avait des truc qu'il faudrait t'acheter à manger, genre moi à chaque fois que je suis là, elle achète des tartelettes à la fraise et des barquettes au chocolat. Je suis sûr qu'elle t'aime bien. En même temps, en lui faisant un cadeau, tu étais assuré de te la mettre dans la poche. Elle croyait même que tu étais venu lui demander si tu pouvais me faire la cour, je sais c'est d'un autre temps, mais ma mamie a toujours été nostalgique des coutumes de sa jeunesse. »

« T'es au courant que tu ne m'aides pas du tout en disant ça ? J'ai juste l'impression d'avoir parut encore plus ridicule. »

Il s'allonge à côté de moi sur le lit.

« Mais non, pas du tout. »

Je soupire et le silence retombe sur la pièce, à peine entrecoupé par la resiration calme d'Andrea. A un moment je crois même qu'il s'est endormi mais il me prouve le contraire en disant :

« Tu sais Éos, j'ai pensé à un truc. Je voudrais reprendre mes études en France. Et je voudrais le faire avec toi... »

« Mais qu'est-ce que vous avez tous à me parler de ça aujourd'hui ? »

« Qui d'autre ? » Interroge-t-il, une pointe de jalousie dans la voix qui me fait sourire.

« Rentre les griffes chatons, je parle simplement de Judy. Elle m'a aidé à choisir la théière adequat pour me faire apprécier de ta grand-mère. Qui ne savait même pas que j'allais squatter sa maison... »

« Arrête avec ça, je te dis que c'est rien. »

« Mouais... »

« Je suis content que tu revoies Judy. »

« Aussi étrange que ça puisse paraître, moi aussi je suis content. »

« C'est pas étrange. Tu as aussi le droit d'apprecier certaines personnes, d'avoir des amis à qui tu tiens. Ce n'est pas exclusivement reservé aux autres. »

Je pose ma tête contre la sienne. J'ai l'impression d'être de plus en plus tactile, comme si j'avais besoin de le sentir avec moi, encore une des séquelles de toute ce qu'il s'est passé je suppose.

« Oh et je t'ai pas dit, j'ai passé le code et vais commencer les heures de conduites d'ici la semaine prochaine. J'ai trop trop hâte et en même temps trop trop peur. T'imagines je tue des gens ? En leur roulant dessus ? Ou pire, j'écrase un chat ! »

« Je pourrais te faire conduire si tu veux. Comme ça tu payeras moins d'heures. »

« Oh trop bien ! »

« Mais je ne te garantis pas d'être un bon professeur, parcontre je ne te l'aisserais pas écraser de chats, soit sans craintes là-dessus. Des humains peut-être, après tout ils sont chiants et il y en a trop, mais pas des chats. »

« Des fois je me dis que tu es vraiment sociopathe. Tu le sais ça ? »

« Je crois que tu me l'as déjà dit. »

« Ah ouais ? »

« Ouais. »

Il rit avant de changer de position.

« Tu es sûr que tu ne veux pas réfléchir à reprendre des cours avec moi ? Il te faut un diplôme, sinon tu resteras à encaisser les Jean-Maurices qui ne comprennent rien à l'épicerie de la rue, et non pas que ce ne soit pas cool comme job, je sais que tu détestes les gens, alors pas sûr que ça te convienne... »

« Bon, ok, j'y réfléchirais. Mais ne te fais pas de faux espoirs. J'ai pas dit oui. »

« J'ai pensé qu'on pourrait prendre des cours par correspondance si tu ne veux pas retourner en lycée, et puis Alix m'a déjà passé toutes ses fiches et celles d'Élias de l'année dernière. »

« Andrea, j'ai pas dit oui... »

« Je sais mais tu vas le faire, alors je t'explique. Pour que tu saches à quel point j'ai déjà tout prévu et à quel point ça va être génial. »

« Tu es vraiment insupportable tu ne sais ça ? »

« Visiblment toi tu me supportes, sinon tu ne serais pas là. »

« Ce que je ne supporte pas, c'est de devoir me passer de toi. »

Tout sourire, il dépose ses lèvres sur les miennes et je profite de cette petite accalmie dans le bordel monstre qu'est ma vie pour graver ce petit moment de pleinitude dans ma mémoire.

Andrea se lève pour attraper son telephone, et lance une playlist qui commence par Hey soul sister de Train. Toujours dans mon cou, son souffle chaud faisant apparaître des frissons sur la peau de ma nuque, il chuchote ces paroles qui font rebondir mon cœur : I knew I wouldn't forget you, and so I went and let you blow my mind
Je savais que je ne t'oublierais pas, je me suis laissé aller et t'ai laissé m'époustoufler

Je nous fais basculer pour me retrouver à califourchon sur lui et je passe une main sous son Tee-shirt, laissant ma main redécouvrir ses fins abdominaux. Je mordille sa nuque, lui arrachant quelques délicieuses plaintes.

"Éos, attends."

Il me repousse légèrement pour m'avoir en face de lui.

"Les murs sont en carton ici. On peut pas faire ça quand mes grands-parents sont là..."

Je grogne.

"Oh putain tu me frustre là, tu le sais..."

Il hausse les épaules avec un petit sourire moqueur.

"Tu veux que je te dise un truc ? Si on prend des cours par correspondance, on aura la maison rien que pour nous tous les après-midi quand mes grands-parents vont se promener."

"Tu es vraiment un petit démon !"

"C'était mon argument infaillible ! Alors, tu es d'accord maintenant ?"

Je lui ébouriffe les cheveux et l'attire à nouveau contre moi. La musique se diffusait toujours doucement dans la pièce et l'atmosphère était calme, apaisante. Je jouerais doucement avec les ficelles du sweat d'Andrea, laissant de temps à autres ma main passer sous le col de celui-ci, juste contre sa peau, mais sans jamais aller plus loin. J'avais déjà bien du mal à canaliser les ardeurs, ce n'était pas pour en rajouter en m'alléchant moi-même.

Cette cohabitation avec Andrea, qui ne semble pas presé plus que ça pour me préparer ma propre chambre comme c'était convenu, ne se présente pas pour être de tout repos. Je dirais même qu'elle m'a tout l'air de prendre le chemin du diablement frustrant.

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Ce chapitre n'est pas des plus intéressants
🤷🏻‍♀️

𝐴𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑓𝑙𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant