Chapitre 69 : P L A N E

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Le lendemain, nous nous reveillons au son de la circulation et des klaxons, et je me rends compte que passé l'émerveillement de l'arrivée, je deteste les grandes villes. J'aimerais pourtant pouvoir trainer encore un peu au lit, même si toute chance de sommeil semble desormais ruinée par les automobilistes furieux du trafic ralenti, mais Andrea ne m'en laisse pas l'occasion, puisqu'il est déjà neuf heure passée et que notre avion décole pour onze heure.

Nous prenons une douche chacun notre tour, effaçant les traces blanches douteuses que l'on avait encore sur le corps, et qui au petit matin parraissent bien moins ragoutantes qu'hier dans le feu de l'action, et nous quittons l'hôtel, le petit déjeuné n'étant pas comprit dans le prix de la chambre. De toute façon, d'après Andrea, nous aurons bien le temps de manger un bout à l'aéroport avant d'embarquer. Mon châtain m'apprends, au moment de l'enregistrement des bagages, que ce coup-ci, le vol serait beaucoup moins long, deux heures et demi au lieu de onze ce qui en soi est une assez bonne nouvelle.

Le télephone d'Andrea sonne sur la table où nous mangeons un morceau -mauricette à la rosette pour Andrea et Bagels au poulet pour moi-, et je vois le nom d'Assaël s'afficher. Irrationellement, je ne peux empêcher ue pointe de jalousie m'envahir, encore plus quand je vois Andrea sourir en décrochant.

C'est con, mais je ne l'aime toujours pas, avec ses tatouages et son air de bad-boy, un vrai cliché ce mec-là, manquerait plus que d'apprendre qu'il a des parts dans un cartel de trafiquants d'armes pour parfaire son image de mec dur...

J'essaie de me concentrer tout à coup sur tout ce qui n'est pas la discussion d'Andrea avec ce type, mais c'est un lamentable echec et je fini par écouter d'une oreille que je veux discrête, féignant de penser à autre chose, tout en essayant de traduire ce qu'ils se disent. Ca ressemble à quelque chose dans ce goût-là :

« Alors tu rentres et tu ne me le dis même pas ? Je suis vexé Andy ! »

« Peut-être que je voulais juste te faire une surprise. » Tente le châtain en riant, et vraiment, j'adore son accent qui ressort quand il s'exprime dans sa langue natale.

« Ouais, rattrape-toi comme tu peux. » L'entendis-je dire à travers le combiné.

Je me retiens de soupirer, à la place, je souffle à Andrea, légèrement sournois.

« Dis-lui que je lui dis bonjour. »

Andrea me regarde en fronçant les sourcils, sans doute parce qu'il ne comprends pas pourquoi tout à coup je cherche à être poli vis-à-vis d'Assaël, mais il hausse les épaules et dit quand même au téléphone :

« Au fait, Éos te passe le bonjour. »

« Oh, Éos est venu avec toi ? »

Et ouais, surprise connard !

« Et bien dis que je le remercie. » Réplique finalement Assaël, en français ce coup-ci, m'évitant l'effort de la traduction.

Fier de moi, je me renfonce dans mon siège, et ignore désormais sa conversation qui n'est plus si importante.

Andrea raccroche après un petit moment, et il se tourne vers moi, un petit sourire narquois.

« Votre petit combat de coq est ridicule, tu t'en rends compte. »

« Peut-être. Mais ça m'amuse de lui montrer que tu es à moi. »

« Jaloux. »

« Pour toi ? Oui, totalement. »

« Je me sens important quand tu te bats pour moi. » Rougit-il discrètement sous ses mèches châtaignes.

« Mais tu es important. »

« Ouais. C'est vrai. Je suis important. » Avoue-t-il avec tout le narcissisme dont je le sais capable.

Le vol, bien que beaucoup plus court, me parait bien plus ennuyeux que celui d'hier. Et pour cause, je n'ai pas réussi à fermer l'œil la moindre petite minute, contrairement à Andrea qui s'en est donné à cœur joie de dormir sur mon épaule. De plus, la départementale avait été retardé de près d'une heure à cause de la neige qui gelait en altitude, de quoi me faire encore plus flipper, même si je ne l'avouerais pas. En fin d'après-midi, l'avion atterrit et Andrea se réveille doucement. Il semble complètement détendu, alors que moi, pour ma part, je suis tendu comme un arc.

« Mon frère nous attends déjà à la sortie. On n'aura pas besoin de prendre le bus ce qui en soit, est déjà pas mal, parce que les bus ici sont vraiment à chier, les horaires sont ridiculement incohérents. »

« Tu veux dire qu'on va le voir là, tout de suite ? Sans que je me sois préparé à... à... à ça ? »

« Oh, Éos... Tu n'as pas peur de mon frère quand même ? Il est adorable, c'est juste un grand enfant. »

« Il a tout de même menacé de me casser les genoux... »

« Quoi ? Il a fait ça ? Mais quand ? »

« Le jour de ton anniversaire. Il est venu chez moi après que ta mère m'ait demandé de partir et que je l'ai écouté. Il a dit que si jamais je te faisais souffrir, il me briserais les deux genoux. Et je crois que je lui ai donné toutes les raisons de le faire... » Me lamenté-je presque.

« Mais non voyons, mon frère est de ton côté. Il l'a toujours été. Sinon, il ne se serait jamais donné la peine de venir te voir. Abraham t'aime bien. D'ailleurs, il me l'a dit. »

« Vraiment ? »

« Mais oui, puisque je te le dis. Aller, viens on va chercher la valise. »

Valise en main, nous sortons sur le petit parking de l'aéroport et repérons rapidement la voiture d'Abraham, un vieux pick-up ford, celui que tous les américains semblent avoir -un cliché qui semble bien réel pour le coup-, et ce dernier qui est adossé dessus. Dès qu'il le voit, Andrea lâche la valise et cours vers son frère, presque les larmes aux yeux. Et je crois qu'il comprends seulement à ce moment à quel point il lui a manqué. Je reste un peu en retrait, pour leur laisser le temps de se retrouver, puis Abraham se tourne vers moi. Il lève sa main et me fait signe d'approcher, puis, sans que je m'y attende il m'attire dans une éteinte chaleureuse, tapotant doucement mon dos. Il coule dans mon oreille :

« Merci de prendre soin de mon frère. Il est heureux avec toi. »

Une douce chaleur se répandit dans mon cœur, et nous montons tous les trois dans la voiture d'Abraham où le son d'un vieux rock qu'Andrea et son frère reprennent en cœur résonne à tue-tête.

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Bon bah comme d'habitude, jespere que ça vous a plu, n'hésitez pas à me dire si il y a quoi que ce soit qui vous dérange ou autre haha ♡
Love ❤ kisu

Avec amour et dévotion,

Paradoxalementparadoxale.

𝐴𝑢 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐸𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑓𝑙𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant