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Arthur sombra rapidement dans un profond sommeil sans rêves pour se réveiller le lendemain peu après le lever du soleil, pleinement reposé. Malgré tout, lorsqu'il ouvrit les yeux, une forme de dépression s'empara de lui. Regardant les lieux dans lesquels il se trouvait, la soirée de la veille lui revint en mémoire, avec tout ce qu'elle impliquait. Se tournant vers sa table de chevet, il prit son téléphone portable pour contrôler ses notifications. Malheureusement, il n'avait reçu aucun message de Nicolas ou Lucie. Préférant se dire qu'ils allaient bien, et qu'ils dormaient encore, il se dirigea vers la salle de bain de sa suite pour se glisser sous une douche brulante, avant de faire ses exercices de méditation.

Pourtant, pour la première fois depuis bien longtemps, il ne parvint pas à faire le vide en lui. Il ressentait un mélange d'excitation et d'anxiété, partagé entre les expériences à venir et l'inquiétude pour ses amis. Au bout d'un quart d'heure de vaines tentatives, il finit par se lever et allumer une cigarette avant d'ouvrir la porte de sa suite. Sans surprise, il trouva deux gardes en faction derrière sa porte, et soupira lorsque ceux-ci se mirent au garde-à-vous.

— Bonjour à vous aussi, messieurs...

Pris d'un doute, il les examina plus en détail avant de s'exclamer.

— Hey, mais vous êtes les gars d'hier soir, pas vrai ?

En silence, les deux hommes hochèrent la tête, le regard sévère. Arthur afficha un sourire crispé avant de reprendre.

— Écoutez... je voudrais m'excuser pour ce qu'il s'est passé... Je ne voulais pas vous manquer de respect, vous insulter, ou... Ou je ne sais pas quoi, parce que la vérité, c'est que je ne connais rien de votre société et de votre mode de vie... Ce qu'il s'est passé hier vous paraissait peut-être normal, parce que vous baignez dedans depuis toujours, mais pas à moi... Alors... Je ne sais pas trop quoi vous dire, excepté que je suis désolé si j'ai fait quelque chose de grave... Mettre quelqu'un à mort au simple titre de sa différence me choque profondément... J'espère que vous pourrez comprendre et que nous repartirons sur des bases saines... Qu'en dites-vous ?

Tout en posant sa question, Arthur tendit sa main grande ouverte vers les deux hommes qui la fixèrent avant de le dévisager, sans répondre.

— Ça veut dire non ?

—Ça veut dire que nous sommes au garde-à-vous, et que donc nous ne sommes même pas supposés parler.

— Oh... Repos. C'est bien ce qu'on dit ?

Les deux hommes se détendirent et se mirent même à sourire, alors que celui qu'Arthur avait apostrophé la veille répondait.

— Quand nous avons les armes dans les mains, l'ordre qui vient juste avant est le reposez-armes, Votre Alt...

Le guerrier suspendit sa phrase et Arthur ne put s'empêcher de rire.

— Allez-y, donnez-moi de l'Altesse, puisque ça semble tellement vous tenir à cœur... La société des Fils de Gaïa a l'air très protocolaire, non ?

— Oui, Votre Altesse. Certains clans plus que d'autres, certaines races ne déviant même jamais des textes sacrés, qu'ils leur soient propres ou qu'ils soient communs à tous les Serviteurs de Luna.

— Je vois... Et donc, hier, vous aviez dit être une Griffe Noire. C'est... Un poste ? Un clan ?

— Un clan. Celui des combattants.

— Carrément...

— Oui. Nous sommes entraînés au combat dès notre plus jeune âge pour être les plus redoutables guerriers de notre espèce. Nos fonctions séculaires sont de fait, entre autres, d'être les gardes du corps de la famille royale.

La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant