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Vortigern arpentait les couloirs de son palais perdu dans ses pensées, embrouillé par trop de sentiments contradictoires. Il était heureux d'avoir retrouvé son peti-fils, et quoi qu'il en dise son fils aussi, mais était mort d'inquiétude à l'idée du couronnement à venir. Il ne doutait pas une seconde qu'Arthur ferait un bon roi, il avait déjà fait preuve de qualités humaines remarquables depuis son arrivée, et d'une humilité qui ne pourrait qu'être utile aux siens, mais l'ignorance dans laquelle il avait été tenue pouvait s'avérer dangereuse à très court terme. Car s'il n'était pas prêt pour le couronnement, sa vie pourrait s'arrêter dans la foulée. Soudain, il entendit des rires provenant de sa droite. S'immobilisant, il réalisa qu'il était à côté de la salle de repos des gardes. Curieux de savoir ce qui pouvait susciter une telle euphorie parmi ses troupes, il tendit l'oreille, et ce qu'il entendit l'effraya.

— Ce louveateau ne sait même pas se transformer ! Golbar, tu vas n'en faire qu'une bouchée !

— hey, c'est de notre futur roi que tu parles là !

— Ouais pardon... Roi Golbar, vous n'en ferez qu'une bouchée !

Les rires repartirent de plus belle avant qu'une voix plus forte que les autres se fasse entendre.

— Vous croyez que ça m'amuse ? Être couronné pour avoir bouffé un faible ? ... Oui, ça m'amuse beaucoup ! Je serais le plus jeune roi de notre histoire, et avec moi à votre tête, les Griffes Noires pourront enfin librement attaquer les disciples de Defos ! Plus besoin de s'emmerder avec cette connerie de Grande Illusion, nous pourrons agir au grand jour ! Et vu notre puissance, nous aurons tôt fait de purifier Gaïa et de dominer les Hommes. Et alors, Excalibur en main ou pas, je serais sacré Roi des Rois !

Les rires laissèrent place aux hourra, tandis que Vortigern serait poings et dents, avant de repartir d'un pas déterminé en direction de la cour dans laquelle son petit-fils suivait sa leçon du jour.

Dans la cour intérieure, Amani venait de jeter un énorme coffre en bois aux pieds d'Arthur avant de l'ouvrir et d'en soulever le couvercle.

— Ce ne sont que des armes factices, mais elles pèsent le même poids que les vraies, et peuvent quand même tuer si le coup est bien porté. Rien que cette idée devrait te stimuler.

— Bah ça stimule mon sphincter... Comme une légère envie de me chier dessus...

Amani afficha un sourire ravi, celui du prédateur ayant piégé sa proie.

— Parfait, ça prouve que tu tiens à la vie. Utilises cette peur, et paradoxalement le courage qu'elle te donnera.

Relevant les yeux du contenu du coffre, Arthur lança un regard chargé d'incompréhension à son Maître.

— Et je fais comment, Maître Yoda ?

Il eut à peine le temps d'éviter le coup de poing d'Amani qui répondit.

— Comme ça, en laissant parler tes réflexes, pour commencer. Ton corps sait le faire intuitivement. Ensuite, utilises ces sentiments comme un surplus de force. Comme si tu voulais envoyer une surtension dans un appareil ou une décharge de NO2 dans un moteur. Comme si tu voulais déclencher une réaction chimique en ajoutant volontairement du sucre dans un soda.

— Je crois que j'ai compris l'idée. Provoquer volontairement une évolution en essayant de canaliser l'adrénaline et en la redirigeant vers les parties de mon corps qui me seront utiles.

— Voilà.

— Et pour l'arme, vous me conseillez laquelle ?

— Prends celle que tu veux. Tu découvriras à l'usage si elle te convient.

La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant