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— Il est à moi...

Arthur avait plus grogné que parlé, mais tous l'avaient entendu et baissaient leurs armes alors que l'homme encerclé rigolait.

— Tu t'es libéré de tes liens en passant un seul bras dans un portail Éthéré, et c'était malin. Tu as fait revenir ton ami à lui, et c'était inattendu. Tu as visiblement fait ta première mue ce soir, un soir de pleine lune et de lune de sang, ce qui est contrariant, mais ne vas pas croire pour autant que tu peux me vaincre, petit louveteau présomptueux ! Être roi des Lurus ne fait pas de toi un guerrier d'élite, et tu es sans armes face à moi. Laisse plutôt le crocodile ou le cheval m'affronter...

— Qui a dit que je n'avais pas d'arme ?

Le Lurus leva les bras avant de les tendre à l'horizontale à ses côtés. Deux portails Éthérés se créèrent qui vinrent les avaler jusqu'au coude avant de se retirer, dévoilant dans sa main gauche un fourreau ouvragé d'or et de tissu rouge, et dans l'autre une sublime épée finement ciselée à la lame parfaitement étincelante. Sitôt que les portails furent refermés, l'épée et son fourreau grandirent jusqu'à obtenir une taille plus adaptée à la morphologie de leur propriétaire sous les regards hagards des Changeformes alors que même le Seigneur vampire semblait pris de panique. Souriant en dévoilant ses crocs, Arthur reprit.

— Tu sais ce que je tiens dans mes mains, et ce que ça signifie. Selon les légendes, ma patte droite peut tout trancher, ma main gauche me protège de toutes les blessures.

À ces mots, le fourreau sembla se liquéfier pour venir se répandre autour du bras du roi pour former un magnifique bracelet de la taille de son avant-bras.

— Je ne te vaincrais pas à coup d'Éther, le Maître Amani me l'a expliqué. Mais tu ne peux pas me vaincre. Qu'importe la durée de notre duel, je te battrais à la fin.

— Jamais !

Vlad sauta, espérant percer la toiture, mais un portail s'ouvrit au-dessus de lui et le ramena à son point de départ, toujours cerné de Changeformes moqueurs et d'un vampire insolent. Arthur fit un pas en avant en brandissant son arme.

— Viens !

Désespéré, le vampire chargea, frappant de taille et d'estoc, mais Arthur ne fut jamais inquiété, son bracelet déployant des filaments interceptant chaque attaque en déviant les coups.

— À mon tour. Mon Maître me regarde, alors fais-moi le plaisir de te donner à fond, qu'il puisse juger de mes progrès !

Le Lurus sauta sur son adversaire en frappant de côté, lacérant l'armure de son adversaire. Bien que ses enchaînements manquent de fluidité, il obligeait son adversaire à rester sur la défensive, le harcelant sans cesse, l'obligeant à feinter et esquiver pour le pas se faire découper. Après quelques minutes de cette danse, le Lurus s'arrêta pour observer son adversaire. Le vampire avait le souffle court et de sérieuses entailles dans son armure, ainsi que quelques pièces manquantes telles qu'une épaulière et une genouillère, mais son sourire satisfait avait laissé place à un visage haineux.

— Tu t'amuses bien, sac à puces ?

— Plutôt, et toi, la sangsue ?

Vlad hurla de rage et chargea en levant son arme, et Arthur se mit à sourire alors que cette voix se faisait encore entendre. La voix qui l'avait appelé dans le palais, qui lui avait dit de tendre les bras pour prendre ce qui lui revenait de droit et qui guidait chacun de ses gestes dans ce combat. Elle venait de lui dire qu'il gagnait cet assaut final.

La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant