La Trinité des Monstres - Tome 1 - Louveteau

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Peu après qu'Arthur et ses Maitres aient pris leur dîner, ils retournèrent dans la cour pour être rejoins par un troisième Maître, Archimède. L'homme courtaud, trapu, sans cou et aux sourcils très fourni arriva vers eux en courant aussi vite que sa petite stature le lui permettait, avant de s'arrêter devant eux à bout de souffle. Plié en deux, les mains sur les cuisses, il respirait bruyamment, et Arthur se demanda quelques instants s'il n'allait pas s'évanouir. Alors qu'il allait s'enquérir de l'état du Maître, celui-ci leva la main droite devant lui pour l'arrêter.

— C'est bon, je vais bien, rassurez-vous.

De surprise, Arthur s'immobilisa avant de demander.

— Vous dites ça par habitude ?

Relevant la tête, Archimède le dévisagea.

— Non, je réponds à votre interrogation.

— Mais... Je n'ai pas parlé...

Le visage du petit homme s'étira dans un large sourire.

— Je sais. Mais votre aura disait l'inverse.

La bouche d'Arthur s'entrouvrit de surprise, tandis qu'Archimède interrogeait ses confrères.

— Alors, on en est où de sa formation ? Il avance ?

Amani grogna de mécontentement tandis qu'Asterios se passait une main dans les cheveux en expliquant.

— Oui, mais pas dans la bonne direction... C'est un cérébral...

— Alors à quoi je peux servir ? Je veux dire, je suis Maître Sensitif et maître Animaliste, moi...

— Justement, tu vas être très utile. S'il ne sait pas se transformer, il sait intuitivement se rendre plus fort, plus endurant et plus rapide, mais comme ce n'est pas suffisant, on a mis au point une stratégie. Sauf que nous n'avons pas le même niveau de connaissances biologiques des Changeformes que toi. Et puis, on s'est dit que tu pouvais lui enseigner la Sensibilité pour l'aider à anticiper les attaques à venir.

— Je vois... Alors, je crois que j'ai bien fais de me montrer prévoyant...

Se tournant vers l'entrée de la cour, il mit ses mains en porte-voix.

— Je vais avoir besoin de vous, Maître !

De l'obscurité du couloir sortie lentement Breena, vêtue d'un petit short et d'un débardeur trop fin pour que les gens ignorent qu'elle ne portait pas de soutien-gorge. Manquant de s'étrangler, Arthur se mit à crier.

— Breena ? Mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Et c'est quoi cette tenue ?

Le visage toujours aussi neutre qu'à son habitude, celle-ci répondit de son éternel ton sans émotions.

— Une tenue plus simple vu ce qu'on va faire.

— Mais c'est hors de question ! Vas te changer !

— Pourquoi ?

— Je suis ton grand frère, alors obéis ou j'appelle papa !

Arthur passa de la colère à la surprise quand il la vit sourire. Cet acte était suffisamment exceptionnel pour qu'il l'interpelle.

— Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ?

— Rien. Je te rappelle simplement que j'ai cent cinquante ans, et que je ne suis pas ta sœur mais ton garde du corps. Néanmoins, je suis heureuse que ton regard n'ait pas changé à mon sujet.