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Arthur ouvrit lentement les yeux, pour constater qu'il était toujours étendu sur son matelas, mais que la couette avait été rabattue sur son corps nue. Assise à ses côtés se trouvait le Maître Maribel qui le dévisageait en silence. Le jeune homme ne dit rien, et prit le temps de retrouver une conscience complète de son corps. Lorsque ce fut fait, il tenta lentement de bouger pour savoir s'il était encore entravé, et la femme qui l'observait parla d'un ton tranché dans lequel plus aucune séduction n'apparaissait.

— Tu n'es plus attaché. Tu es libre de tes mouvements, j'ai fini ce que j'avais à faire. Et comme je sais déjà ce que tu vas vouloir dire, non je n'ai pas abusé de toi. Ne bouges pas.

Se levant de sa chaise, Maribel lui redressa le torse pour lui mettre des coussins contre le dos et le positionner en position semi-assise, avant de lui tendre un verre d'eau.

— Tiens. Tu dois avoir la gorge sèche.

D'une main hésitante, Arthur prit le verre pour en observer le contenu, et le Maître soupira.

— Non, il n'y a pas de drogue dedans, ce n'est que de l'eau.

Lui lançant un regard suspicieux, Arthur porta lentement le verre à sa bouche pour boire par petites gorgées jusqu'à ce qu'il l'ait vidé de moitié. Tout en le reposant sur sa table de chevet, Il questionna son interlocutrice.

— Qu'est-ce que vous m'avez fait ?

— Je te l'ai dit, j'ai purifié ton corps.

Soupirant, Arthur reformula sa question.

— Comment l'avez-vous fait ?

Un sourire satisfait se dessina sur le visage de la femme.

— Voilà la vraie question. Depuis quelques générations les Maîtres de Transe ont développé un onguent qui aide le corps à se détendre, et quelques décoctions qui le purifient.

— Mais le purifient de quoi ? C'est des antioxydants ?

Maribel se mit à rire avant de répondre.

— Comme tu es innocent. Non, le purifient de toute la rage qui t'habitait.

Vexé par la réponse qu'il venait de recevoir, Arthur maugréa.

— Il n'y a pas de rage en moi.

— Oh si, il y en avait. Méditer apaise l'esprit uniquement. Tes contractions musculaires n'étaient qu'une expression physique de ton état. Maintenant, ton corps et ton esprit sont tous les deux propres de tous sentiments violents, et en phase l'un avec l'autre.

— Mouais... Quand vous me parlez comme ça, ça se discute...

— Oh... Je t'ai vexé, Petit Prince... Gardes ce que ça t'inspire pour plus tard. Tu vas devoir apprendre à te transformer, et pour ça, tous tes sentiments seront sollicités.

Relevant la tête, le jeune homme la dévisagea.

— Je croyais que ça ne se faisait qu'avec la colère ?

— Oh non ! Tu as failli y arrivé parce que tu te croyais en colère, mais c'est l'amour pour tes amis qui a fait ça. Crois-moi sur parole, Asterios saura mieux t'expliquer ça que moi, et te guider sur la bonne voie.

Arthur réfléchit quelques instants avant de demander.

— Maître Asterios, c'est celui qui a des dents de cheval ?

Maribel repartie de son rire trop exagéré pour être sincère, tandis qu'Arthur rentrait la tête dans les épaules, vexé.

— Qu'est-ce que j'ai encore dis de mal ?

La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant