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Arthur n'arrivait pas à manger. Une part de lui, une part importante même, n'arrêtait pas de lui murmurer que c'était vraisemblablement son dernier jour sur terre, et que manger un plateau repas tout seul devant la télé était pitoyable. Repoussant son plateau, il se leva et ouvrit son armoire dans laquelle il fouilla avant d'en sortir un jean et une chemise blanche. Se saisissant de sous-vêtements, il partit se laver pour sortir de sa chambre une vingtaine de minutes plus tard, pour soupirer une fois dans le couloir. Qu'allait-il pouvoir faire ? Il ne savait même pas ce que contenait le palais, alors comment pouvait-il espérer trouver une activité dans la ville ? Observant le couloir vide, il s'alluma une cigarette et prit la décision de partir sur sa gauche.

Après plus de dix minutes de pérégrinations aléatoires, il se retrouva devant un cul de sac avec une porte en métal aussi neutre que possible. Il appuya sur la poignée et entra dans la salle, pour découvrir un immense vestiaire. N'ayant rien de mieux à faire, et étant persuadé de ne pas retrouver son chemin, Arthur entreprit alors de remonter les alignements de casiers en silence, en espérant trouver une autre porte à l'opposé de la pièce. Après la septième rangée, il vit une silhouette sur sa droite et s'arrêta en pivotant pour se retrouver face à une femme dont la tête était encore dans le pull qu'elle enfilait.

— Excusez-moi... je crois que je suis perdu...

— Tu débutes ici ? je vais te guider. Oh...

La tête qui venait d'émerger du col du pull était celle de Vivianne, qui resta bouche bée quelques secondes avant de se reprendre.

— Roi Arthur ?

— Arthur tout court, c'est bien aussi... J'en déduis que je suis dans le vestiaire du personnel ?

— Tu es perspicace... Avec un tel sens de l'analyse et de la déduction, tu avais une carrière prometteuse dans la police... Et laisses moi deviner... Tu t'es perdu ?

— Bravo ! je t'aurais prise comme coéquipière, nous aurions fait un duo d'enquêteurs de choc ! Je... C'est peut-être mon dernier soir sur cette planète, alors j'aimerais... Bouger ! Faire la fête !

— Baiser ?

— Baiser ! Quoi ? non ! Mais vous aller arrêter avec ça ! J'ai encore Maître Amani qui m'a traité de puceau aujourd'hui, c'est bon maintenant !

Vivianne rigola, alors qu'Arthur rentrait la tête dans les épaules.

— Ce n'est déjà pas drôle de me dire que je vais mourir, vierge en plus, alors me mettez pas la pression...

— Je rigole. Je vais rejoindre un petit groupe de Frères et Sœurs Retrouvés pour faire la fête en ville, tu souhaites nous accompagner ?

— Il y a des fêtes en ville ?

— Pour la préparation du couronnement, oui. Alors ?

En disant cela, elle posa une jambe sur le banc au milieu du couloir pour nouer les lacets de ses bottes, et Arthur ne put se retenir de suivre du regard les courbures de sa jambe délicate jusqu'à ses hanches, puis de continuer l'ascenccion jusqu'à ce qu'il croise son regard. Tournant subitement la tête, il se mit à rougir tandis qu'elle lui souriait.

— Ça veut dire oui ?

Arthur déglutit bruyamment avant de répondre en bégayant.

— Pourquoi pas... Ça sera sympa...

Vivianne noua ses longs cheveux en un magnifique chignon avant de passer son sac à main sur son épaule puis d'aller saisir la main d'Arthur.

La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant