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La journée fut dure pour Arthur. Il avait dû se forcer à être odieux envers tout le monde, non pas parce qu'ils ne prenaient pas part au plan secret mais parce qu'ils l'avaient abandonné, ce dont il n'avait au final plus rien à faire. Il avait subi un cours d'histoire de Sans-Nom qu'il n'avait pas écouté, et un cours de combat avec Amani qui lui avait permis de se défouler. Viviane quant à elle avait supporté les cours sur le protocole sans broncher, et sa journée lui sembla plus longue que la dernière année de sa vie.

Quand vint l'heure du diner, ils s'éclipsèrent en prétextant manger en tête à tête, pour retrouver leur équipe en passant par les couloirs de service. Une fois arrivés dans l'armurerie du palais, ils saluèrent leurs coéquipiers. Les Maîtres Amani et Asterios, Breena et Brutus et une vingtaine de guerriers Griffe Noire dont Ilphras et son équipe. Arthur les dévisagea tous avant de les saluer humblement.

— Je n'aurais jamais de mots assez forts pour vous exprimer ma gratitude aujourd'hui.

Amani vint poser sa main sur l'épaule du jeune roi.

— Tu nous remercieras quand nous aurons gagné. Viens plutôt t'équiper.

Le Maître d'Armes entraîna le couple royal derrière lui pour les amener face à des râteliers remplis d'armes à feu ou de corps à corps et d'éléments d'armures, et alors que tous sélectionnaient leur équipement.

— Choisis ton arme, Mon Roi.

Arthur dévisagea Golbar avant de répondre.

— J'ai déjà une arme. C'est vous tous, mon ami.

Le Griffe Noire le regarda avec surprise, et Arthur reprit.

— C'est vous, les guerriers expérimentés. Je ne vais faire que donner le change et faire diversion. Néanmoins, si j'y vais sans rien, ça semblerait suspect aussi... Mais comme je ne sais pas comment marche une arme à feu, je vais me contenter de ça.

Il tendit le bras et prit une épée dont la lame devait mesurer légèrement plus d'un mètre et la rangea dans son fourreau qu'il accrocha à sa ceinture sous le regard approbateur de Breena, quand la porte de l'armurerie s'ouvrit.

— Je cherche quelqu'un avec qui m'entrain... Je dérange ?

Tous les guerriers venaient de se retourner en braquant leurs armes sur Amir Boqor, le Prince Leoni qui leva les mains en signe de non-agression. Abaissant l'arme de sa sœur, Arthur s'avança lentement.

— Mon Prince... Vous ne tombez pas vraiment au bon moment...

Le jeune lion fronça les sourcils avant de répondre.

— Qui allez-vous combattre ?

— Des vampires.

— Bien, le temps de m'équiper et j'en suis.

Les Lurus échangèrent quelques regards surpris alors qu'Arthur répondait.

— Je ne peux pas vous laisser mettre votre vie en danger.

— Voyez ça comme un moyen de renforcer les liens diplomatiques entre nos deux peuples.

— Euh... Je... Je suppose qu'on a les alliés qu'on mérite... Servez-vous dans l'équipement...

— Oh, ce ne sera pas nécessaire.

Le prince fit danser ses doigts et une armure de plate extrêmement fine et merveilleusement ouvragée le recouvrit des pieds à la tête alors que dans son dos un bâton à doubles lames de faux se déployait sous le regard envieux d'Arthur.

— Faut que vous m'appreniez à faire ça... mais si possible sans les mouvements à la Dalida...

Amiir partit d'un rire franc tandis que les guerriers finissaient de s'équiper.

— Non, tu ne peux pas !

Breena était en train d'invectiver Viviane qui ne se laissait pas faire.

— Tout comme toi, je ne porte pas la vie, je peux donc me battre !

— Mais tu es en robe !

Viviane haussa un sourcil et l'arracha d'une main, dévoilant une tenue de cuir plus adaptée au combat, avant de tourner un regard surpris vers Arthur qui l'observait en rougissant.

— Tout va bien ?

— Ta tenue... A l'air très moulante... Très serrée...

Brutus lui mit une claque dans le dos.

— Subitement, ton pantalon aussi. Allez, jeune roi, refrène ta montée de sève, ce n'est pas le moment.

Arthur émit un rire gêné avant de répondre.

— Très drôle... Et maintenant, comment on sort d'ici ?

Breena croisa les bras.

— Nous avons trois camions de livraison qui finissent de décharger. Nous allons monter dedans et sauter en route. Une fois dans la cité humaine, nous pourrons sauter de toit en toit. Quant à toi... Il faudra que tu te trouves un moyen de locomotion. Allons-y.

Le groupe de combat se mit en route en vitesse pour se rassembler au quai de livraison et embarquer dans les véhicules de livraison afin de quitter la cité. Quand ils furent sortis de la forêt, ils ouvrirent les ridelles arrière et sautèrent avec souplesse, Golbar gardant Arthur sous le bras pour être certain qu'il ne se blesse pas.

Dans la cité Lurus, Sans-Nom venait de rejoindre Uther, Vortigern et Artius en armures de guerre.

— Ils l'ont fait.

Vortigern se leva en prenant son épée qu'il accrocha à sa hanche avant d'enfiler une immense cape rouge aux contours de fourrure blanche.

— Alors en tant que Roi des Rois, je lui retire son trône et ordonne qu'on aille l'incarcérer. Et Excalibur ?

Baissant la tête, plus attristée de la réponse du roi que par celle qu'elle allait donner, Sans-Nom répondit.

— Toujours dans sa pierre.



La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant