La Trinité des Monstres - Tome 1 - Louveteau

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Vêtu de sa tenue d'apparat, Arthur se tenait droit et mal à l'aise. La tenue de cérémonie qui était la sienne lui semblait tout à la fois inconfortable et ridicule. Le pantalon en cuir lui collait à la peau alors que la chemise à jabots le gênait dans chacun de ses mouvements. Mais un détail le gênait plus encore que les autres.

— Dites, ce n'est pas un peu surprenant que des hybrides homme-animal portent une cape en cuir ?

Myrddin, qui préparait l'arrivée du nouveau roi dans la salle du trône, lui répondit.

— Aucun animal n'a été maltraité...

— C'est du cuir végétal ?

— Non.

— Du cuir synthétique ?

— Non plus.

— C'est quoi alors ?

Myrddin souria en répondant.

— Les capes de tous les Rois sont faîtes avec le cuir de Luna.

Le visage d'Arthur se décomposa lentement.

— Mais c'est dégueulasse... Vous avez tanné le cuir de votre déesse assassinée...

— Oui.

— Et ça ne vous choque pas ?

— Non.

La bouche d'Arthur s'entrouvrit quelques instants avant qu'il ne réponde.

— Si pour vous c'est normal, alors... Passons à autre chose... Il va se passer quoi maintenant ?

— Tu vas être introduis aux autres Rois.

— Je suppose que je ne dois donc pas faire de blague stupide ?

— Ce serait mieux... Quoi que, le Prince Lion aura peut-être ton humour... Il a grandi chez les humains lui aussi...

— Mouais... Je vais essayer de me tenir quand même...

— Ce serait mieux.

Myrddin se tourna alors vers Viviane en lui tendant un coffret.

— Ma Dame, voici pour vous.

Surprise, elle dévisagea le contenu sans comprendre.

— Pourquoi un diadème, je ne comprends pas.

Myrddin afficha un autre sourire édenté.

— Vous êtes la compagne de notre roi. Vous seriez mariés, vous seriez reine, vous porteriez une couronne. Mais en tant que compagne, vous n'avez qu'un diadème. Désolé...

— Mais il ne faut pas. Je ne pensais pas même être conviée ce soir... Je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais devoir faire...

— La révérence majoritairement...

Viviane regarda son immense robe bouffante en se penchant autant que son corset et l'armature de la robe et ses jupons le lui permettaient.

— Je sens que ça va être pratique...

Arthur rigola avant de répondre.

— Quand je serais chef empereur de l'univers, je virerais ces conneries.

— C'est ça, faites donc vos conneries maintenant, et soyez sage devant les autres Rois.

Arthur et Viviane dévisagèrent le vieux sage qui haussa les épaules.

— Il parait que tu souhaites être traité normalement... Allez, en avant.

Le sage se dirigea vers la porte pour annoncer l'arrivée du Roi et de sa compagne, et Arthur et Viviane lui emboitèrent le pas pour entrer dans la salle du trône sous les ovations de l'assemblée.

— Vache, ça fait du monde...

Arthur serra la main de Viviane en découvrant les mille convives qui lui faisaient face.

— Viens, allons nous assoir.

Viviane poussa légèrement Arthur qui partit prendre place. Deux nouveaux trônes avaient été ajoutés, et Arthur s'assit sur celui qui le matin même était à son grand-père alors que Viviane se posa comme sa tenue le lui permettait sur l'ancien trône d'Arthur. A leur droite vint s'assoir Vortigern en tant que Roi des Garous, et Uther à leur gauche en sa qualité de père du Roi. Se penchant lentement vers son grand-père, Arthur murmura.

— C'est normal qu'il n'y ait pas de table alors qu'on doit manger ?

Vortigern dévisagea son petit-fils avec surprise.

— Et comment les gens pourront venir te saluer sinon ? En marchant dans les assiettes ? Fais un effort gamin...

— Oui papi...

— Non.

— Si, et maintenant on se tait, les premiers arrivent.

Deux couples se positionnèrent devant eux alors que Myrddin les annonçait.

— Le Roi Leion Sayidow Boqor, la Reine Leione Marwada Boqor, le Prince Leion Amiir Boqor et la Princesse par alliance Gacaliye Boqor.

Les quatre vinrent se présenter à Arthur qui afficha un grand sourire, sous le regard noir du Roi Leion. Le Prince Amiir posa sa main sur lépaule de son père.

— Mon Roi. Je crois que je sais ce que le jeune Roi Lurus pense. Puis-je ?

— Oui, mon fils.

Amiir s'avança et mit un genou à terre devant Arthur.

— Arthur, c'est ça ?

— Vas-y, ça te démange, comme ça me travaillait à l'époque où je l'ai appris, alors fais-le.

Arthur lécha son pouce avant de le faire glisser sur le front du Prince en murmurant.

— Simba...

Les deux jeunes hommes échangèrent ensuite un regard amicale tout en se retenant de rire.

— Ça soulage, hein ?

— Grave... Ca fait pas trop cliché ?

— Je ne sais pas, mais moi aussi ça me fait rire.

Arthur se leva et tendit sa main au Prince Leion qui se releva pour s'en saisir.

— Je sens qu'une bonne relation diplomatique démarre entre nous deux, non ?

— Je crois aussi. J'espère qu'elle sera très constructive. A plus.

Sans plus se soucier du protocole, les deux hommes se séparèrent sous les regards surpris de l'assemblée tandis que Vortigern, enfoncé dans son fauteuil, portait sa main à son front en marmonnant.

— Ce con va bousiller mon royaume...