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Alors que les véhicules arrivaient à la citadelle, Arthur demanda l'arrêt des véhicules. Alors que Sans-Nom allait lui demander pourquoi, il prit les devants.

— Mes frères d'armes ont mérité de faire une entrée triomphale. Même si le peuple n'est vraisemblablement pas au courant de ce qu'il s'est passé...

— Je crois que je peux être utile... Si mon Roi me le permet...

Vortigern venait d'humblement mettre un genou à terre devant son petit fils qui le dévisagea avec surprise, avant de réfléchir à la meilleure réponse à fournir.

— Grand Ancien, je me suis montré dur avec vous, comme vous avez été dur envers moi. Néanmoins, votre avoir et votre expérience seront précieux. Alors, je vous en prie, montrez-moi comment prévenir tout un peuple qu'il a des héros à acclamer en seulement quelques secondes. Je doute que Snapchat suffise...

Vortigern afficha un sourire énigmatique avant de se transformer en Perfectis puis de hurler à la lune. Un hurlement modulé plusieurs fois, qui emplit Arthur de joie et de liesse sans pouvoir s'expliquer pourquoi.

Dans les secondes qui suivirent, tous les Changeformes l'imitèrent, et Arthur se senti transporté de joie. Ne pouvant plus résister, il se laissa aller à se transformer et se joindre à la meute, hurlant à l'unisson avec son peuple, couvrant presque leurs cris de sa voix puissante.

Quand ce fut fini, Nicolas regarda son ami.

— Il s'est passé quoi, là ?

— Je n'en sais rien du tout...

Sans-Nom, reprenant une apparence humaine, expliqua aux deux jeunes.

— — Le chant de la victoire, accompagné de celui de l'avènement du Roi. Le premier est habituel, le second n'a pas été chanté depuis des siècles.

Septique, Nicolas répondit merci avant de se diriger de nouveau vers son ami.

— Donc les tortues ninjas existent ?

Sans-Nom rigola en s'éloignant tandis qu'Arthur répondait.

— Les chevaux, les crocos, j'en passe et des meilleurs...

Uther s'approcha de Nicolas et l'enlaça. Prit au dépourvu et gêné, celui balbutia.

— Bonsoir Uther... Je suis heureux de vous revoir aussi...

— Je suis désolé pour ce que tu viens de vivre, vraiment... J'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir refusé qu'une équipe soit détachée à votre sécurité...

Nicolas se raidit avant de hurler en repoussant Uther, pour ensuite le saisir par les épaules et lui envoyer son genou dans les parties. Alors que le guerrier se pliait en deux de douleur, Nicolas serra les poings.

— J'ai tout perdu par votre faute... Ceci est mon remerciement... Ne m'adressez plus jamais la parole.

— Tu vois papa, je t'avais prévenu que ça se paierait...

Les deux jeunes s'éloignèrent alors que Vortigern aidait son fils à se relever.

— Rassure-toi, je ne ferais aucun commentaire. Mon Roi, les troupes sont prêtes à faire leur entrée.

— Merci. Je vous laisse le commandement. Ceux qui m'ont suivi au combat fermeront le cortège avec Nicolas et moi. Nous accueillons un vampire et allons créer une alliance avec les Âmes Blanches, ça se célèbre autant que l'arrivée d'un nouveau Roi des Rois.

— ... Bien...

Le cortège se créa avec minutie, avant de se mettre en marche lorsque les portes s'ouvrirent. Arthur fut surpris de voir le peuple s'être rassemblé aussi vite, mais Nicolas était réellement abasourdi de voir les gens les acclamer de la sorte. Tout son instinct de vampire lui hurlait de fuir cette cité de prédateurs, et pourtant il se sentait à sa place. De son côté, Arthur brandissait Excalibur dont la lame sifflait dans le vent comme si elle chantait sa satisfaction d'être libérée de son rocher.

La procession continua jusqu'à l'entrée du palais, où les troupes se divisèrent pour laisser l'accès aux héros du soir. Une fois qu'ils furent tous devant la porte, Arthur se retourna pour s'adresser à son peuple.

— Peuple Changeforme, ce jour est particulier. Vous m'avez vue brandir Excalibur et savez que ça signifie. Mais ce n'est pas tout. Avec l'aide de ces valeureux guerriers, nous avons vaincu un Seigneur Vampire répondant au nom tristement célèbre de Dracula... Et cet homme que vous ne connaissez pas à mes côtés est son dernier infant et mon ami. La politique de notre peuple va évoluer. Nous devons être capables de protéger Gaïa, et nos méthodes vétustes ne suffiront plus. Que ce soit les Disciples de Défos qui ont infiltré chaque sphère de la société humaine, ou la Très Sainte Inquisition qui se maintient à la pointe de la technologie « anti-monstres », nous allons être dépassés. Nous devons évoluer, nous adapter, et nous trouver des alliés. Mon ami sera notre ambassadeur chez les Âmes blanches, nos agents infiltrés chez les humains nous mettront à niveau sur le reste. Nous n'allons pas entrer en guerre, mais nous devons être capables de nous défendre. Car c'est ce que nous sommes, des protecteurs ! Peuple Changeforme, je compte sur vous !

Le peuple applaudit à tout rompre alors qu'Arthur rangeait son épée avant d'entrainer ses alliés dans le palais.

— Braves gens... Je vous invite tous à aller vous reposer, même si je pense que vous avez plutôt envie d'aller faire la fête.

Plusieurs combattants rigolèrent et Brutus attrapa Nicolas par l'épaule.

— Toi, tu vas venir faire connaissance avec le peuple. Si tu dois être notre ambassadeur, faut qu'ils te voient.

— Euh... Je...

— Breena sera là.

— Ah, bah alors je suis rassuré...

— Ma fiancée m'a dit beaucoup de bien de toi.

— Ta... D'accord...

Nicolas chercha Arthur du regard et celui-ci opina du regard.

— Bon, bah allons faire la fête. Même si je ne sais pas si j'arriverais à consommer autre chose que du sang maintenant...

— On a des bouchers, ils devraient pouvoir t'aider.

Le groupe de fêtards parti rejoindre le peuple, laissant Arthur et Viviane en tête à tête.

— Le Roi ne veut pas se mêler à son peuple ?

Arthur se tourna vers sa compagne et la regarda de haut en bas. Depuis sa première mue, il se sentait littéralement en rute mais n'assumait pas cette nouvelle partie de lui. Refrénant sa lubricité, il répondit aussi calmement que possible.

— Je me suis dit que nous pourrions passer un peu de temps en tête à tête avant...

Viviane partit d'un rire franc avant de prendre la main du jeune roi et de partir devant lui.

— Ça veut dire oui ?

— Arrête de le faire exprès, c'est fatigant parfois.

— Oui madame...

Sans un mot de plus, Arthur se laissa faire en savourant le spectacle du corps moulé qui se tenait devant lui.



La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant