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Arthur revenait lentement à lui. Tout autour de lui n'était que brouillard, et son corps ne semblait pas vouloir réagir correctement aux ordres qu'il lui donnait. Pourtant, il ressentait une profonde sérénité, comme jamais il n'en avait ressenti auparavant. Ses années de yoga et de méditations ne lui avaient jamais apporté un tel réconfort, autant de calme et de plénitude. Enfonçant sa tête dans l'oreiller en soupirant, il ouvrit subitement grand les yeux, malgré l'état d'endormissement qui l'habitait encore, tandis qu'une femme passait sa tête au-dessus de la sienne. Bredouillant comme il le pouvait, il demanda.

— Maître Maribel ?

La femme minauda en répondant.

— Oooh... Tu te souviens de moi... Je suis flattée... Comment te sens-tu ?

— Bizarre...

— En coton ? Fatigué ? Et Calme ?

— Oui...

— Et tu sens que tu pourrais t'assoupir de nouveau alors que tu n'as pas envie de dormir ?

— Oui...

— C'est normal, ton âme vient d'être purifiée de toute ta colère et de toute ta haine. Ça fait du bien ?

— Oui...

Le Maître Maribel s'approcha du jeune homme, s'allongeant presque sur lui, avant de reprendre avec langueur.

— Bien. Maintenant, ma mission à moi, c'est de purger ton corps...

— Mon corps ? Non, merci...

Arthur voulut se relever, avant de comprendre ce qui l'empêchait de bouger. Une immense chaine chromée faisait de nombreuse fois le tour du lit et de son corps, le maintenant allongé. Redressant la tête, il voulut crier, mais un couinement étranglé fut le seul bruit qu'il parvint à émettre.

— Il y a-t-il un problème, Mon Prince ?

— Pourquoi je suis nu ? Je ne vois pas le rapport avec la purification de mon corps...

— Je n'ai pas dit que j'allais le purifier, j'ai dit que j'allais le purger...

— Pitié, faites pas ce que je crois que vous allez faire...

— Tu vas adorer, beau gosse.

Arthur poussa un gémissement de désespoir avant de sombrer de nouveau dans l'inconscience. La femme le regarda, avant de pousser un soupir de déception.

Dans la salle du trône, Vortigern se tenait encadré de son fils et du Bouclier du Roi devant les Maîtres disponibles et les érudits de la Citadelle, qui ne comprenaient pas pourquoi ils avaient été convoqués en urgence. Ils se tenaient tous là, à l'affut du moindre indice de la conversation à venir, alors que le visage du Roi restait impassible. Après quelques minutes de silence absolu, Celui-ci tourna la tête vers Breena.

— Ils sont à toi. Quand tu veux.

La jeune femme dévisagea son Roi qui venait de la jeter de manière très abrupte dans la fosse aux lions, tandis que l'assistance la regardait avec surprise. Soupirant, Vortigern se leva.

— Breena m'a fait prendre conscience que nous nous sommes peut-être égaré dans nos analyses...

Plusieurs érudits haussèrent le ton.

— Qu'est-ce qu'une Griffe Noire peut comprendre à des choses aussi intellectuelles ?

— Oui ! Est-ce qu'on essaie de leur apprendre à se battre, nous ?

La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant