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À l'issue d'une journée de cours cérébralement éreintants, le jeune couple royal s'endormi sans demander son reste, alors qu'un autre couple végétait devant un écran de télévision.

— Moi, je persiste, c'est Arya qui récupèrera le trône de fer. C'est une guerrière et une gagnante !

— Mais justement, ma chérie, c'est une guerrière. Sansas a un esprit plus manipulateur... Plus politique... Elle y serait plus à sa place, et elle sait suffisamment manipuler son entourage pour y arriver.

Quelqu'un frappa à la porte, et Nicolas mis le programme en pause tout en se levant.

— Oui ?

— C'est le voisin. Vous auriez du sucre ?

— À vingt et une heure ?

Par reflexe, Nicolas regarda par l'œilleton de la porte avant de se reculer, terrifier. Le regardant bizarrement, Lucie l'interrogea.

— Ça va ?

— Non !

Il avait émis des doutes quant à ses souvenirs depuis son réveil. Tout lui semblait trop confus, trop irréel, et invraisemblable. Jamais il n'aurait bu plus que de raison, jamais, parce qu'il n'aurait confié sa précieuse voiture à personne. En revanche, il avait des flashs. Trois loubards, un énorme chien, des militaires, rien qui n'ait de sens. Un mauvais rêve, selon le médecin. Mais dans ce cas, comment expliquer que son mauvais rêve se tienne devant la porte de chez eux ?

— Chérie, appelles Arthur.

— Pourquoi ?

— Fais ce que je te dis !

Choquée qu'il lui crie dessus, elle attrapa le téléphone et le déverrouilla tandis qu'il fouillait fébrilement dans les tiroirs de la cuisine.

— Messagerie...

— Et bah rappelles ! Rappelles jusqu'à ce qu'il décroche !

— Mais pourquoi ? Qu'est-ce que je dois lui dire ?

Elle se retourna pour le trouver avec des couteaux à viande longs de plus de vingt centimètres chacun dans les mains alors qu'il répondait, le visage crispé par la peur et la rage.

— Dis-lui que ça nous éclabousse !

Subitement terrifiée, Lucie relança l'appel.

— Hey ho, les voisins ? Vous avez du sucre ?

— Vas chier enfoiré ! Je ne sais pas qui t'es, mais j'ouvrirais pas ! je te préviens, je suis armée !

Pendant quelques instants, la porte resta silencieuse, puis trois rires s'élevèrent de derrière elle avant que la voix grave ne reprenne.

— Oh... Mais voilà qui devient intéressant !

Lucie en était à sa quatrième tentative d'appel, et envoyait un message texte quand la porte s'ébranla.

— Ouvrez, ouvrez afin que je puisse vous dévorer !

— Va te faire enculer !

— Très bien, alors je vais souffler, souffler et votre maison envoler !

La porte s'ébranla de nouveau, se fendant en deux de haut en bas en son milieu, quand une autre voix s'éleva de derrière elle.

— Ce n'est pas bientôt fini, ce bordel ? Je voudrais dormir, moargh...

La Trinité des Monstres - Tome 1 - LouveteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant