Il lui'avait fallu un bout de temps. Il lui fallait toujours du temps. Le temps, on semblait en avoir tellement besoin. Mais si c'était uniquement une envie ? Une envie immuable, et pressante, de se procurer ne serait-ce que deux minutes de plus. Mais une envie, oui, non pas une nécessité. Il y avait d'un côté de riches demandes, et de l'autre, le temps.
Mais le temps était infini. Le temps, ce n'était pas Lundi, Mardi, Mercredi. C'était une seconde qui s'étire, s'étire, s'étend jusqu'au bout de notre vie. Jusqu'à ce que nous, notre corps, y mettions un terme. C'était nous, en réalité, qui contrôlions le temps-notre temps. Il y avait-il un délai ? Les secondes, vous en faisiez ce que vous voulez, mais vous en aurez toujours beaucoup. On pouvait toujours arranger les choses et les caser bien comme il faut. La seule chose, la seule variable, était le rythme dans lequel on évoluait. Si le temps le pressait, on changeait. On accélèrait. On n'était pas obligés d'accélérer, mais on le faisait parce que nous contrôlions l'évolution du temps ; nous avions le choix.
C'est pourquoi Scarlett avait une stratégie parfaite : bien qu'habituellement spontanée et irréfléchie, elle avait étudié la mesure du temps au collège de Rossopolis et il en résultait qu'elle savait mieux que personne maîtriser le temps.
Même si Mercure avait participé, c'était son idée et elle en était fière. D'autant plus qu'elle savait déjà comment allait se passer le débat entre les 4 chefs.
Elle sortit, escortée par Mercure, et quelques autres gardes dont le nom ne lui apparaissaient pas. Silver et Grenade ? Perle, alors ?
Pas d'importance. Mercure et elle étaient obligés de bifurquer par l'hôpital. On ne pouvait pas ne pas entendre les hurlement de douleur des blessés.
Mercure fit semblant de ne rien écouter quand le peuple, affamé, en foule devant lui, réclama de l'aide. Scarlett leur garantit que leur heure de gloire viendrait, elle semblait tant y croire qu'elle improvisa un discours, faiblement constitué mais par la suite renforcé par Mercure. La populace s'écarta alors, laissant ainsi passer les deux chefs.
« - Ils n'ont pas peur de se faire de faux espoirs.
- C'est comme ça que mon peuple est forgé. On encaisse, ici, ou on succombe à la mort en subissant. On préfère se battre sans penser.
- badifaes, susurra Mercure.
- Qu'as- tu dit ?
- « Barbares ». C'est du langage ancien.
- Ouais, c'est ça, parle toujours, je parie que tu as dit bien pire » rabota Scarlett, lui frappant le bras. Il cria doucement, et ce n'était rien par rapport aux cris que poussaient les blessés de guerre. Se rendant compte de cela, Mercure ferma les yeux et se força à imaginer un monde paisible. Les seules images qui lui vinrent en tête furent le chaos du champ de bataille. Il reprit ses esprit et lanca :
« -Allez, viens Scarlett, on a un guerre à gagner.
- Vers la victoire et au-delà ! »
Ils rirent gaiement, comme s'ils avaient déjà oublié ce qu'il se passait ici, sous Terre.
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Ebony War
ParanormalEnora oscille entre la fiction et le réel, et elle voudrait bien se débarasser de son imaginaire, mais elle est loin de savoir que sa réalité va se débrider. Cinq adolescents l'attendent quelque part pour l'aider à mettre fin à une longue guerre ent...