CHAPITRE 13 (NV)

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Kalie

— Tu es sûre que c'est une bonne idée ? Et si on nous voyait ?

— Il n'y a personne Kalie, maintenant, pousse de toutes forces. Mais pas trop quand même, tu risques de manquer la cible.

Je soulevai mes bras, pliai les genoux et effectuai un petit saut en lançant le ballon vers le panier. Raté. Combien de paniers j'avais manqué jusqu'ici ? Beaucoup trop pour que je puisse m'en souvenir. Couverte de sueur, je me dirigeai vers le banc où mes affaires étaient posées pour saisir ma bouteille d'eau.

— Le match est dans quelques semaines... Jonathan, je ne suis pas de taille.

Cela allait faire quelques jours que Jonathan et moi nous entraînions pour le match amical qui avait lieu dans quelques semaines. Comme promis, il m'avait vraiment aidé sur ce coup-là et on s'y était pris un peu plus tôt que le jour même. Mais il m'avait fait comprendre qu'on allait fonctionner à sa manière. Au début, je me demandais vraiment ça voulait dire quoi « sa manière » et puis il m'a dit qu'on allait prendre chaque chose en son temps. Je devais m'entraîner pour l'entraînement de basket et lui pour les examens à venir. L'idée ne m'emballait absolument pas, mais comme par hasard, Jonathan avait tout prévu.

Le jour où je lui avais demandé de me retrouver devant l'école, il avait préalablement fait des recherches sur le restaurant, et surprise, il avait remarqué que le restaurant était fermé pendant quelque temps. On n'avait pas d'autre choix que de s'adapter pour le moment et vérifier si le restaurant a rouvert. Je notais tout de même que pour une fois depuis longtemps, on semblait avoir un terrain d'entente. Jonathan était un bon entraîneur, mais le problème c'était moi. Nulle était trop mince pour me définir.

— Tout prend du temps, on va y arriver. Déjà, ta façon de tirer est mauvaise. Tu sautes en avant quand tu lances alors qu'il faut sauter en hauteur. Et puis le positionnement de la balle sur ta main n'est pas correct. Tu dois faire avancer ton coude vers le haut et rouler ton poignet vers l'avant. Ensuite, tu avances ton bras vers le panier et envoi le ballon avant que ton bras ne soit complètement tendu, en le faisant rouler, mais vers l'arrière cette fois-ci.

— Je ne comprends rien.

Il soupira, prit la balle et se positionna tel un pro. La balle rebondit quelques fois sur le sol sous la main de Jonathan qui driblait, puis d'un mouvement net, il fléchit ses genoux, sauta et fit rouler le ballon vers l'arrière comme il l'avait dit. Son poignet était vraiment dans une position parfaite et il ne ressemblait pas à un poulet en sautant. Et sans aucune surprise, le ballon atterrit dans le panier.

— Jamais je ne pourrais faire ça.

— Ne jamais dire jamais, dit-il, en me lançant la balle. Allez, debout.

Pendant encore trente minutes, je m'entraînai, faisait attention à ma position et à celle de la balle. J'essayais de suivre les conseils de Jonathan en ce qui concernait mon saut.

— Voilà, tu te débrouilles bien.

— Je n'ai marqué aucun panier, lui fis-je remarquer.

— Chaque chose en son temps.

Je souris face à l'entente de ses mots.

— Que me vaut ce sourire ? demanda-t-il.

— Rien... mais si j'avais su qu'on pouvait se parler sans se crier dessus, je n'y aurais jamais cru, dis-je en dribblant.

— C'est sûr, rit-il.

Un silence s'installa plus gênant que les autres. Jonathan reprit la parole peu de temps après.

Rends-moi mon corps ! TOME 1 #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant