Chapitre 17 ✔

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Réveille-toi imbécile

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Réveille-toi imbécile.

Qu'est-ce qu'il attendait au fond ? Je ne le savais même pas. Cela faisait un mois. Un putain de mois que Jonathan était allongé sur son lit d'hôpital. Le son de la machine à côté de lui me donnait un mal de crâne, si pénible, que j'avais la folle envie de la jeter par la fenêtre. Mais je gardai mon sang-froid, et constatai que cette machine le tenait en vie. Jonathan était donc entre la vie et la mort sans aucune réelle explication. Mon visage impassible, je fermai le livre que je lus pour la quinzième fois. 

C'était son livre préféré. 

Je ne l'avais jamais aimé, je n'aimais pas lire. A vrai dire il y avait peu de choses que j'aimais bien dans ce monde, et à l'heure actuelle on voulait m'enlever une part du bonheur qu'il me restait dans cette vie. Ne me prenez pas Jonathan. M'accrocher à quelqu'un n'était pas mon genre, mais avec lui... c'était une autre histoire. Et personne ne me l'enlèvera. 

La journée touchait à sa fin et cela voulait aussi dire que le temps des visites allait être interrompu. Ce n'était pas juste. Je voulais rester auprès de lui, lui prendre la main et ne jamais partir. Et pourtant, alors que je m'approchai de son lit et m'assis sur le rebord, je savais pertinemment que je ne pouvais absolument rien faire. La seule chose qui m'était autorisée était de remettre le masque que je portais depuis maintenant un bon bout de temps. 

Trop longtemps. 

Ne pas pleurer. Ne pas fléchir. Ne pas être faible. 

Telle était ma devise, telle était ma vie. Les personnes pensant le contraire étaient toutes faibles et pathétiques. Alors que j'étais en pleine lutte contre moi-même, la porte s'ouvrit ce qui m'extirpa de mes pensées. 

— Sydney ? 

Un frisson parcouru mon échine, tandis que j'entendis cette voix si familière. 

Justin. 

— Qu'est-ce que tu fous là ? demanda-t-il, alors que je ne m'étais pas encore retournée. 

Je respirai un bon coup et me retournai vers lui avec mon éternel masque plaqué sur mon visage. C'était en prenant un ton des plus compatissants et en faisant mine d'être triste que Justin me démasqua sans aucun souci. 

— Je m'inquiétais pour Kalie et Jonathan, et donc après être passée voir Kalie, je me suis dit que Jonathan était... 

— Ne te fatigue pas, tu n'as pas besoin d'être fausse avec moi, sourit-il. Ce n'était pas un sourire amical, mais plutôt victorieux, dans le sens où, il m'avait bien eu.

Il me connaissait très bien. 

Trop bien. 

Il fallait voir le côté positif, je n'avais pas à jouer la fille débile et souriante. Au moins, avec Justin, je pouvais être moi-même. 

Rends-moi mon corps ! TOME 1 #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant