Le surlendemain, j'avais commencé à chercher Jonathan partout, mais il m'échappait à chaque fois, ça ne se résumait qu'à quelque minute, mais ça suffisait pour que je le rate à chaque occasion. Je n'avais pas le choix, j'allais devoir le cerner après le cours d'anglais, c'était la seule chance qu'il me restait. D'un côté, je ne saurais pas trop quoi dire, il m'ignora peut-être complètement, mais je devais lui dire que ce petit manège était fini et qu'il fallait qu'on évolue lui et moi. Je ne pouvais pas laisser notre relation se dégrader sinon on allait blesser des personnes autour, pas que nous-mêmes.
Le cours d'anglais allait commencer et Jonathan venait juste d'entrer dans la salle, accompagné de Justin. Il arborait un air décontracté même après avoir croisé mon regard, je pouvais même parier qu'il m'avait souri légèrement et quand c'était le cas, ça ne présageait rien de bon. Je connaissais plus au moins Jonathan et jamais il ne m'avait adressé un sourire à part pour se foutre de moi et cette fois-ci ne faisait pas l'exception.
J'avais un mauvais pressentiment.
Peu après Sydney entra et s'installa à côté de moi. Elle me sourit chaleureusement puis reportai son attention sur ses affaires. Le cours d'anglais se déroulait dans le plus grand des calmes et quand la cloche retentit, une boule se formait dans mon ventre. Je n'avais pas vraiment pas envie de lui faire face... pourquoi c'était à moi de le faire ? Je me remémorais ce que Sydney m'avait dit : je suis la plus mâture et la plus diplomate. Maman, toutes ces années de bonne éducation ont servi, enfin est-ce vraiment le cas ?
Je me dépêchai de ranger mes affaires et de rattraper Jonathan qui était encore en train de ranger ses affaires. Toute la bande était sortie avant lui puisqu'ils avaient un autre cours en commun. C'était la meilleure occasion pour parler. Plus je m'approchai de lui, plus ma gorge se noua et mes mains devinrent moites, c'en était ridicule. Je pris une grande inspiration et me tenant maintenant derrière lui, me décidai à l'appeler :
— Jonathan.
Il se retourna brièvement me jette un coup d'œil rapide et ferma son sac pour le mettre sur son dos, puis quitta la salle.
J'essayais de m'expliquer et c'était comme ça qu'il réagit ? Je me retournai pour chercher Sydney du regard, mais elle n'était déjà plus là. Mais où est-ce qu'elle était passée bon sang ?! De toute façon, je n'aurais pas l'esprit tranquille tant que je n'aurais pas parlé à Jonathan. J'accélérai le pas pour pouvoir le rattraper et comme je m'en doutai, il n'était pas allé bien loin, heureusement !
— Jonathan ! criai-je. Attends !
Il s'arrêta net puis se retourna complètement cette fois-ci. Son regard était vide et froid ce qui contrastait avec le petit sourire qu'il m'avait attribué tout à l'heure. Je passai outre ce détail et le confrontai une bonne fois pour toutes.
— Je veux que ça s'arrête. Notre petit manège qui dure depuis un peu trop longtemps à mon goût. Avant-hier... j'ai été trop loin et je m'en excuse, dis-je en serrant les poings. Mais toi aussi tu ne m'as pas rendu la tâche facile Jonathan. Tu m'as mis des bâtons dans les roues à chaque fois que tu le pouvais et j'ai décidé de riposter, mais maintenant j'arrête tout. Tu veux continuer à m'emmerder ? D'accord, mais tu seras le seul à le faire maintenant. J'ai plus envie de me battre avec toi et d'être... comme j'étais avant-hier.
Il se tut devant mon monologue, mais la froideur de son regard semblait se dissiper petit à petit. J'étais à bout de souffle, les joues rouges et je voulais clairement m'en aller maintenant que j'avais dit ce que j'avais à dire, mais je restai sur place, la tête légèrement baissée pour ne pas croiser son regard. Après un silence gênant, je repris la parole :
— Je suis désolé.
Puis je fis volte-face avant même qu'il ne puisse dire quelque chose. Je l'avais fait Sydney, tu vas être contente. Maintenant, je peux dormir sur mes deux oreilles. Finalement, ce n'était pas plus mal que ça, je me sentais vraiment plus légère.
La journée touchait à sa fin ce qui voulait dire que le dîner de classe n'était plus que dans quelques heures. Sydney et moi avions prévu de nous rejoindre devant le lycée avant de partir en direction de ma maison pour nous préparer. En route, je lui avais raconté ce que j'avais dit à Jonathan mot pour mot et elle en semblait très surprise, mais m'avait félicité pour m'être excusé. La discussion avait viré sur d'autres choses comme les cours et sa rapidité à partir de la salle de classe à la fin des cours. Apparemment, elle avait une personne à rencontrer pour son exposé en sciences et que c'était urgent.
Arrivée chez moi, nous enlevions nos chaussures puis nous dirigions vers ma chambre qui était dans un état pas possible. Et pourtant, j'avais eu droit aux supplications de Sydney qui voulait à tout prix utiliser mes vêtements, car ils étaient plus « chic ».
Les vêtements sur la chaise et sur le sol ainsi que toute la nourriture qui y traînaient ne pouvaient qu'affirmer ce que je venais de citer. Où est-ce que Sydney avait vu le chic en moi ? Au fond d'un abysse sans doute. En parlant d'elle, elle se leva du lit, sur lequel elle avait préalablement sauté dessus, et commença à marcher dans ma chambre pour s'arrêter à la fenêtre. Quant à moi, j'ouvrais mon placard pour chercher un truc qui ne faisait pas trop Victoria Secret. Le silence de Sydney m'interpella. Elle avait le regard rivé vers la fenêtre, je me levai et me plaça juste derrière Sydney qui fut surprise ce qui provoqua un petit hoquet de sa part.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? demandai-je, en m'approchant de la fenêtre.
Le rouge lui était déjà monté aux joues alors que je l'avais prise en flagrant délit.
— Sydney, tu matais vraiment Jonathan ?
— Euh... oops ? Oh ça va, je suis une fille quand même. Et puis tout le monde aime regarder des mecs tors nus. Si tu enlèves sa capacité de parler, tu as un homme plutôt bien sculpté.
— Un gamin, pas un homme. Ce dernier à un peu plus de maturité et je croyais que toi aussi.
— N'en fais pas tout un plat, rigola-t-elle.
— Bon allez, ferme-moi ce rideau.
On se mettait enfin à la recherche de deux tenues. Sydney avait opté pour une petite robe noire enfin la mienne. Elle lui allait comme un gant, aussi vu son corps cela ne m'étonnait pas. Elle possédait de jolies courbes, mais elle se plaignait toujours de sa petite taille. Je ne mesurai que quelques centimètres de plus, et pourtant elle me jalousait. Quant à moi, j'avais opté pour un short taille haute noir et une chemise bleu marine sans manche. Pour compléter ma tenue, je pris un gilet assez chaud, puis me chaussai de mes converses et Sydney opta pour ses baskets blanches ainsi qu'une petite veste en cuir blanche également. Ses cheveux coupés carrés étaient détachés puis lissés et ma tignasse ressemblait maintenant à une queue-de-cheval structurée et ordonnée. Je mettais un peu de poudre, de rouge à lèvres et de jolies boucles d'oreilles et nous étions enfin prêtes. Il était 19h20 et le restaurant se trouvait à trente minutes d'ici en bus.
En sortant dehors, l'air frais fouetta ma peau ce qui me fit du bien tellement il faisait chaud à l'intérieur. Sydney et moi parlions de tout et de rien puis nous étions enfin arrivées. La classe était là et mon regard croisa automatiquement celui de Jonathan, il était en train de me sourire, ce dernier était tout sauf amical. Peter, le délégué, avait réservé une grande table et il manquait tellement de place qu'ils avaient dû en prendre encore. Je m'assis loin, très loin, de Jonathan, mais je sentis ses yeux qui me fixaient. Il avait une idée derrière la tête.
Cependant, après trente minutes, je parvins à me détendre et à profiter de la soirée. Je portai mon gobelet à ma bouche et me rendis compte qu'il n'y avait plus rien dedans.
— Coca ! S'il vous plaît !
Alcool, très peu pour moi. Rien qu'un petit verre et je devenais pompette.
Je fis passer mon verre au début de la table et on me le rendit au bout de cinq minutes. Et malheureusement, c'était mon dernier souvenir de cette soirée.
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Rends-moi mon corps ! TOME 1 #Wattys2020
Teen FictionJonathan Byler était jaloux de Kalie Cole, sa voisine d'en face. Il la détestait. Pendant presque deux ans, il l'énervait, se moquait d'elle, lui faisait des coups bas. Un vrai gamin en son genre. Mais Kalie ripostait, elle ne se laissait pas faire...